Pourquoi le pessimisme domine encore dans les entreprises

Bien qu'un certain nombre de voyants soient désormais dans le vert, les entreprises françaises restent majoritairement pessimistes sur l'avenir.
Mathias Thépot
Les chefs d'entreprises sont tout de même moins pessimistes qu'il y a un an.

Avec un euro à 1,12 dollar, un prix du baril de pétrole à 45 dollars, des taux d'intérêt historiquement bas, les effets du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et du pacte de responsabilité qui se font désormais ressentir, beaucoup de voyants sont au vert. Pourtant, peu de dirigeants d'entreprises ressentent une reprise de l'activité.

Regain d'optimisme dans la construction

Dans une note de conjoncture, la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de la région Île-de-France constate en effet que le moral des chefs d'entreprises repart globalement à la hausse, notamment dans des secteurs sinistrés comme la construction. Mais il reste à un niveau très bas. Concrètement, il y a plus de dirigeants qui sont plus pessimistes qu'optimistes, même si l'écart entre les deux se réduit.

Les différents indicateurs de la CCI Île-de-France relatifs au chiffre d'affaires, à la situation financière, à l'investissement et à l'emploi dans les entreprises de toutes tailles montrent aussi que globalement des perspectives d'activités des PME et des grandes entreprises sont sensiblement meilleures qu'il y a un an. Même si les entreprises de moins de 10 salariés demeurent très inquiètes.

Les prévisions d'investissement restent faibles

En revanche, si l'on se penche plus précisément sur l'investissement au niveau national, le pessimisme est globalement de mise. La note de la CCI Île-de-France indique que seulement 26 % des entreprises françaises prévoient d'investir dans les 6 prochains mois, une part quasiment stable par rapport à il y a un an, et qui reste inférieure de près de 10 points aux niveaux d'avant crise de 2008. La tendance est en fait davantage à la reconstitution des marges depuis une douzaine de mois qu'à la prise de risques.

En Île-de-France, une région qui représente 30 % du PIB français, les entreprises qui prévoient d'investir ciblent pour 62 % d'entre elles des gains d'efficacité, pour 57 % des renouvellements d'équipements, et pour 50 % le développement de nouvelles activités en France, contre 43 % l'année passée. Une dernière hausse significative dont se réjouit la CCI Île-de-France.

Encore plus positif, les perceptives sur l'emploi : que ce soit au niveau national où en Île-de-France, les chefs d'entreprises sont bien plus optimistes que pessimistes. Ils sont majoritaires à prévoir une hausse de leurs effectifs dans les 6 prochains mois.

Un contexte international pas si favorable

Tout n'est donc pas catastrophique, loin de là. Reste que le regain d'optimisme a été tempéré cet été par plusieurs raisons découlant de la conjoncture internationale.

« Trois raisons ont dégradé le climat des affaires »,  explique Jean-Luc Biacabe, directeur du pôle de politique économique de la CCI Île-de-France. « D'abord les chinois ont démontré cet été qu'ils ne contrôlaient plus aussi bien leur économie qu'avant. Ensuite le changement de politique monétaire américaine a créé une incertitude sur la remontée des taux d'intérêt, ce qui a perturbé les marchés financiers qui se cherchent depuis un mois. Et enfin, les pays occidentaux n'ont globalement pas réussi à compenser par l'investissement la baisse du cours des matières premières, qui affecte les pays émergents », détaille-t-il.

Bref, si la situation actuelle est « moins pire pour les entreprises françaises que l'année dernière », explique Pierre-Antoine Gailly, le président de la CCI Île-de-France, la seule tendance de fond qui se dégage est « la reconstitution des marges à coup de CICE et de baisse des cours des matières premières pour les entreprises concernées ».

Mathias Thépot
Commentaires 16
à écrit le 08/10/2015 à 15:33
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Sous un régime socialiste avec des dépenses publiques explosives, des impôts écrasants, des fonctionnaires partout, une ambiance de jalousie infecte, on ne peut que douter sur l'avenir de ce sinistre pays. Les jeunes ont compris. Triste pour ceux qui...

le 08/10/2015 à 21:34
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Chirac et Sarkozy sont socialistes ? Je ne savais pas, merci pour cette info...

le 09/10/2015 à 16:05
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En France, c'est le régime qui est socialiste, pas les politiques, qui de droite ou de gauche sont pareils. Le régime socialiste, ça veut dire : des impots à gogo, du service public à gogo : école publiques, hopitaux publics, police publique, armée p...

à écrit le 08/10/2015 à 11:57
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Les "patrons " attendent des aides de l Etat comme d habitude ,histoire de durée encore deux ans avant les élections 2017 et pour embaucher ils préfèrent augmenter leurs salaires et dégraisser a compte goutte.

le 08/10/2015 à 14:55
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C'est plutot l'Etat qui attend des aides des patrons en augmentant continuellement les charges.

à écrit le 08/10/2015 à 2:46
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Belle leçon de novlangue. Non, ce ne sont ni les marchés financiers, ni le CICE ni aucune des soit-disant indicateurs au vert qui permettront l'optimisme. La réalité, c'est toujours plus de contraintes, de coercition, de traités opaques, de normes ...

le 08/10/2015 à 10:31
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J'aurai pas mieux dit :) Magnifique ;)

le 08/10/2015 à 11:23
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Les politiques ont abdiqué en cédant le pouvoir aux lobbys d'une part et aux administrations d'autre part , seule leur propre survie au jour le jour les préoccupent !!!

à écrit le 07/10/2015 à 21:55
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"prévoir une hausse de leurs effectifs dans les 6 prochains mois" Pour ça qu'il y a encore plus de chômage... Pipeau. vous avez voulu la crise... vous l'avez.

à écrit le 07/10/2015 à 20:22
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Le pessimisme est-il dû au perchoir ? Aux usa on aurait les assemblées et les Etats à contre, la société serait à contre d’un perché ? Les républicains français seraient aux démocrates, on n'est pas au GOP!

à écrit le 07/10/2015 à 19:13
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Entre la taxation frénétique de Hollande le code du travail et l'impossibilité de licencier sans y laisser un bras il faut etre Barjot pour investir Un petit train train sans risque est bien mieux adapté à la situation

à écrit le 07/10/2015 à 19:05
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Chaque salarié est assis sur un siège éjectable pouvant être activité à chaque instant.

à écrit le 07/10/2015 à 17:22
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Pourquoi tant de pessimisme en France ? Il faudrait une encyclopédie en 500 volumes pour faire la liste des problèmes franco-français responsables du pessimisme qui colle à la peau de tout français comme du goudron, mais résumés en quelques mots c'es...

le 07/10/2015 à 19:12
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pas faux... le gros pb c'est la mentalite, et ca ca va prendre au moins une generation a changer....... et ce pays n'a plus 30 ans devant lui...si les jeunes partent c'est pas pour rien!

à écrit le 07/10/2015 à 16:59
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Quelle rigolade, depuis 1994, la dette croit 2x plus vite que la soit-disant crooaaaassance. Bref on est mal, très mal. Reste plus que la déflation

à écrit le 07/10/2015 à 15:52
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Le pessimisme dominerait, ne devrait-on réformer la sécu avec des organismes privés. Pour les élections, si on vote fn y aura-t-il réhabilitation du Maréchal ? On entend qu’il y aurait des baisses des effectifs publics. On pourrait imaginer un tea pa...

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