Les Républicains menacent d'exclure ministres LREM et Constructifs

Les Républicains font le ménage. Ils ont annoncé que d'ici une semaine, les ministres issus de leur parti et ayant rejoint la majorité présidentielle seraient exclus s'ils ne clarifiaient pas leur position. Le sort des Constructifs, ces députés dissidents, sera le même.
Sont concernés le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, le secrétaire d'Etat Sébastien Lecornu, mais aussi Edouard Philippe, Franck Riester et Thierry Solère (ci-dessous, en photo).

(Article publié le 4 octobre à 9h et mis à jour à 10h17)

Tic, tac, l'horloge tourne à droite. Les Républicains ont donné mardi huit jours aux ministres issus de leurs rangs et aux deux chefs de file des Constructifs de droite à l'Assemblée nationale pour "s'expliquer", faute de quoi ils seront radiés de leur parti d'origine.

Réunis en bureau politique, les dirigeants de LR ont ainsi accéléré le traitement de ce dossier en suspens depuis que quatre figures du parti, dont l'actuel Premier ministre Edouard Philippe, ont décidé de rejoindre le gouvernement d'Emmanuel Macron en mai-juin.

Aux cas des ministres, s'est ajouté, en juin celui de deux députés, Thierry Solère et Franck Riester, qui ont organisé une scission à l'Assemblée nationale en fondant un groupe distinct sous le label des "Constructifs".

> Lire aussi : Scission chez Les Républicains : Solère crée un groupe des "constructifs LR-UDI"

Le bureau politique s'était, une première fois, saisi du dossier en juillet pour donner l'occasion aux accusés de répondre devant une commission ad hoc composée d'anciens députés.

"Le bureau politique du 3 octobre 2017 a décidé que sans réponse de leur part d'ici huit jours, leur départ des Républicains serait acté", peut-on lire dans un communiqué, publié mardi soir.

LR précise que les dirigeants - une cinquantaine, selon un participant - se sont prononcés "à l'unanimité" pour cette solution.

Sont concernés le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, le secrétaire d'Etat Sébastien Lecornu, mais aussi Edouard Philippe, Franck Riester et Thierry Solère.

Ce dernier a très vite réagi à l'annonce des Républicains. Sur RTL, le député a déploré:

"Sur la forme, ce qui est en train de se passer est assez grotesque (...) On a l'impression que c'est le Trocadéro II, c'est le rassemblement des mêmes qui étaient à la tribune aux côtés de François Fillon", faisant alors référence à une manifestation de soutien organisée pour le candidat de la droite, dans la tourmente durant la campagne présidentielle.

Thierry Solère a dressé une description au vitriol des dirigeants de son parti qui, selon lui, "se radicalisent tous les jours un peu plus, qui veulent de toute évidence enfermer la droite dans ce qu'elle n'est pas historiquement".

Prié de dire s'il répondrait à la convocation de LR, il a répondu qu'il prendrait un "café" avec l'ex-député Jean Leonetti, membre de la commission chargée d'examiner le dossier des cinq réprouvés.

"Je trouve que c'est une attitude quelque part sectaire", a, quant à lui, réagi sur Europe 1 le maire de Nice, Christian Estrosi, qui a exprimé des réserves lors du bureau politique.

Une exclusion essentiellement symbolique

En revanche, le ministre de l'Economie, Bruno le Maire, n'est pas visé par la procédure d'exclusion puisqu'il a lui-même annoncé son départ et son inscription à La République en marche (LREM) d'Emmanuel Macron.

"Ce n'est jamais bon signe quand un parti se met à exclure", a réagi mardi, l'ex-candidat à la primaire de la droite, sur CNEWS. "J'ai quitté LR depuis plusieurs mois car j'estime que mon parti s'est trahi lui-même en continuant de soutenir François Fillon (mis en examen lors de la campagne présidentielle-NDLR)."

Si elle doit aboutir, l'exclusion des réprouvés sera essentiellement symbolique dans la mesure où la plupart d'entre eux ont d'ores et déjà pris leurs distances avec un parti auquel ils reprochent de dériver vers la droite la plus dure.

Thierry Solère a, par exemple, déclaré la semaine dernière à Reuters qu'il n'avait pas l'intention de renouveler son adhésion à LR en 2018.

"La faute à Wauquiez"

Le cas de Gérald Darmanin est en revanche plus délicat puisque le ministre, qui fut un proche de Xavier Bertrand et un collaborateur de Nicolas Sarkozy, se disait encore la semaine dernière, "membre du parti" LR.

Il s'est attiré les foudres de sa famille d'origine par ses prises de position lors de séances publiques à l'Assemblée mais aussi par sa décision de figurer en position non éligible, lors des sénatoriales de septembre, sur une liste conduite par un socialiste rallié à Emmanuel Macron, dans le Nord.

Tous les bannis potentiels ont désigné un adversaire principal en la personne de Laurent Wauquiez, tenant d'une ligne droitière et favori dans la course à la présidence du parti, qui se jouera en décembre.

A entendre le secrétaire général de LR, Bernard Accoyer, l'issue du processus ne fait désormais plus beaucoup de doutes.

"Nous acterons probablement dans huit jours leur départ", a jugé mercredi sur RMC celui qui assure l'intérim en attendant l'élection d'un président, en décembre. "Il n'y a pas de drame là-dedans. Il ne s'agit pas de couper des têtes, il s'agit simplement de clarifier."

(avec Reuters)

Commentaires 9
à écrit le 04/10/2017 à 18:37
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L.R s'enfonce ainsi davantage. LREM lui a enlevé tout espace politique.

à écrit le 04/10/2017 à 15:23
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Normal qu ils soient exclus de LR ils ont trahis leur parti politique donc dehors !!!

à écrit le 04/10/2017 à 15:07
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De toute façon, LREM ,LR,ou LR constructif ,c'est exactement la même chose.

à écrit le 04/10/2017 à 12:18
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Il ne faut pas exclure, il faut simplement prendre acte qu'ils sont partis !!!

à écrit le 04/10/2017 à 11:13
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ils sont " gonflés" ceux là ! ils ont servi de marionnettes " des UDF et RPR" ( Elites de France) et créer en " copiant" le FN ...la célébre division LREM... ils ne sont " ni" crédibles et " ni" cohérents car ils ont trop " joué" avec le cerveau d...

à écrit le 04/10/2017 à 11:00
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il est meme urgent

à écrit le 04/10/2017 à 10:54
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Les LR, tout comme d'ailleurs les socialistes, n'ont visiblement rien compris à ce qui s'était passé lors de l'élection Présidentielle cette année. Les électeurs en ont marre, mais vraiment marre, de ces partis de Gouvernement comme ils se définisse...

à écrit le 04/10/2017 à 9:40
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Ils prennent malgré tout le risque de quitter un électorat généreux financièrement qui n'hésite pas à donner de l'argent à un parti qui le dépense allègrement et sans compter, confère le sarkothon, pour en rejoindre un plus que volatile. Alors ce...

à écrit le 04/10/2017 à 9:10
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Depuis le temps il n'ont toujours pas été fichus de prendre une décision. "Arrêtez moi ou je fais un malheur", à ce train là, dans 20 ans on en parlera encore. Bande de navets, qui ont peur de leur ombre.

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