L'économie française sort fragilisée des attentats

L'Insee a divisé par deux son estimation de croissance au quatrième trimestre. Aucune accélération franche de l'activité n'est en vue.Seule bonne nouvelle, l'investissement des entreprises retrouve des couleurs.
Fabien Piliu
Après les attentats de novembre, les Français évitent les magasins

Le 13 novembre, la France était frappée par une série d'attentats. Les cicatrices se refermeront-elles ? En comparaison de la douleur des familles, les statistiques publiées par l'Insee ce jeudi soir paraissent bien futiles, bien décalées, mais elles permettent néanmoins de mesurer l'impact de de ces tragiques événements sur l'activité économique.

Selon l'Institut, en dépit de l'amélioration du climat des affaires depuis le début de l'année et de la hausse rapide du pouvoir d'achat des ménages qui suggèrent une augmentation progressive de la croissance en France, " les attentats meurtriers du 13 novembre à Paris conduisent pourtant à modifier ce scénario à court terme, à cause des craintes qu'ils suscitent auprès des consommateurs et des touristes ". " De ce fait, l'infléchissement de certaines activités de services serait le principal facteur du ralentissement du PIB au quatrième trimestre, qui n'augmenterait que de 0,2 % ", explique l'Insee qui tablait jusqu'ici sur une hausse de 0,4% de l'activité.

Les attentats de janvier 2015 avaient également eu impact sur la croissance. Après un premier trimestre dynamique au cours duquel le PIB avait fait un bond de 0,7% - à la surprise du gouvernement et des économistes - l'activité avait stagné entre avril et juin.

La consommation recule au quatrième trimestre

De fait, selon les calculs de l'Insee, la consommation des ménages reculerait de 0,1% au quatrième trimestre. Une baisse qui est en partie compensée par la progression de 0,4% des dépenses des administrations, qui augmenteraient au même rythme qu'au troisième trimestre (+0,4%), les premières s'élevant à 278,1 milliards d'euros, et les secondes à 139,4 milliards d'euros.

Sans surprise, compte tenu des difficultés récurrentes du made in France, le commerce extérieur n'est pas en mesure de stimuler l'activité. Sa contribution sur la croissance est nulle, en dépit de la hausse de 0,7% des exportations, qui compenserait la baisse de 0,6% observée au trimestre précédent.

L'investissement repart

Point encourageant, l'investissement des entreprises retrouve enfin des couleurs. Il progresserait de 0,8% au quatrième trimestre. Et après ? Il augmenterait de 0,9% et de 0,8%, probablement soutenu par la mesure de suramortissement lancée en avril par le gouvernement - Bercy ne communique aucun chiffre - et surtout par la remontée du taux de marge, passé de 29,5% de la valeur ajoutée à 31,2% en 2015 et à 31,7% fin juin, grâce la baisse des cours des matières premières et aux dispositifs mis en place par le gouvernement pour réduire le coût du travail, le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi et les allégements de cotisations patronales.

Autre point positif, en dépit de cette révision à la baisse de ses estimations, l'Insee ne remet pas en cause sa prévision annuelle de croissance, établie à +1,1%. Une prévision qui est également celle du gouvernement.

L'objectif de croissance 2016 est, a priori, conforté

En 2016, la reprise s'accélérera-telle ? Selon l'Institut, les effets négatifs sur la croissance se dissiperont au premier semestre. Le PIB progresserait de 0,4% au premier et au deuxième trimestre. Si ces hypothèses se vérifient, l'acquis de croissance s'élèverait à 1% fin juin, ce qui laisse à penser que les prévisions macroéconomiques du gouvernement ne sont pas farfelues.

Le ministère des Finances vise une augmentation de 1,5% du PIB l'année prochaine. Le budget 2016 - la loi de finances a été votée ce jeudi - a été bâti sur cette hypothèse. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que le prix du brut - le prix du pétrole atteint en novembre un plancher inédit depuis 2009 - et le coût du crédit ne remontent pas. En effet, les économistes s'accordent à dire que, sans la conjugaison de ces deux phénomènes, la reprise aurait été encore plus faible. Et la destruction d'emplois encore plus forte.

Fabien Piliu
Commentaires 18
à écrit le 20/12/2015 à 13:02
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L'économie française est-elle en dysfonctionnement? La destruction de la balance commerciale est-elle d'utilité publique, la pénurie de logements chers, la précarisation des jeunes sans contrat unique, fait-on une vraie fausse politique d'offre, les ...

à écrit le 20/12/2015 à 12:42
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En violation de la charte des droits, ne devrait-on porter plainte contre des inconnus qui contre certaines populations, nous aurions des victimes d'attentats et d'escroquerie à indemniser. Ne devrait-on proposer une modification des textes pour l'in...

à écrit le 19/12/2015 à 17:46
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A enfin Ms Sarkozy est libéré avant tous ce qui allait mal c'etait de sa faute maintenant ce sont les attentats qui prennent le relais

à écrit le 18/12/2015 à 21:28
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quel dommage, car avec toutes les grandes réformes réalisées : fiscalité, régime de travail, mille feuille, retraite, 35h, code du travail....on serait sans problème à 3% de croissance et 2 millions de chômeurs en moins.. mais quel dommage ces att...

à écrit le 18/12/2015 à 19:39
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la corrélation de la fragilisation et les attentats est un épi phénomène qui bien sûr peut faire "plaisir" aux politiques , notre économie est fragilisée depuis des décennies car le politique ne veut pas rien changer sur la gestion de notre pays sur ...

à écrit le 18/12/2015 à 18:32
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L'économie française sort fragilisée des attentats il convient de relativiser sur les dangers de morts de mort en France: Combien de morts engendrés par les agissement du gouvernement Daesh en France en 2015 ? réponse 130 morts ; Combien d'...

le 18/12/2015 à 22:30
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En effet, nous le regrettons, les donneurs de leçon bavards invétérés de la pseudo information tordue tels les Bourdin, Brunet, ElKiref, Toussaint, Ferrari , Galzi, Pujadas et consorts ... ils s'en moquent des patrons et des agriculteurs qui me...

à écrit le 18/12/2015 à 15:17
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le titre est un exemple en pure et dure forme d'un néoplasme sosialauds

à écrit le 18/12/2015 à 12:51
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Soyons logique : une population qui s'accroît, et, en regard, un nombre d'actifs en emploi qui dégringole. Sans compter un système éducatif dont le niveau (tous égaux, donc nivelons par le bas) ne s'améliore pas (enquêtes PITA) et ne risque pas de le...

le 20/12/2015 à 12:46
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PISA. Pita, c'est pour les sandwiches.

à écrit le 18/12/2015 à 9:56
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Comment la croissance pourrait-elle reprendre avec l'augmentation massive des prélèvements obligatoires sur les entreprises et les ménages décidée par ce gouvernement socialiste qui distribue l'argent que nous n'avons pas ?

le 18/12/2015 à 12:38
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A partir du 01 02 16 les retraites percevant une retraite supérieur au smic et percevant des intérêts bancaires ceux ci seront déduit de leur pension annuelle,

à écrit le 18/12/2015 à 9:45
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L économie est fragilisé par les attentâts ??? 0.2 Depuis 10 ans on coule tranquillement et la reprise prévu de 1.5 l an prochain ca ne changera rien sur le fond Il reste quand même à préciser que les prévisions sont très rarement atteint n'y et...

à écrit le 18/12/2015 à 9:30
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comme disait artus, le seul investissement qui repart en france c'est celui qui permet de forts gains de productivites les experts du chomage vont etre surpris des chiffres ' contre toute attente'

à écrit le 18/12/2015 à 7:56
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pour notre élu PS .. Toujours dans la provocation! Vous etes increvable dans ce secteur. Vous devriez travailler pour ce gouvernement (si ce n'est pas deja fait)

à écrit le 18/12/2015 à 6:52
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il ne faut pas etre obnubilé par la croissance a tout prix.rappelons que la croissance des uns se fait toujours sur le dos des autres.une croissance atone ou négative n'est pas un drame en soi pour un pays riche comme la France.

le 18/12/2015 à 7:59
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....et puis comme dit si bien François dit Le Mou "Quoi qu'il arrive c'est l'Etat qui paye"

le 20/12/2015 à 12:59
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Tout à fait. De toute façon, avec l'obligation que nous avons de réduire drastiquement notre consommation d'énergie fossile d'ici 2050 sous peine de rendre cette planète inhabitable… la croissance, c'est terminé. Après deux siècles d'industrial...

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