Les plus précaires victimes de l'instabilité du marché du travail

La multiplication des contrats courts crée un cercle vicieux pour les travailleurs qui n'ont pas la chance d'être embauchés en CDI.
La forte progression des CDD dans les embauches (+86%) découle essentiellement d'un raccourcissement de la durée moyenne des contrats.

A l'heure où 'l"ubérisation de la société" est devenue l'expression à la mode, qui devrait conduire à la "fin" du CDI, une étude de France Stratégies publiée lundi montre que le marché du travail est très loin d'être unifié, et qu'au contraire, il tend à une dualité de plus en plus marquée.

D'un côté, les personnes en CDI, le contrat majoritaire - il concerne 85% des salariés, une proportion stable depuis 2000. Les travailleurs bénéficiant de ce régime n'ont que 2% de probabilité de connaître le chômage, relève France Stratégies.

"Variables d'ajustement"

De l'autre, justement, les personnes concernées par les contrats courts, véritables "variables d'ajustement" selon le rapport. Entre 2008 et 2014, 6 emplois retrouvés sur 10 le sont sous forme de CDD : dans les années 1990, la proportion était seulement de 4 sur 10.

Les allers-retours entre emploi et chômage sont plus importants depuis la crise (six actifs sur dix de 2008 à 2014 contre un sur deux de 2003 à 2008), avec une hausse particulièrement marquée des transitions "sans sortie durable du chômage": le chômage de longue durée (plus d'un an) a ainsi fortement augmenté depuis 2008, passant de 2,5% de la population active à 4,3% en 2015.

Réembauches en hausse

La forte progression des CDD dans les embauches (+86%) découle essentiellement d'un raccourcissement de la durée moyenne des contrats, avec un phénomène de réembauche chez un même employeur plus fréquent: il concernait quatre personne sur dix embauchées en 2012, contre une sur quatre en 2000.

Ces réembauches, effectuées sur les contrats de moins d'un mois, frappent en premier lieu les métiers de services, particulièrement ceux autorisant les CDD d'usage (hôtellerie-restauration, services à la personne, événementiel, etc.). A l'autre bout du spectre, la banque-assurance apparaît comme le secteur où la stabilité dans l'emploi est la plus forte.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 11/10/2016 à 12:09
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Les couches ouvrières et de la classe moyennes en sont les principaux objectifs. Le MEDEF et le CAC 40 sont les produits les plus nocifs pour ceux qui travail et veulent travailler, voilà depuis l’après de gaule, voire, l’après-guerre ou les franç...

à écrit le 11/10/2016 à 11:11
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Comme le disait fort justement tavares dans une interview récente, une des grandes problématiques en France est l'absence de ligne directrice gouvernementale à long terme empêchant les entreprises d'établir une stratégie, mais plus encore des lignes ...

à écrit le 11/10/2016 à 10:01
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Je ne vois pas comment on peut relancer la croissance avec des contrats comme ça. L'ultra-précarité entraine la méfiance, l'épargne, les plans B, la course aux petits prix, etc.

à écrit le 10/10/2016 à 17:34
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Merci pour cet article. Bien entendu que les plus précaires prennent cet acharnement néolibéral contre le "coût du travail" en pleine figure, tout cela uniquement pour que les gros milliardaires deviennent encore et toujours plus gros, sans raison...

à écrit le 10/10/2016 à 16:43
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les ( DRH ) qui ont bien paralysé les emplois les plus précaires victimes ok ceux qui ont commencer jeunes a travailler a 15 et demi a l usine les nuits les dimanche partir par mauvais temp a pied sur neige le verglas aucune dignité maintenan...

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