Abstention élevée pour le premier tour des législatives

47 millions d'électeurs sont appelés à élire 577 députés parmi 7.877 candidats, dont un peu plus de 42% sont des femmes. Les sondages ont prévu un net succès pour le parti présidentiel de la République en marche (REM), mais il reste l'inconnue de l'abstention qui pourrait être élevée. La participation au premier tour des élections législatives est en nette baisse par rapport aux éditions précédentes, elle atteignait 40,75% à 17h, selon le ministère de l'Intérieur. Lors des législatives de 2012, le taux de participation était à la même heure de 48,31% et en 2007 de 49,28%.

Article mis à jour à 17h40

Les Français ont commencé à voter dimanche pour choisir leur nouvelle Assemblée nationale, promise à un profond renouvellement, avec l'affaiblissement des partis traditionnels face à la République en marche, grande favorite des sondages, et l'interdiction du cumul des mandats. 47 millions d'électeurs sont appelés à se rendre dans les bureaux de vote, ouverts depuis 8h00 en métropole pour ce premier tour des législatives. Ils fermeront à 18h, ou 20h dans les grandes villes.

Le taux de participation au premier tour des élections législatives en métropole était en nette baisse par rapport aux éditions précédentes. Elle atteignait 40,75% à 17h, selon le ministère de l'Intérieur. Lors des législatives de 2012, le taux de participation était à la même heure de 48,31% et en 2007 de 49,28%..

Le Premier ministre Edouard Philippe a tôt accompli son devoir électoral dans sa ville du Havre, via une machine électronique à voter. L'ancien président François Hollande a lui voté dans son fief corrézien de Tulle, tel un citoyen ordinaire.

Dispositif de sécurité renforcé

Comme pour la présidentielle, 50.000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour sécuriser le scrutin. Un dispositif renforcé, sur fond de menace terroriste, quatre jours après l'attaque d'un policier devant Notre-Dame de Paris, et une campagne des législatives en Grande-Bretagne endeuillée par des attentats.

7.877 candidats, dont un peu plus de 42% sont des femmes, se disputent 577 sièges. Les sondages prédisent un net succès au parti présidentiel de la République en marche (REM), mais l'abstention pourrait atteindre un niveau record sous la Ve République, ce qui introduit un élément d'incertitude. Elle est évaluée entre 40% et 51% dans les dernières enquêtes.

Les électeurs ultramarins d'Amérique, consultés dès samedi, se sont pour la plupart moins mobilisés qu'il y a cinq ans, à l'exception de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon (59% de participation), où la ministre des Outres-Mer Annick Girardin (PRG), a été mise en ballottage. En 2012, elle avait été élue dès le premier tour.

En Guadeloupe, en Guyane, à Saint-Martin et Saint-Barthélémy, les candidats REM se sont qualifiés pour le second tour. En Martinique, les trois députés sortants se retrouvent en ballotage favorable.

En métropole aussi, plus l'abstention sera forte, plus il sera difficile d'éviter de disputer un second tour dans une semaine: il faut réunir à la fois la moitié des suffrages exprimés et le soutien d'au moins 25% des inscrits pour échapper au ballottage.

La REM est créditée d'environ 30% d'intentions de vote, ce qui pourrait lui permettre de dépasser la majorité absolue (289) dans la nouvelle Assemblée, avec selon les projections de 370 à plus de 400 députés.

Vers la destruction des partis traditionnels

Édouard Philippe, qui espère une solide majorité pour appuyer son gouvernement, est pourtant resté prudent jusqu'au dernier jour de campagne: "Ce n'est jamais acquis", a-t-il dit vendredi. Si Emmanuel Macron obtient la majorité absolue, "ce serait un exploit politique total. Cela signifierait, en tout cas pour quelque temps, la destruction des partis traditionnels", analyse Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel. "L'effet de souffle de la présidentielle" fait que les intentions de vote en faveur des candidats de la REM dépassent souvent largement le score réalisé par Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle, note Frédéric Dabi, directeur-adjoint de l'Ifop.

Les Républicains sont, eux, crédités de 20% à 23% d'intentions de vote et de 100 à 150 sièges, ce qui en ferait le deuxième groupe parlementaire. Une débâcle s'annonce pour le Parti socialiste au pouvoir depuis 2012, crédité de moins de 10% des intentions de vote. Alors qu'il avait fait élire près de 300 députés dans la dernière législature, il pourrait en garder à peine le dixième. Quant au Front national et à La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, qui s'annoncent comme les troisième et quatrième forces électorales du pays en voix, ils semblent dans l'impossibilité de capitaliser sur le bon score de leurs candidats à la présidentielle.

Impact limité de l'affaire Ferrand

Cinq semaines après l'élection d'Emmanuel Macron, l'affaire immobilière impliquant Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires et candidat REM dans le Finistère, semble avoir eu un impact très limité sur les intentions de vote, selon les sondeurs, qui estiment en revanche que le débat sur la réforme du Code du travail pourrait peser.

Une certitude, le renouvellement de l'Assemblée est assuré avec près de 40% des députés sortants qui ne se représentent pas, l'entrée en vigueur de la loi sur le non-cumul des mandats et l'émergence d'une nouvelle génération de candidats.

(avec AFP)

Commentaires 13
à écrit le 13/06/2017 à 8:12
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Et au deuxième tour cela va s'amplifier. pour ma part choix entre FN et un LREM décati donc abstention!

à écrit le 12/06/2017 à 9:52
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Finalement, c'est rassurant une abstention à plus de 50%. C'est la preuve de la clairvoyance des Français sur une démocratie qui n'en n'a que le nom. La concentration nouvelle des pouvoirs devrait conduire les Français à se désintéresser encore plus...

à écrit le 12/06/2017 à 8:54
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La France, cette democrature royaliste & republicaine (parait-il ?) ou avec 20% des suffrages exprimes, on gagne a tous coups. Tres ragoutant en effet. Une pensee compatissante aux francais qui vont regretter sous peu leur passivite. "L'avenir appar...

à écrit le 12/06/2017 à 6:23
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maintenant il faut regler la dette ...c est là que les choses serieuse commencent ...!!

à écrit le 12/06/2017 à 5:56
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Vivement le 2 nd tour. Quel suspense les erections en France..

à écrit le 11/06/2017 à 20:06
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La droite LR paye son obstruction systématique de 5 ans, elle n'avait jamais accepté 2012 et le faisait savoir. Le PS paye de ne pas avoir viré les frondeurs et de ne pas avoir cherché le dialogue.... Allez la suite en prochaine semaine

à écrit le 11/06/2017 à 18:59
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Vivement la proportionnelle, cela donnera une véritable photographie des forces politiques. En Marche avec 30 % de votants va peut-être rafler 400 sièges de députés. 5 ans sans opposition sérieuse, on ne peut pas dire que notre démocratie fonctionne...

le 12/06/2017 à 1:51
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30% des votants avec 40% de participation, soit 18% des inscrits soit ce qui correspond au score reél de Macron au premier tour... Si l'on en croit les sondages, c'est quasiment que des retraités et des CSP+ (qui votent en masse à la différence de la...

à écrit le 11/06/2017 à 18:19
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Quelle légitimité pour un parti politique élu avec moins de la moitié des votes ?

à écrit le 11/06/2017 à 16:43
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Ces élections législatives sous le Président Macron son 1er ministre Edouard Philippe et le ministre de l'intérieur Lyonnais Gérard Collomb responsables de ces élections ont mis en évidence le fait que la France n'est pas capable d'imprimer assez ...

le 12/06/2017 à 6:00
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Et ce n'est que le debut. Attendez les resultats du second tour. C'est la que les choses vont se preciser. Poilade garantie.

à écrit le 11/06/2017 à 15:16
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En couplant le rythme des législatives sur celui de la présidentiel, M. Chirac à vidé la substance de celle-ci. Le président n'a rien le temps de faire que nous somme déjà reconvoqués aux urnes... C'est absurde et visiblement un gâchis d'argent. ...

le 11/06/2017 à 18:59
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Quand on réussit à mettre en examen le candidat de l'opposition arrivé en tête de la primaire, la veille des élections ce sont les prémices d'une république bananière...

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