Polémique sur la taxe sur les dividendes : Le Maire "pas inquiet" pour son poste

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a dédouané le président Emmanuel Macron dimanche de toute responsabilité dans le contentieux autour de la taxe sur les dividendes et s'est dit serein sur son maintien au gouvernement.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

Opération déminage pour Bruno Le Maire. Le ministre de l'Economie, qui avait commandé un rapport sur la taxe sur les dividendes instaurée en 2012, a dédouané le président Emmanuel Macron dimanche de toute responsabilité dans le contentieux. Il s'est aussi dit serein sur son maintien au gouvernement.

Bruno Le Maire a également indiqué qu'il se battrait pour une réélection d'Emmanuel Macron en 2022 si ce dernier décidait de se présenter à l'élection présidentielle dans cinq ans, lors de l'émission "Le Grand Rendez-vous" d'Europe 1/Les Echos/Cnews.

"Je crois qu'il (Emmanuel Macron) ne porte absolument aucune responsabilité là-dedans (le contentieux autour de la taxe sur les dividendes, ndlr). Et je crois que le rapport de l'IGF (l'Inspection générale des Finances) le dit très clairement. En 2015, il y a eu cette première alerte, une mise en demeure de la Commission européenne, mais à l'époque que je sache, Emmanuel Macron n'était pas ministre des Finances, n'était pas responsable de la fiscalité de notre pays", a-t-il souligné.

Un rapport polémique

Bruno Le Maire avait demandé le 20 octobre un rapport à l'IGF, avec le risque que celui-ci mette en cause le rôle d'Emmanuel Macron, qui était, lors de l'instauration de la taxe en 2012, secrétaire général adjoint de l'Elysée, en charge des questions budgétaires et économiques. M. Le Maire avait eu des mots très durs, dénonçant "un scandale d'Etat" et fustigeant "l'amateurisme" du gouvernement précédent.

Mais le rapport, publié lundi dernier, affirme "qu'il n'était pas possible en 2012 d'anticiper la nature des risques juridiques", notamment le revirement de la jurisprudence européenne en mai 2017, puis la censure constitutionnelle "complète".

Des tensions entre Bruno Le Maire et Emmanuel Macron ?

Interrogé sur son avenir au gouvernement et des spéculations sur l'existence de tensions avec le président, Bruno Le Maire s'est dit "serein et enthousiaste".

Il a assuré que son "unique ambition, c'est de réussir comme ministre de l'Economie et des Finances au service d'Edouard Philippe et d'Emmanuel Macron", dont il "souhaite" la réélection en 2022.

"Je m'engagerai derrière lui si jamais il prend cette décision de se re-présenter", a-t-il dit. "Je me battrai pour la réélection d'Emmanuel Macron en 2022, parce que je crois que c'est important qu'il y ait de la continuité dans l'action publique."

Taxe sur les dividendes annulée, surtaxe exceptionnelle pour compenser

La taxe sur les dividendes, introduite sous la présidence de François Hollande, a été annulée début octobre par le Conseil constitutionnel, ce qui a contraint l'Etat à rembourser 10 milliards d'euros, principalement aux grandes entreprises.

Le feuilleton politique a été clos mardi dernier avec l'adoption par le Parlement d'une surtaxe exceptionnelle cette année sur les 320 plus grandes entreprises françaises, laquelle doit rapporter 5,4 milliards d'euros.

Le solde de la facture, environ 5 milliards, sera à la charge de l'Etat et fera passer le déficit budgétaire en 2018 de 2,6 à 2,8%, après 2,9% prévu pour cette année.

LR dénonce la taxe exceptionnelle

L'affaire n'est cependant peut-être pas finie, car le groupe Les Républicains (LR) a saisi le Conseil constitutionnel pour contester la surtaxe imposée aux grands groupes. LR entend dénoncer une taxe exceptionnelle qui s'appliquera à un petit nombre de sociétés seulement, "pénalisant des entreprises qui ne distribuent pas ou peu de dividendes", c'est le cas des banques et assureurs mutualistes.

Les banques mutualistes Crédit agricole, Crédit mutuel et Banque populaire, ainsi que les assureurs mutualistes, seraient ainsi amenés à verser plus de 1,5 milliard d'euros.

Commentaires 16
à écrit le 20/11/2017 à 19:42
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On n'est pas inquiet non plus pour Mr Lemaire.... son sort nous indiffère, au mieux.

à écrit le 20/11/2017 à 18:26
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de toute facon cette surtaxe sera elle aussi invalidée et on en créera une autre pour compenser mais ce sera le probleme du gouvernement suivant le temps que la justice fasse son travail

à écrit le 20/11/2017 à 14:36
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Les politiques ont en 40 ans ruiné le pays , dette qui passe de 400 millions de francs à 2100 milliards d'euros , désindustrialisation massive, chômage touchant 10 % de la population, salaires et retraites en berne etc... Pourtant, nos politiques res...

à écrit le 20/11/2017 à 13:05
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Il soutient Macron comme la corde soutien le pendu. C'est un arriviste de première classe. Si Mélenchon gagnait la prochaine élection et lui proposait un poste au gouvernement, il le prendrait sans hésiter.

à écrit le 20/11/2017 à 8:45
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Trop empressé à vouloir cracher son venin.

à écrit le 20/11/2017 à 7:25
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Un énarque camėléon

à écrit le 19/11/2017 à 20:19
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Lemaire a montré qu'il est prêt à toutes les compromissions et même trahisons pour garder un poste de ministre, et même de premier ministre

le 19/11/2017 à 20:36
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prêt à tout un arriviste, un parvenu, même profil que castaner, ferrand, darmanin, solère tous traîtres à leur parti d'origine, se vendre pour un poste, lamentable, aucun honneur, pas de fierté, que disent les enfants de ces gens là, j'aurais sincère...

à écrit le 19/11/2017 à 18:12
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ayrault montebourg taubira duflot et tous les autres n'etaient pas inquiets pour leur poste non plus, ni pour leur grasse retraite de ministre....... par contre les 3 millions de chomeurs crees en direct ou passes sous le tapis sont un peu plus inqu...

à écrit le 19/11/2017 à 18:03
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Depuis 1981, la gestion de ce pays est un véritable b....! Aurait-on une amélioration en rendant gouvernements et Parlement responsable sur leurs biens propres: le passage devant une véritable Cour des Comptes?

à écrit le 19/11/2017 à 16:31
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lemaire représente tout ce qui est détestable dans la politique, fayot, traître, affabulateur, une honte ce monsieur.

le 19/11/2017 à 21:41
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qu'on n'est pas inquiet non plus pour son poste. S'il est dégagé, ça ne nous empêchera pas de dormir, au contraire.

à écrit le 19/11/2017 à 15:53
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Baratin tout ça M Le Maire… en 2015 M. Macron n'était certes pas ministre des Finances mais bien de l'Economie, après avoir été conseiller de M. Hollande : donc ignorant de tout ? un peu gros ! De + l'enquête de l'IGF s'est bien garder de l'interro...

à écrit le 19/11/2017 à 14:45
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Chronique d'une défaite annoncée ...😁

à écrit le 19/11/2017 à 14:13
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Le Maire à cru que Macron n était aux finances que pour apprendre le métier et non pour décider . Et c est en toute bonne foi qu il a commander une commission . Heureusement que des gens compétents se rendant compte de la bévue ont pris les bonnes d...

à écrit le 19/11/2017 à 13:19
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Donc la taxe sur les dividendes était une juridiquement acceptable au regard du droit en 2012 et les problèmes viennent d'un revirement de jurisprudence et d'une interprétation du CC. Monsieur Le Maire en grand amateur crie au procès en incompéte...

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