Le football féminin devient-il un business rentable ?

Alors que les formations de D1 féminine tardent à trouver le bon business model pour faire coexister performance sportive et rentabilité financière, ce n’est plus le cas de la fédération française de football qui devrait enregistrer un bilan comptable positif lors de l’exercice 2014-15. Explications…
Lors de la dernière coupe du monde, la chaîne W9, diffuseur notamment des rencontres de l'équipe de France féminine, a généré 5 millins d'euros brut de recettes publicitaires durant l'événement.

Et si le football féminin donnait l'exemple en matière de gestion financière, sans avoir besoin d'introduire des dispositifs tels que le fair-play financier ? C'est une hypothèse qui ne parait plus farfelue à la lecture du bilan financier de la fédération française de football consacré aux Bleues.

Si le football féminin a longtemps souffert d'un manque de médiatisation et d'intérêt en France, les résultats récemment obtenus par l'équipe nationale ont permis aux dirigeants de la FFF d'accroître sensiblement les recettes liées aux activités des Bleues. D'après les informations délivrées par L'Equipe, le budget consacré à la sélection nationale féminine devrait pour la première fois être excédentaire lors de la saison 2014-15.

Une performance exceptionnelle qui est due aux très bons résultats obtenus par la sélection nationale à l'échelle mondiale et au travail réalisé au sein de la FFF, sous les ordres de Brigitte Henriques, secrétaire générale de la FFF chargée du développement du foot féminin. En quelques années, la FFF est parvenue à stimuler les différents centres de profits permettant désormais de rentabiliser des investissements annuels dédiés aux Bleues et estimés à 4 M€ par exercice.

Ainsi, lors de cette saison 2014-15, les Bleues devraient alors enregistrer des recettes de billetterie de 430 000 €. La seule rencontre disputée au Havre face au Brésil le 19 septembre dernier, et réunissant plus de 22 000 spectateurs, a rapporté une recette de 200 000 €. Les Bleues ont multiplié par 7 leurs revenus de billetterie en seulement 4 ans. Alors que les invitations constituaient la quasi-totalité de l'affluence des rencontres féminines au début des années 2010, la proportion d'invités a chuté à 20% lors du dernier exercice écoulé. Désormais, le grand public est prêt à débourser un tarif moyen estimé à 20 € pour suivre les exploits de la sélection nationale.

Flambée des droits télé

La billetterie n'est pas le seul centre de profits à avoir enregistré de belles croissances. Les droits TV des Bleues ont tout simplement été multipliés par 11 entre les périodes 2009-14 et 2014-18 ! Face à une concurrence renforcée, le groupe D8-D17 - propriété de Canal Plus - a accepté de débourser 900 000 € par saison pour obtenir l'exclusivité des rencontres des Bleues lors des 4 prochains exercices.

De plus, le football féminin ne rapporte pas uniquement de l'argent à la fédération. Lors de la dernière coupe du monde, la chaîne W9, diffuseur notamment des rencontres de l'équipe de France féminine, a généré 5 M€ brut de recettes publicitaires durant l'événement ! Il s'agit d'une bonne affaire pour la chaîne du groupe M6 qui a investi 800 000 € pour retransmettre la compétition.

La prochaine étape pour la sélection nationale féminine française concernera l'accroissement des revenus publicitaires. Pour réévaluer fortement ses contrats, la FFF mise sur l'organisation de la Coupe du Monde féminine 2019 sur le sol français et sur de bonnes performances aux JO de Rio. « On doit trouver 5 partenaires nationaux et là on se réjouit. Il va y avoir une concurrence qui n'existait pas avant. Comme pour les droits TV au moment de la renégociation » prédit alors Brigitte Henriques.

A la recherche d'un modèle

Si tout va bien au niveau de la sélection nationale, les clubs français de football féminin cherchent encore leur modèle pour être performant sans perdre d'argent. Le développement du championnat féminin passera surement par la création de sections féminines au sein des structures professionnelles masculines, permettant une mutualisation des moyens. Un modèle qui a déjà été suivi par l'OL et le PSG avec notamment d'excellents résultats obtenus par le club de Jean-Michel Aulas au niveau européen. Une refonte des championnats avec l'arrivée rapide au plus haut niveau des sections féminines des Girondins de Bordeaux ou encore du LOSC devrait permettre de renforcer l'intérêt de la compétition. De quoi aiguiser l'appétit des diffuseurs et des sponsors à l'avenir...

Ecofoot.fr

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