Pourquoi l'industrie retrouve quelques couleurs

Les entreprises manufacturières profitent de la chute des cours du brut pour réduire leurs prix de vente, ce qui leur permet de remplir leurs carnets de commandes. Les effectifs progressent un peu. La reprise est un peu plus vive dans les pays voisins.
Fabien Piliu
La chute des prix du brut donne une bouffée d'air frais bienvenue à l'industrie tricolore

Entamée à l'été 2014, la chute des prix du pétrole diffuse lentement ses effets dans l'économie française. Depuis un an, précisément, le cours du baril de Brent coté à Londres a perdu un tiers de sa valeur pour avoisiner les 37 dollars. Selon les experts du cabinet Markit, c'est même le principal soutien à l'industrie tricolore. En décembre, l'indice PMI sur l'industrie manufacturière, qui repose sur les intentions des directeurs d'achat, a signé une nouvelle hausse. A 51.4, il atteint ainsi son plus haut niveau depuis mars 2014. Pour mémoire, un indice supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité. Autre point positif, les effectifs manufacturiers progressent.

Un peu plus d'export

Cette reprise est toutefois modeste. " Cette croissance globale de l'activité manufacturière française résulte d'une troisième hausse mensuelle consécutive des nouvelles commandes reçues par les fabricants. Bien que se redressant à son plus haut niveau depuis avril 2014, le taux d'expansion des ventes reste modéré. Parallèlement, les répondants mentionnent une augmentation des nouvelles commandes à l'export en décembre, la deuxième au cours des trois derniers mois, le taux de croissance affichant toutefois un niveau marginal ", observe le cabinet Markit.

Il est très marginal en effet. En dépit de la chute des cours du brut et du repli de l'euro face au dollar, les gains de compétitivité que ces deux facteurs exogènes procurent aux entreprises ne permettent pas au commerce extérieur de soutenir l'activité. Selon les résultats détaillés de la croissance au troisième trimestre de l'Insee, il a retiré 0,7 point de PIB à la croissance...

Autre indication fournie par Markit, les entreprises répercutent la baisse des prix de leurs achats dans les prix de vente. Confrontées à la concurrence, elles n'ont pas d'autres choix pour continuer à remplir leurs carnets de commande. En renforçant la compétitivité-prix des produits made in France, la baisse des prix du brut leur épargne, au moins, de réduire leurs marges.

Une reprise plus prononcée chez nos voisins

Un autre bémol peut être apporté. Si l'industrie française retrouve quelques couleurs, celles-ci sont bien moins éclatantes que celles observées chez la plupart de ses voisins.
En effet, cet indice s'élève à 53 en Espagne, 53,2 en Allemagne, 54,2 en Irlande et à 55,6 en Italie. " Si les dernières données de l'enquête sont encourageantes, la conjoncture reste en demi-teinte, le secteur continuant d'afficher un rythme de croissance certes soutenu, mais loin d'être prodigieux. La production industrielle de la zone de la monnaie unique demeurant en effet 10 % en dessous de son niveau d'avant crise, l'objectif d'une pleine reprise économique reste encore loin d'être atteint ", relativise toutefois Chris Williamson, chef économiste chez Markit. Dans ce contexte, il ne faudrait pas que les soubresauts de l'économie chinoise et, plus globalement des économies émergentes que la remontée du dollar plombe, se prolongent. Cette fragile reprise serait alors menacée.

Fabien Piliu
Commentaire 1
à écrit le 04/01/2016 à 15:41
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Pas seulement l'industrie, le CAC aussi retrouve d'autres couleurs que le vert…. ;-)

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