Les défaillances d'entreprises à leur plus bas niveau depuis trente ans

Les mesures d'aides exceptionnelles accordées par l'Etat et l'allongement des échéances de crédit pour faire face à la crise du Covid-19 ont entrainé une baisse historique de 38,1% des défaillances d'entreprises en France. Mais 2021 pourrait être redoutable, pointe le cabinet Altarès.
Il n'y a eu l'an dernier que 32.184 défaillances d'entreprises en France en 2020, mais il ne faut pas oublier les 130 000 emplois menacés par les dépôts de bilan de grands groupes.
Il n'y a eu l'an dernier que 32.184 défaillances d'entreprises en France en 2020, mais il ne faut pas oublier les 130 000 emplois menacés par les dépôts de bilan de grands groupes. (Crédits : CLODAGH KILCOYNE)

Les défaillances d'entreprises en France ont reculé de 38,1% en 2020, atteignant leur plus faible niveau en 30 ans. Un record provoqué par les mesures de soutien du gouvernement et la disparition temporaire des assignations de créanciers, révèle lundi une étude du cabinet Altarès.

"20.000 procédures de moins qu'en 2019"

Il n'y a eu l'an dernier que 32.184 défaillances d'entreprises en France, c'est-à-dire "20.000 procédures de moins qu'en 2019", relève Thierry Millon, directeur des études d'Altarès.

"Ces chiffres ne doivent pas non plus faire oublier les plus de 130.000 emplois menacés après les dépôts de bilan de grands noms de l'habillement qui n'ont pas survécu à la crise (La Halle, Camaïeu, Celio...)", ajoute-t-il.

Lire aussi : Défaillances d'entreprises: un recul de 40% en trompe l'œil en 2020

La part des liquidations en hausse

Dans le détail, les redressements judiciaires ont reculé de près de moitié (-49,4%), tandis que les liquidations judiciaires directes ont seulement diminué d'un tiers (-33,7%).

La part des liquidations passe ainsi de 67,6% à 72,5% sur l'ensemble des procédures engagées, selon les chiffres compilés par Altarès dont l'étude exhaustive prend en compte l'ensemble des procédures engagées.

"En 2020, les assignations de créanciers, qui sont traditionnellement à l'origine de 30% des liquidations, ont disparu", explique le cabinet.

"Gelées jusqu'à l'été du fait des aménagements règlementaires, les assignations n'ont pas repris en fin d'année", car les créanciers publics et privés ont "été incités à faire appel à des règlements à l'amiable", détaille-t-il.

Le nombre des sauvegardes, un dispositif préventif qui ne représente que moins de 3% des procédures qui arrivent devant tribunaux de commerce, "recule de 14 % avec 833 jugements", constate aussi Altarès.

Les PME de plus de 50 salariés font davantage appel à la sauvegarde, avec une hausse de 12% de ces procédures, alors que leur nombre baisse de 15% pour les entreprises en-deçà de ce seuil.

La baisse des défaillances d'entreprises a concerné tous les secteurs de l'économie, même ceux particulièrement touchés par les mesures de fermeture administrative pour lutter contre la pandémie comme la restauration, où la baisse atteint 39,1% par rapport à 2019.

En 2021, "nous devons anticiper une forte augmentation"

Altarès ne s'attend pas à ce que la baisse se poursuive en 2021: selon M. Millon, "nous devons anticiper une forte augmentation du nombre de défaillances" avec "a minima un retour à la situation de 2019 (52.000 défaillances) et probablement davantage si aux accidentés du Covid devaient s'ajouter un grand nombre des 20.000 entreprises épargnées de 2020".

Lire aussi : Le confinement freine le nombre de faillites d'entreprises

Commentaires 4
à écrit le 20/01/2021 à 23:55
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En bon pays communiste, la France interdit les faillites et les ventes d'entreprises "privées" à l'étranger...

à écrit le 19/01/2021 à 10:36
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Bonne Nouvelle dans l'immédiat, mais quand la situation reviendra la normale, ce sera un hécatombe.

le 19/01/2021 à 11:48
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Redeviendra normal ?!?!! Est ce que quelqu'un comprend que ça n'arrive pas, LARN-M est juste une FAKE news, c'est pour donner un faux espoir rien de plus ? Ceux qui continuent cette histoire l'on pourtant annoncé des mars 2020 ! Vivre avec, monde d'...

à écrit le 19/01/2021 à 10:11
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Vu le nombre d'entreprises qui ont coulé du fait de la charge considérable, directe et indirecte, que fait peser le poid du capital sur les petits entrepreneurs dénués de capitaux c'est une sorte de retour des choses. Ceux qui ont des idées n'ont pas...

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