Le nombre de créations d'entreprises a explosé en 2019

Le nombre de créations d'entreprises en France a augmenté de 17,9% en 2019, tiré par une hausse de plus d'un tiers dans l'industrie et d'un quart pour les micro-entreprises, rapporte mercredi l'Insee. Au total, plus de 815.000 entreprises ont été créées l'année dernière contre 691.283 en 2018.
Grégoire Normand
(Crédits : Reuters)

L'entrepreneuriat se porte relativement bien en France. Selon les derniers chiffres de l'Insee publiés ce mercredi 15 janvier, les créations d'entreprises ont décollé de 17,9% au cours des douze derniers mois en données brutes. Tous les types d'établissements sont concernés par ce phénomène. Les immatriculations de micro-entrepreneurs ont ainsi augmenté de 25,3%, celles des créations d'entreprises individuelles classiques de 15,7% et celles de sociétés de 8,6%.

La mise en oeuvre du statut d'auto-entrepreneur il y a plus de 10 ans et l'uberisation de l'économie ont dopé les chiffres des créations d'entreprises dans l'économie tricolore. La libéralisation du régime des entrepreneurs a pu susciter de l'engouement. Derrière ce succès, la situation économique et sociale des micro-entrepreneurs peut se révéler très difficile. Et les zones grises entre le salariat et l'entrepreneuriat peuvent plonger les micro-entrepreneurs dans des situations juridiques délicates. Ce mardi 14 janvier, Matignon a annoncé qu'une mission destinée à réflechir à une meilleure représentation des travailleurs des plateformes, du type Uber ou Deliveroo, a été installée par le gouvernement. Cette mission sera menée par Jean-Yves Frouin, ancien président de la chambre sociale de la Cour de cassation, appuyé par un groupe d'experts. Les conclusions de ce travail s'intégreront dans une ordonnance prévue par la loi d'orientation des mobilités (LOM), adoptée fin 2019.

> Lire aussi : Âge, chiffre d'affaires, profession : radiographie des auto-entrepreneurs français

Plus de 815.000 créations en 2019

Au total, 815.257 entreprises nouvelles ont été enregistrées l'an passé, contre 691.283 en 2018. En 2019, 386.326 micro-entreprises ont vu le jour (+25,3% sur un an), ainsi que 210.505 entreprises individuelles classiques (+15,7%) et 218.426 sociétés (+8,6%).

Par secteurs, les créations dans l'industrie ont le plus fortement augmenté, avec 33,5% de hausse, suivies par les services aux ménages (+28,4%), les activités immobilières (+20,8%), l'information et la communication (+18,7%) et la construction (+17,8%).

Gel des créations en décembre

Au mois de décembre, les services de l'Insee ont enregistré une stabilisation des créations (-0,1%) par rapport à novembre selon des données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO). Dans le détail, les immatriculations d'entreprises classiques sont en recul (-14,5%) après avoir connu une hausse (+13,3%) alors que les immatriculations de micro-entreprises ont rebondi (+19,9%) après avoir connu un repli (-6,7%).

Des défaillances en recul

Les derniers chiffres de la Banque de France publiés le 9 janvier dernier soulignent un recul des défaillances de 3,8%. Elles s'élevaient à la fin du mois d'octobre 2019 à 51.890 contre 53.931 à fin octobre 2018 (en cumul sur les douze derniers mois). La baisse est particulièrement sensible dans l'industrie (-8,4%) ou l'agriculture (-5,2%).

A l'opposé, les statisticiens notent une hausse dans les transports et l'entreposage (4,1%) ou dans les activités financières et l'assurance (7,1%). Selon un récent bilan établi par le conseil national des greffiers des tribunaux de commerce, le nombre d'entreprises en difficulté a baissé de plus de 4 %. "On dénombre ainsi 42.076 ouvertures de procédures collectives en 2019" assure le communiqué. Cette organisation, qui s'appuie sur le registre du commerce et des sociétés, n'a pas la même approche que l'Insee. De son côté, l'organisme de statistiques construit sa série de chiffres sur les créations d'entreprises à partir du répertoire des entreprises et établissements, issu de la base Sirene.

Micro-entreprise : une pérennité limitée

Malgré cette dynamique de la démographie d'entreprises, l'examen plus approfondi des chiffres indique que c'est surtout le poids de micro-entreprises qui augmente. Ainsi, la part des immatriculations de micro-entreprises représente près de la moitié des créations. Une enquête de l'Insee publiée à l'été 2019 signalait que seulement 36% des auto-entrepreneurs inscrits sous ce régime étaient encore actifs trois années après leur immatriculation contre 63% pour les entrepreneurs classiques.

> Lire aussi : Auto-entrepreneurs : une pérennité limitée

Grégoire Normand
Commentaires 12
à écrit le 16/01/2020 à 20:50
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ha ben les voilà, les fameux chômeurs qui ne répondent pas présents aux offres d'emploi des employeurs :) ils préfèrent travailler pour leur compte plutôt que pour des employeurs qui les sous-paient et ne reconnaissent pas leur mérite et aussi en...

à écrit le 16/01/2020 à 9:12
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Avec la précarité du travail, heureusement que dorénavant les actifs le voient.

à écrit le 15/01/2020 à 18:37
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Validation de l'accélération constatée lors des précédents trimestres, et pronostiquée bien en amont ! Ce qui remet une fois de plus en cause les analyses mensuelles qui font trop facilement le yoyo, profitant aux fonds de commerce des trolls et des...

le 15/01/2020 à 19:34
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Tu parles ! Il y a un petit 15 jours les 3 syndicats de l' INSEE se mettaient collectivement en grève pour dénoncer les fake stats et les faux emplois. On ne sortira pas le pays de la spirale de la désindustrialisation par des in...

le 15/01/2020 à 19:50
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Le statut de micro entrepreneur n'a pas été institué à l'origine pour les créateurs d'entreprise mais pour les salariés souhaitant avoir une 2ème activité complémentaire qui ne nécessiterait que peu ou pas d'investissements. Donc ceux qui se créent e...

le 16/01/2020 à 8:46
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@Biniou, attention aux fausses notes Les syndicats seraient plus crédibles que l'INSEE, l'APEC, l'ACOSS et EUROSTAT ? La Tribune récemment : « Attractivité industrielle : la France toujours en tête de l'Europe » « En 2019, l'immobilier d'entrepri...

le 16/01/2020 à 13:56
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@Alain d "Les syndicats seraient plus crédibles que l'INSEE, l'APEC, l'ACOSS et EUROSTAT ?" Bien sur , puisque les syndicats dont tu parles sont simplement des salariés élus lors d'elections professionnelles et qui travaillent dans ces institutio...

à écrit le 15/01/2020 à 17:00
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C'est marrant car si l'on regarde le nombre de chômeur en particulier de longue durée, mais aussi les séniors, j imagines que les uns les autres créent avec le statut d'autoentrepreneur.... Alors la question est dans la masse économique que représ...

à écrit le 15/01/2020 à 15:51
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Les créations d'entreprises, faut faire la distinction du réel, conforme à la LOi de Pareto : 80 % de fake entreprises a) création des auto-entrepreneurs, massifs, mais ils ne créent pas d'emplois, ils dissimulent des chômeurs embarqués sur du rê...

le 15/01/2020 à 17:40
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Si je comprends bien tout ce qui ne va pas dans votre sens est de la fausse information. Quelle mauvais foi !

le 15/01/2020 à 20:37
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Non, les SCI ne sont pas comptabilisées en tant que création d'entreprise. On peut par contre effectivement s'interroger sur le nombre d'autoentrepreneurs qui ont une activité réelle et substantielle.

le 15/01/2020 à 22:24
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Mais si, les SCI sont immatriculées au Registre du Commerce comme toutes les autres sociétés, l'INSEE les masques comme Pole Exploit masque les chômeurs classe A, le mensonge est la religion de la maconerie ;

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