JO Paris 2024 : le soutien de Macron doit être efficace et... discret

A peine élu, le président de la République Emmanuel macron a profité de la visite à Paris de la commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) pour réitérer son soutien au projet parisien. Cet appui comptera, à n'en pas douter. Mais la sobriété doit rester de mise.
Fabien Piliu
Emmanuel Macron, le président de la République sera aux côtés du Comité Paris 2024 lors des deux prochains oraux que passeront les candidates : à Lausanne en juillet et à Lima en septembre.

Petit déjeuner impromptu avec la commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) en visite à Paris en début de semaine, selfies avec ses membres qui le souhaitaient, messages chaleureux au Comité d'organisation Paris 2024... Emmanuel Macron, à peine élu, a témoigné de son soutien au projet parisien. Comme tous les candidats à l'élection présidentielle, il avait déjà, lors de la campagne électorale, apporté son appui à la candidature de la capitale.

Pour l'occasion, il a même réussi à enterrer la hache de guerre avec Anne Hidalgo, la Maire de Paris avec qui il entretient des relations pour le moins tendues depuis son passage au ministère de l'Economie. L'ouverture dominicale des magasins fut notamment un casus belli entre eux.

Cet appui de la part de l'Elysée est une bonne chose. Il témoigne de la volonté de l'Etat de participer à la réussite du projet, notamment dans le domaine financier. C'est un fait rassurant pour le CIO.

Donald Trump est aussi sur le pont

Sur ce point, Paris ne se démarque pas de Los Angeles, sa seule rivale. La californienne a en effet reçu le soutien officiel de Donald Trump, le président des Etats-Unis. Mais la candidature de Los Angeles pourrait souffrir de la politique étrangère du président américain. Vouloir ériger des murs aux frontières, refuser et exclure certains ressortissants de pays étrangers et souhaiter organiser les Jeux olympiques paraît pour le moins contradictoire.

Si ce soutien d'Emmanuel Macron est donc bienvenu, il doit rester discret. Les précédentes candidatures de Paris pour les Jeux de 1992 - attribués à Barcelone -, 2008 (Pékin) et surtout de 2012 (Londres) ont en partie échoué parce que la classe politique y était surreprésentée. A Singapour, où le CIO s'était réuni pour départager Londres et Paris, il fallait remonter loin dans les derniers rangs pour apercevoir un athlète français, parmi lesquels Michel Jazy, la star du demi-fond tricolore des années 1950-1960.

S'effacer derrière les sportifs

Paris a appris. De fait, si l'actuel projet parisien semble jusqu'ici séduire, c'est aussi parce que ce sont d'anciens athlètes qui sont aux commandes et que les responsables politiques ont su avec raison s'effacer, sans pour autant renoncer à soutenir la candidature de la capitale.

Le président de la République a déjà prévenu. Il sera aux côtés du Comité Paris 2024 lors des deux prochains oraux que passeront les candidates : à Lausanne en juillet, et à Lima en septembre. Idéalement, il faudrait qu'Emmanuel Macron et les responsables politiques qui l'accompagneront ne captent pas toute la lumière et laissent les sportifs français défendre leur projet. Mais peut-on imaginer le président de la République s'asseoir au deuxième rang ?

Fabien Piliu
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