JO Paris 2024 : quel serait le coût ?

Le 13 septembre 2017, le Comité international olympique (CIO) annoncera à Lima au Pérou le nom de la ville qui accueillera les Jeux olympiques et paralympiques d'été en 2024. Jusqu'à cette échéance, avec son journal des Jeux olympiques, La Tribune suivra chaque semaine l'actualité du projet Paris 2024. Si Paris devait organiser l'édition 2024 des Jeux d'été, quel budget faut-il rassembler ?
Fabien Piliu
Paris veut des comptes équilibrés : "Les Jeux dispendieux, je crois que ce n'est plus du tout d'actualité", avait déclaré en novembre 2015 Anne Hidalgo, la maire de Paris, avant que Paris ne se lance dans la compétition. Le budget de Paris 2024 est estimé à 6,2 milliards d'euros. Sur cette somme, la moitié est couverte par la billetterie et le marketing.

Athènes, Londres, Sotchi, Rio de Janeiro... La plupart des villes-hôtes ont vu leurs comptes plombés par l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), qu'ils soient  d'été ou d'hiver. Quelques exemples ? Le budget initial d'Athènes était de 5,3 milliards d'euros. Il a grimpé à 11,1 milliards d'euros. Celui de Londres a quasiment triplé, passant de 4,8 à 10,9 milliards d'euros. En matière d'erreur de calcul, la palme revient à Pékin. Son budget pour l'organisation des jeux en 2008 était de 2,6 milliards d'euros sur le papier. Il s'est en fait élevé à 32 milliards d'euros. Cette "erreur" n'a pas pas empêché Pékin d'être désigné ville hôte des jeux olympiques d'hiver en 2022...

Néanmoins, le Comité international olympique (CIO) semble désormais attentif à la dimension financière des projets défendus par les candidats à l'organisation des jeux, soucieux que les budgets soient équilibrés voire rentables. Ce serait un véritable changement d'époque. Dans le passé, même récent, certains projets ont remporté les suffrages en partie parce qu'il y avait des infrastructures à créer, de nouveaux consommateurs à conquérir. Le coût des travaux a été souvent sous-estimé avant d'exploser ensuite.

Paris veut des comptes équilibrés

Pour Paris, l'organisation des jeux olympiques et paralympiques ne peut et en doit être un gouffre financier. C'est la condition sine qua non du soutien de l'exécutif et des élus, le moindre dérapage budgétaire pouvant avoir des conséquences électorales importantes. "Les Jeux dispendieux, je crois que ce n'est plus du tout d'actualité", avait déclaré en novembre 2015 Anne Hidalgo, la maire de Paris, avant que Paris ne se lance dans la compétition. " Cette candidature part bien parce qu'elle est maîtrisée ", avait ajouté Thierry Braillard, le secrétaire d'Etat chargé des sports, le 12 février, lors de la présentation de l'étude de faisabilité du projet.

Dans ce contexte, quel effort financier l'organisation des Jeux nécessite-t-il ? Commençons par le budget du projet de candidature. Son montant s'élève à 60 millions d'euros, équitablement réparti entre les deniers publics et le soutien des acteurs privés. Ce budget est équivalent à celui affiché par le comité de candidature de Los Angeles, rival de Paris avec Budapest, qui est pour sa part exclusivement financé par le secteur privé. Paris 2024 est le seul candidat à avoir mis en place un programme de partenariats. Au total, treize partenaires officiels et quatre fournisseurs officiels ont versé leur écot. A noter, ces partenaires sont des financeurs mais aussi des acteurs à part entière du projet, à travers leur politique de communication.

Un projet à plus de 6 milliards d'euros

Concrètement, l'organisation coûte 3,2 milliards d'euros. Celle-ci est intégralement financée par la billetterie et le programme marketing. A noter, ce budget est le même pour toutes les villes et n'évolue pas selon les Jeux car le nombre d'athlètes et de journalistes est assez stable d'une édition à l'autre.

A cette somme s'ajoute 3 milliards d'euros pour financer les équipements et les infrastructures. Point fort du dossier parisien, la plupart des équipements existent déjà. 
L'étude de faisabilité assure par ailleurs que « près de 2 milliards concernent des installations déjà programmées ou envisagées ». c'est notamment le cas de la rénovation de Paris-Bercy et de Roland-Garros.

Dans le dossier Paris 2024 ne manquent à l'appel que le village olympique et paralympique, le village des médias et le centre aquatique. Pour financer ces infrastructures, l'Etat et les collectivités mettront la main à la poche. Au total, c'est 1,5 milliard d'euros d'argent public qui devrait être injecté.

Un financement mixte

Dans le détail, si Paris l'emporte face à Los Angeles et Budapest, l'Etat apportera 1 milliard d'euros, la Ville de Paris, la Région Île-de-France, le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis et neuf autres collectivités engageront pour leur part 500 millions d'euros. Sur les quatre équipements identifiés le financement sera mixte, public et privé. Ainsi, le village olympique, qui verra le jour dans le 93 sur l'ile Saint Denis et dont le coût est chiffré à 1,7 milliard d'euros, sera financé à 70% financé par le public et à 30% par le privé. Les 17.000 lits prévus seront ensuite transformés en 5.000 logements. On imagine que la rentabilité financière de l' investissement ne constituera pas un casse-tête pour les promoteurs...

" Au-delà de la simple sphère sportive, les JOP Paris 2024 constituent également une opportunité d'amélioration des conditions de vie des habitants de l'Ile-de-France. L'amélioration de l'offre de transport, le développement de nouveaux quartiers éco-citoyens ou encore les nombreux projets innovants envisagés permettraient d'offrir un quotidien plus agréable ", explique une étude réalisée par le Centre de droit et d'économie du sport (CDES) de l'université de Limoges.

Pour le centre aquatique, ce sont 100 millions d'euros d'argent public qui seront engagés, dont 21 millions apportés par la mairie de Paris

Des retombées économiques et des emplois à la clé

Voici pour la partie dépenses. Et les recettes ? Les retombes économiques des Jeux olympiques et paralympiques sont déjà anticipées. Selon l'étude du Centre de droit et d'économie du sport (CDES) de Limoges, elles s'élèveraient entre 5,3 et 10,7 milliards d'euros pour la région Ile de France. Des créations d'emplois sont également anticipées. La même étude estime que si si Paris obtient les Jeux, entre 120.000 et 250.000 emplois pourraient être créés dans la région Ile de France.

Fabien Piliu
Commentaires 21
à écrit le 23/06/2017 à 17:17
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Bonjour, Sur le coup, il y a du boulot mais après ? Combien de structures vont être construites puis abandonnées ? Retombées économiques et des emplois à la clé, le temps des travaux, les ouvriers que vont-ils faire ? Les Jeux Olympiques n'est ...

à écrit le 28/11/2016 à 12:47
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Il est très facile de ne pas faire exploser les budgets liés aux grands travaux de ce genre, il faut surveiller tous les contrats public-privé afin d'éliminer tous les conflits d'intérêts, tous les copains, la corruption généralisée de tout les oliga...

à écrit le 27/11/2016 à 13:04
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Des dépenses évaluées mais qui vont doubler, voir tripler comme d'habitude. Les recettes seront accaparées par quelques acteurs mais le contribuable lui, n'en verra pas la couleur alors qu'il aura été largement mis à contribution. Par contre, o...

le 27/11/2016 à 18:02
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comme d'habitude la dépense sera publique et les bénéfices seront privés ; en plus les élus se feront mousser avec ça

à écrit le 27/11/2016 à 11:06
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Des bénéfices pour le CIO et une augmentation des impots pour les parisiens! Tous contre les JO!

à écrit le 27/11/2016 à 10:11
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Je voulais juste vous rassurer pour les emplois Création = 0 Vinci Bouygues et autres vont prendre les marchés bien sur mais les ouvriers seront turcs polonais ou autre

à écrit le 27/11/2016 à 9:28
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Les couts pour la France, les bénéfices pour le CIO (en étant exonéré d’impôts bien sur comme pour l'UEFA!)

à écrit le 26/11/2016 à 22:30
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Demandez au grenoblois et aux autres qui ont organisé des jeux olympiques: Les contribuables grenoblois ont payé jusqu'en 1992 le déficit des Jeux de 1968, ceux de Montréal pendant trente ans après 1976. ... Combien valent les médailles olympiques de...

à écrit le 26/11/2016 à 19:01
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De beaux contrats pour Vinci , qui évidemment sous traitera des entreprises Turques . Le CIO c' est foutu de notre G....à maintes reprises un peu de dignité....La France a été suffisamment salie .

à écrit le 26/11/2016 à 17:40
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plus de sous pour la santé et les retraites ! et là comme par miracle un projet pharaonique va créer des emplois , je crois plutôt qu'il va servir l'égo des élus et remplir les poches de quelques affairistes sur le dos du contribuable ; souhaitons qu...

à écrit le 26/11/2016 à 16:06
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Et qui va payer? Les Parisiens ou le reste de la France? Alors pour les prochains JO, j'espère qu'ils ne se dérouleront pas en France... Pourquoi devrais je encore financer cette manifestation pour que ma région paye et ne bénéficie d'aucun avantage....

le 26/11/2016 à 17:34
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Si la France organise ces JO, ce sont toutes ses régions qui vont en bénéficier ne serait-ce que au titre de l'image. Rappel : Les bons résultats touristiques de notre pays ne se sont jamais construits sans le soutien du cinéma ou de ce genre d'événe...

le 27/11/2016 à 17:25
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bonsoir votre commentaire sur le cinéma et autres sont à la marge. La France capte du tourisme par son patrimoine son passé par son climat et sa bouffe le reste est anecdotique.

à écrit le 26/11/2016 à 15:52
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je vais me mettre 3 plombes pour traverser du quai de la porte de st cloud à la porte d'Ivry!!!

à écrit le 26/11/2016 à 14:38
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Qui peut croire que 250 000 emplois vont etre cree a cause des JO. IL y aura certes plus d activite pour construire des stades, mais c est temporaire (une fois le stade construit, les gens iront de nouveau a pole emploi). et largement gaspille pour l...

le 26/11/2016 à 23:52
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Décidément, encore un qui n'a rien compris à l'article. Tous les stades sont construits !!! On vient d'accueillir l'Euro de foot !

le 28/11/2016 à 8:19
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ca m etonnerai bien que le CIO n exige pas de nouvelles infrastructures ... Par ex quand Annecy etait candidate pour les JO d hivers, ils ne prevoyaient pas de recuperer les infrastrutures d albertville (qui est pourtant a 40 km) Mais vous avez rais...

à écrit le 26/11/2016 à 11:02
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On en veut pas de leurs jeux ! C'est un délire politique qui nous coûter trop cher ! Vu l'état de nos finances publiques notre pays communiste ne peut pas en assumer les coûts ! Principe de réalité !

le 26/11/2016 à 14:52
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Je crois que c'est l'heure d'aller prendre vos gouttes... Principe de réalité comme vous dîtes : la plupart des installations sont déjà construites, des logements seront village olympique ou pas construits et le grand Paris est en route avec l'exten...

le 27/11/2016 à 6:55
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Je vous remercie je n'ai pas besoin de gouttes mais vous par contre vous avez besoin de lucidité ...57% de dépenses publiques par rapport au PIB c'est quoi si ce n'est pas un état communiste au niveau économique bien sure ... personne ne souhaite avo...

le 28/11/2016 à 8:21
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si vous croyez que les JO voint rien couter au contribuable et que tout est construit,c est que vous etes sacrement naif. A albertville c etait "les JO paieront les JO". Au final les gens ont du payer par leurs impots pendant 20 ans.... Les JO ca co...

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