L'emploi intérimaire accélère sa croissance... oui mais

Les effectifs intérimaires ont progressé de 9,5% en novembre par rapport à un an plus tôt. Tous les secteurs sont concernés par cette reprise confirmée de l'intérim... sans que l'on soit certain que cela débouche, à terme, sur de l'emploi stable.
Jean-Christophe Chanut
En novembre, les effectifs intérimaires dans la constructions ont progressé de 13,1%. Mais le boum enregistré sur l'emploi intérimaire dans tous les secteurs va-t-il se transformer en emplois durables?

L'Insee l'affirmait il y a quelques jours dans sa dernière note de conjoncture: la reprise des créations d'emplois en France est essentiellement portée par l'intérim. Les dernières données du baromètre mensuel, publié par Prism'emploi, la fédération patronale des professionnels de l'emploi  l'intérimaire, le confirme.

l'intérim a créé l'équivalent de 35.000 emplois équivalent temps plein

En novembre, les effectifs intérimaires ont connu une croissance de 9,5% par rapport au même mois de l'année 2015, après déjà une évolution de 6,3% en octobre. Au total, sur les 11 premiers mois de l'année 2016, l'emploi intérimaire a crû de 6,1% soit l'équivalent de 35.000 emplois en équivalent temps plein.

Alors, certes, bien entendu, on peu considérer que c'est une bonne nouvelle si l'on estime toujours que l'intérim constitue un indicateur avancé de l'emploi. Ce qui signifie que les infléchissements observés dans l'emploi intérimaire interviennent en général six à douze mois avant que des mouvements d'emploi similaires se produisent dans les autres secteurs.

Mais ce n'est plus forcément évident. La généralisation des contrats très courts et l'explosion du nombre des CDD semblent constituer un phénomène en phase de  pérennisation; un nouveau mode de gestion des entreprises qui ne veulent pas prendre le risque de recruter sous des contrats durables. Dans ce contexte, il n'est donc pas certain, à terme, même en cas de bonne tenue de la croissance, que l'emploi intérimaire se transforme en emploi durable. Au troisième trimestre 2016, selon la dernière note de conjoncture de l'Insee, sur 51.0000 emplois créés dans le secteur-non marchand... 27.000 étaient des emplois intérimaires.

L'essor de l'intérim concerne les ouvriers qualifiés... mais aussi les cadres

En attendant, en novembre, l'intérim a progressé dans tous les secteurs et parfois de façon très significative. Le record revient aux transports, où le boum a atteint 24,3% après déjà 17,4% en octobre. Dans les services, la progression est de 5,4%, et de 8% dans le commerce. Dans l'industrie, la hausse affiche 6,6%. Et dans le BTP, longtemps sinistré, le nombre des intérimaire a crû de... 13,1%.

Et preuve que l'intérim devient un mode de gestion "courant", ce ne sont pas "que" les ouvriers qualifiés qui ont bénéficié de l'essor de l'intérim depuis le début de l'année mais aussi les cadres. Sur onze mois, le nombre des ouvriers qualifiés intérimaire a certes progressé de 15,3% mais, avec 10,3%,  l'évolution des cadres intérimaires est aussi significative

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 4
à écrit le 24/12/2016 à 9:11
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Et avec l'application de la loi travail, la précarité augmentera encore....

à écrit le 24/12/2016 à 1:29
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C'est surement une bonne nouvelle pour la France car les commentaires dépités sont de retour.

à écrit le 23/12/2016 à 17:22
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evidemement que ca va deboucher sur rien le modele francais est insiders outsiders ceux qui n'ont pas de cdi payent 100% de la flexibilite pour que les nantis rentiers fonctionnaires et travaillant dans les gros groupes, de preference publique, pui...

à écrit le 23/12/2016 à 16:07
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dans le btp, les travailleurs détachés bossent par le biais d'intérim, s'ils sont compris dedans on peut encore baisser le volume....

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