La pauvreté a (légèrement) reculé en 2013

Alors que le niveau de vie médian des Français est resté stable entre 2012 et 2013, le nombre de personnes pauvres a diminué, passant de 14% à 13,7% de la population en 2013, selon l'Insee. Par ailleurs, la baisse du niveau de vie des plus aisés se confirme d'une année sur l'autre.
Selon la dernière étude de l'Insee sur le niveau de vie des ménages publiée ce mardi, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (équivalent à 1000 euros par mois) représentaient 14% de la population en 2012 (8,6 millions de personnes), contre 13,7% en 2013.

Tandis que le pouvoir d'achat des Français n'a cessé de chuter entre 2009 et 2014, l'Insee nous apprend une bonne nouvelle : le nombre de personnes pauvres a diminué en 2013. Selon sa dernière étude sur le niveau de vie des ménages publiée ce mardi, les personnes vivant sous le seuil de pauvreté dite monétaire (équivalent à 1000 euros par mois) représentaient 14% de la population en 2012 (8,6 millions de personnes), contre 13,7% en 2013. En 2011, 8,7 millions de personnes étaient concernées. Selon l'Insee, c'est parmi les chômeurs et les adultes de moins de 30 ans que la pauvreté a le plus reculé au cours de cette année.

Le niveau de vie désigne le revenu disponible du ménage - revenus d'activité, retraites, indemnités chômage, loyers perçus, assurance-vie... - net d'impôts directs, et divisé par ce que l'Insee appelle les Unités de consommation, soit le nombre de personnes qui composent le ménage.

D'après l'institut, le niveau de vie médian des Français (un seuil qui divise la population entre une moitié qui dispose d'un niveau de vie inférieur et l'autre moitié d'un niveau de vie supérieur) est resté quasiment stable (-0,1 % en euros constants) d'une année sur l'autre, soit 20 000 euros par ménage et par an, après une tendance à la baisse de 0,2% par an en moyenne depuis le début de la crise, en 2008.

Le seuil de pauvreté, qui est fixé à 60% du niveau médian représente environ 1000 euros mensuels.

  • Les inégalités se réduisent

L'Insee relève que cette stabilisation du niveau médian s'est faite à la faveur d'une hausse du niveau de vie des plus pauvres, venant compenser une baisse chez les plus aisés. Ainsi les 10% de personnes les plus pauvres en 2012 (disposant d'un niveau de vie inférieur à 10 730 euros par an) ont vu leur situation s'améliorer de 1,1%. Selon l'Insee c'est la première fois que ce chiffre augmente depuis le début de la crise. Parallèlement, les 10% des personnes les plus aisées (dont le niveau de vie est supérieur à 37 200 euros par an) se réduit de 1,8%.

En cause, la diminution des revenus du patrimoine (revenus financiers, loyers...) chez les plus riches à cause de l'effet combiné du repli des taux d'intérêt et la perspective d'une hausse de la fiscalité s'appliquant aux dividendes versées en 2013.

  • La pauvreté recule surtout chez les chômeurs et les moins de 30 ans

Du côté des ménages les plus pauvres, l'augmentation du niveau de vie s'explique par la hausse des salaires pour les actifs, qui, s'ils ne sont pas plus nombreux, ont augmenté le nombre d'heures travaillées d'une année sur l'autre. Quant aux actifs situés sous le seuil de pauvreté, leur proportion diminue, passant de 3,120 millions en 2012 à 2,968 millions en 2013.

C'est également la structure de la pauvreté qui évolue. Par exemple, la proportion des retraités augmente très légèrement après deux années de baisse consécutive, passant de 1, 039 million à 1, 078 million, notamment sous l'effet d'une moindre revalorisation de l'APSA (Allocation de solidarité aux personnes âgées).

A lire aussi >> L'Insee dresse la carte de France de la pauvreté

En 2013, le niveau de vie médian des chômeurs (au sens du Bureau international du travail) augmente de 2,3 % et leur taux de pauvreté (c'est-à-dire la proportion d'entre eux qui vivent sous le seuil de pauvreté) diminue de 1,4 point, passant de 38,7 % en 2012 à 37,3 % en 2013. Une hausse du niveau de vie qui s'explique principalement par l'augmentation des montants d'allocations chômage perçues, le chômage des moins de 25 ans ayant diminué au cours de 2013 avec la progression des emplois d'avenir et la reprise de l'emploi intérimaire. A la fin de l'année, les personnes au chômage étaient donc plus âgées, ont plus cotisé et ont par conséquent été plus fortement rémunérées avant d'être indemnisées, explique l'Insee.

En 2013, les jeunes adultes représentent 26,4 % de la population pauvre, contre 29,2 % en 2012. Après deux ans de progression, le taux de pauvreté des jeunes (hors étudiants) de 18 à 29 ans diminuent passant de 20,6 % en 2012 à 18,6 % en 2013. Là encore, la pauvreté recule surtout chez les chômeurs (- 4,2 %).

  • Une méthode de calcul contestée

Dans un communiqué publié sur son site, le directeur de l'Observatoire des inégalités Louis Maurin tente de relativiser les conclusions de l'Insee en avançant que ses résultats sont surtout dus à sa méthode de calcul

S'interrogeant sur la crédibilité d'une telle diminution de la pauvreté en période de crise, Louis Maurin pointe l'effet mécanique d'une diminution globale du niveau de vie médian (-0,1%) en fonction duquel le seuil de pauvreté est calculé

 Or, la crise ne touche plus seulement les plus pauvres, mais aussi les couches moyennes qui vivent avec environ 1 600 euros par mois pour une personne seule - dans le secteur privé, mais aussi dans le public où les salaires diminuent. Ainsi, le niveau de vie médian baisse ou stagne comme cela a été le cas en 2013. Résultat, le seuil de pauvreté fait de même, et une partie des ménages cessent alors d'être considérés comme pauvres alors que leurs revenus n'ont pas changé où ont été revalorisés un peu plus que l'inflation.

L'association ATD-Quart Monde s'est également fendue d'un communiqué pour contester les résultats de l'institut de statistiques. "Il s'agit surtout d'une diminution mathématique" a-t-elle renchéri. "Une baisse de 0,3% ne peut pas se constater sur le terrain, les pauvres n'ont pas du tout vu leur situation changer", a-t-elle réagi.

L'Insee a lui-même concédé dans une vidéo explicative que sa méthode de calcul n'était "pas parfaite, mais très utile" notamment pour établir des comparaisons au niveau international.

Voir la vidéo :

Commentaires 5
à écrit le 22/09/2015 à 13:10
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je resume ' on est tous pauvres en ce bas monde' ( il suffit de trouver plus riche que soi, ce qui est facile) pauvre a 1600 euros ( avant transferts sociaux et autres avantages sur le logements le gaz, etc), c'est se moquer du monde pendant la gue...

le 22/09/2015 à 16:29
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Comparer la pauvreté aujourd'hui et pendant la guerre est une absurdité; il n'y pas de vraie ou de fausse pauvreté mais elle a une définition statistique. Par ailleurs, un iphone n'est pas un signe de richesse en achat-revente (on vend l'ancien et ...

à écrit le 22/09/2015 à 11:37
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cela prouve que la redistribution fonctionne,elle doit etre amplifiée.idem avec les emplois d'avenir si décriés par les libéraux,ils ont permis de sortir de la pauvreté plus de 400000 personnes en 3 ans seulement!

le 22/09/2015 à 12:30
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allez voir la redistribution dans le Pdc les élus ont instaurés le quart monde ,le fn vat prendre le pouvoir dans cette region,l'exil approche pour umps/ps

le 22/09/2015 à 13:15
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j'ai une bonne nouvelle pour vous apres avoir reduit les inegalites dans l'argent, vous n'avez qu'a reduire les inegalites dans le travail et les risques en creant vous memes des boites avec votre temps et votre argent et en sacrifiant vous meme vot...

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