Présidentielle 2017 : Laurent Berger (CFDT) avertit : "pas touche aux syndicats".

Le secrétaire général de la CFDT suit de près les diverses déclarations des candidats à la primaire de la droite contre les corps intermédiaires en général et les syndicats en particulier. Il avertit qu'il ne laissera pas faire.
Jean-Christophe Chanut
Laurent Berger (CFDT) s'inquiète de la surenchère à droite contre le fait syndical en entreprise. Il prévient que si cela continue, la CFDT se fera entendre.

Pour l'instant, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, garde son calme. Mais, intérieurement, il bout en entendant les candidats à la primaire de la droite remettre en cause les « corps intermédiaires » en général et le syndicalisme en particulier. Mais, à ce stade, il s'interdit d'intervenir. « Je préfère laisser passer le résultat de la primaire le 27 novembre. C'est actuellement la course à l'échalote de la part d'un certain nombre de candidats mais heureusement pas tous. J'attends de voir par la suite et si ces attaques continuent, nous interviendrons en janvier. J'en ai parlé avec mes homologues de la CFTC et de la CGT ».

 Les candidats à la primaire attaquent le fait syndical

De fait, plusieurs candidats à la primaire de la droite annoncent dans leur programme vouloir contourner le fait syndical en entreprise. C'est surtout le cas de Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire qui n'hésitent pas à vouloir remettre en cause le « monopole » des syndicats pour la présentation des candidats au premier tour des élections professionnelles. Les deux postulants estiment que tous les salariés, soutenus ou pas par des syndicats, devraient avoir la possibilité de se présenter.

De même, les deux candidats se rejoignent aussi pour estimer que si une négociation sur un accord d'entreprise piétine, alors l'employeur devrait avoir la possibilité d'organiser un referendum dont le résultat s'imposerait... quitte à mettre les syndicats en porte à faux.

Pourtant, une loi votée en 2008 durant le quinquennat de... Nicolas Sarkozy a déjà profondément modifié les règles de la représentativité syndicale. Ainsi désormais, même des « grands » syndicats comme la CFDT, CGT, CFTC, FO et la CFE-CGC ne peuvent plus automatiquement présenter des candidats au premier tour des élections professionnelles. Ils ont perdu ce que l'on appelait la « présomption irréfragable de représentativité ». Ce qui signifie que pour présenter des candidats au premier tour, chaque syndicat doit maintenant faire preuve de sa réelle représentativité dans l'entreprise selon des critères définis dans le code du travail comme l'audience, l'activité, le nombre d'adhérents, etc. Par ailleurs, les données du ministère du travail montrent que 65% des élus du personnel le sont au premier tour sur des listes syndicales et non à l'issue du second tour où les candidatures sont libres. Ce qui tendrait à prouver que les salariés accordent globalement encore un certain crédit aux syndicats qui ne correspondent pas forcément à la caricature que certains font d'eux.

Vers la reconstitution d'un front syndical?

Plusieurs candidats à la primaire souhaitent donc aller encore plus loin en « libérant » le premier tour. Laurent Berger refuse pour l'instant la polémique. Mais il est aux aguets. Il avertit que toucher au fait syndical serait une déclaration de guerre à l'endroit de la CFDT. Le « champion » de la droite qui sortira vainqueur de la primaire le 27 novembre est donc prévenu. S'il persiste et signe dans son intention de contrer la présence syndicale en entreprise, il trouvera la CFDT en face de lui. La situation deviendrait alors cocasse : là où la loi El Khomri a eu pour effet de profondément diviser les syndicats, avec une CFDT et une CFTC la défendant et FO et la CGT la combattant, la surenchère à droite aurait pour effet de reformer un front syndical. Ce qui n'augurerait rien de bon si la droite accéder à l'Elysée. En effet, les réformes drastiques qu'envisage l'actuelle opposition sur le front social si elle revient aux affaires nécessiteront du calme...

La CFDT veut remettre le travail au cœur des débats

En attendant éventuellement de sortir de ses gonds, Laurent Berger se consacre à l'activité syndicale. Il a lancé ce mardi 20 septembre une grande campagne « Parlons travail », destinée à interroger un maximum de salariés, indépendants, fonctionnaires, etc. sur leurs rapports avec le travail à travers un questionnaire d'environ 150 questions.

Selon Laurent Berger, cette enquête permettra de relayer "la parole des salariés, le vécu quotidien au travail, les ras-le-bol, les fiertés, les attentes" et "contribuera à mettre ce sujet du travail au cœur du débat public". Lui que se dit inquiet de voir que les débats politiques actuels se résument aux questions de "l'identité et (de la) sécurité alors que les préoccupations des salariés et citoyens sont beaucoup plus larges que ça ".

La CFDT reste calme donc... Pour l'instant.

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 16
à écrit le 21/09/2016 à 12:03
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soyons pragmatiques:je préfère une légère augmentation des charges sociales destinées aux syndicats plutot que de les voir bloquer le pays et faire souffrir l'économie.de plus cette charge sociale de financement syndicale est dans la part patronale...

à écrit le 21/09/2016 à 10:38
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"où les candidatures sont libres" Ok, et ensuite,il ira avec quel moyen en justice ou prud'homme en cas de besoin, qui s'occupera des salariés, un gars seul dans son coin ,qui fera les tracts ,avec quel moyen ? ,qui les distribuera ? et le salarié...

à écrit le 21/09/2016 à 10:22
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Je viens de regarder les commentaires sur ce sujet, que des anti-syndicalistes à la retraite, mais que faisait-il tout ces gens comme métier,pour se sentir autant spolier par des syndicats qui ne représentent rien, d'après eux, commercants,artisans,R...

à écrit le 21/09/2016 à 9:27
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Les syndicats ne servent que l'intérêt d'une minorité c'est-à-dire les assistés de l'état les 6 millions d'agents publics et entreprises publiques pour défendre leurs corporatismes : le droit à la parresse (nombre d'heure de travail en-dessous du lég...

à écrit le 21/09/2016 à 8:06
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Combien de personnes représentent ces syndicats???il faut revoir tout cela et surtout arrêter le financement de ceux ci avec l argent de nos impôts!!!quand à Mr Berger (cfdt) il va pouvoir défiler tous les jours à partie de mai!! la droite revient !...

à écrit le 21/09/2016 à 5:51
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Attendez 2017, les taux vont brutalement remonter. Le staff de l'Elysee sera a droite plutot toute. Les huluberlus de syndicats pourront tjrs descendre dans la rue. On va bien rire. Plus de financement sur le dos des contribuables entre autre. La c...

le 21/09/2016 à 9:28
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@matins clames: le concept du syndicalisme pour defender les ouvriers n'était pas mauvais en soi. Le problème, c'est que les syndicats sont devenus des succursales des partis politiques et que leurs dirigeants défendent leurs propres intérêts et siné...

le 21/09/2016 à 10:08
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Total accord avec vous , peut-être on verra nos retraites remontées à ce qu'elles auraient dû être .

à écrit le 20/09/2016 à 21:52
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La CFDT + la CFTC sont incapables seuls de mettre du monde dans la rue mais il joue les gros bras et le fait croire .D'ailleurs il serrait bon qu'aux prochaines manifs pseudo unitaires ,chacun manifeste de son coté CFDT+ CFTC puis de l'autre coté la ...

le 21/09/2016 à 10:16
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"La CFDT + la CFTC sont incapables seuls de mettre du monde dans la rue" Alors imagine la CFE-CGC que tu n'évoques pas d'ailleurs.

à écrit le 20/09/2016 à 19:10
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"les salariés accordent globalement encore un certain crédit aux syndicats ". S'opposer ouvertement aux syndicats dans les grandes entreprises relève de la témérité. En effet, lors des paritaires, les syndicats s'opposeraient à tout avancement du qui...

à écrit le 20/09/2016 à 19:06
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Après le 8 mai 2017, je verrai d'un bon œil la suppression des subventions d'état payées par les Français pour subvenir aux besoins de ces syndicats qui ne devraient qu'être autonomes financièrement par eux mêmes

le 20/09/2016 à 21:47
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Faite attention qu'on ne regarde pas de prét les aventages que vous et votre entreprise ont on pourrait aussi penser à les supprimer .....

à écrit le 20/09/2016 à 18:54
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Les syndicats sont une véritable plaie, bridant toute évolution du pays, par idéologie et corporatisme. Je ne supporte plus que moins de 20% ( poids de l'ensemble des syndicats salariés) décide jusqu'à la mutuelle santé... Il y a bien longtemps qu'...

le 20/09/2016 à 21:44
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Monsieur n'aime pas les syndicats !Dans les pays du nord y compris l'Allemagne se syndiquer est obligatoire et ces pays ont un statut social superieur à celui de la France .Vivement qu'il n'y ai plus de syndicat mais quand vous serrez dans la charret...

à écrit le 20/09/2016 à 18:28
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Il est pas beau le(garenne) impayable !!!!!

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