Les défaillances d'entreprises au plus bas

Le nombre de défaillances d'entreprises en France a diminué de 4,1% sur un an, à fin août 2018, pour s'établir à 53.323, a annoncé vendredi 9 novembre la Banque de France. Les PME ont connu moins de défaillances en termes de variation que les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire (ETI).
Grégoire Normand
Les défaillances ont été particulièrement marquées dans l'industrie.
Les défaillances ont été particulièrement marquées dans l'industrie. (Crédits : Bernadett Szabo)

La démographie d'entreprises se porte bien. Selon le dernier bulletin de la Banque de France publié ce vendredi 9 novembre,  le nombre de défaillances d'entreprises a diminué de 4,1% en glissement annuel. Ces résultats confirment ainsi la tendance à la baisse observée depuis 2015. La conjoncture économique favorable de 2017 a ainsi contribué à améliorer la santé financière des entreprises qui ont pu redresser leurs marges et remplir leurs carnets de commande. Mais le ralentissement de la croissance tricolore cette année pourrait amplifier les difficultés pour certaines entreprises.

Par ailleurs, les doutes sur la conjoncture mondiale se multiplient dans un contexte de tensions exacerbées sur la scène internationale. Les perspectives pourraient alors se dégrader pour de nombreuses sociétés si le niveau d'activité continue de baisser.

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Des disparités entre secteurs

L'enquête menée par la banque centrale indique que tous les secteurs n'ont pas connu le même sort. L'agriculture, l'industrie et la construction enregistrent les plus fortes baisses cumulées sur 12 mois (respectivement -9,2%, -7% et -6%). Les défaillances reculent également dans le secteur de l'immobilier (-5,8).

À l'inverse, d'autres secteurs ont connu des évolutions nettement moins favorables. Il s'agit des transports et de l'entreposage (7,6%) ou encore dans les conseils et services (+0,9%). Par "défaillance d'entreprise", la Banque de France désigne les sociétés qui sont concernées par l'une de ces trois procédures : le redressement judiciaire, la liquidation judiciaire ou la procédure de sauvegarde. Au total, le cumul sur les douze derniers mois de défaillances s'est élevé à 53.323 contre 55.604 un an auparavant.

Par taille d'entreprise, ce sont les très petites entreprises (TPE) qui ont connu le plus de défaillances en termes d'évolution. Elles sont suivies des entreprises de taille intermédiaires et des grandes entreprises (-6,7%) et des petites entreprises (-5,5%). À l'opposé, les microentreprises semblent moins connaître de procédures de défaillances que les autres (-2,6%).

L'industrie fragilisée

Si les derniers chiffres relatifs aux défaillances dans l'industrie sont favorables, le secteur pourrait rapidement se retrouver dans une phase délicate. Après avoir retrouvé quelques couleurs en 2017, l'industrie française connaît à nouveau des difficultés. Selon les dernières données publiées par l'Insee ce vendredi, la production manufacturière a nettement baissé en septembre par rapport à août (-2,1%). À l'intérieur de l'industrie manufacturière, la baisse la plus marquée concerne la fabrication de matériel de transport.

Et les investissements devraient également diminuer. Lors d'une enquête réalisée auprès des chefs d'entreprise, l'institut de statistiques souligne que les chefs d'entreprise de l'industrie manufacturière anticipent une diminution de 1% en valeur de leurs investissements pour 2018 par rapport à 2017. L'industrie automobile a connu un recul très important des investissements (-10%) alors que le marché tend à s'essouffler. Selon les derniers chiffres du comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 1,5% en octobre sur un ansouffrant toujours du contre-coup de l'entrée en vigueur d'une nouvelle norme européenne qui avait provoqué une envolée artificielle cet été, selon des chiffres officiels publiés le 8 novembre.

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En revanche, l'année 2019 pourrait être meilleure. En effet, les patrons de l'industrie anticipent un rebond de l'investissement d'environ 4% pour l'année prochaine. Les conditions globales de financement et les niveaux de demandes resteraient favorables à l'investissement.

Dynamique des créations d'entreprises

La dynamique de l'entrepreneuriat en France est loin de s'essouffler. Selon les derniers chiffres de l'Insee publiés il y a quelques semaines,  le nombre total de créations d'entreprise a légèrement augmenté au mois de septembre (0,8% par rapport à août) après avoir bondi en août (+4,5%). Les résultats de l'enquête menée par l'organisme de statistiques indiquent que la hausse est principalement visible pour les entreprises classiques (1,5% contre 2,9% le mois précédent). En revanche, les immatriculations de micro-entreprises sont quasi-stables (0,1% après 6,6%).

L'essor des créations d'entreprises est encore plus spectaculaire en glissement annuel. "Le nombre cumulé d'entreprises créées au cours des douze derniers mois poursuit son accélération (+17,9 % après +16,7 % en août et +16,2 % en juillet)" rappelle l'institut de statistiques.

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Grégoire Normand
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