Primes "Macron" de fin d'année : quel bilan ?

Selon une première enquête présentée par l'Association nationale des DRH et Les Echos, 74% des entreprises interrogées ont décidé d'accorder des primes de fin d'année en bénéficiant de la défiscalisation annoncée par le gouvernement en décembre. Les entreprises ont jusqu'au 31 mars 2019 pour faire usage du dispositif.
La prime exceptionnelle de fin d'année versée par les entreprises s'est élevée à 532 euros par salarié en moyenne, selon un sondage réalisé par l'ANDRH publié par Les Echos.
La prime exceptionnelle de fin d'année versée par les entreprises s'est élevée à 532 euros par salarié en moyenne, selon un sondage réalisé par l'ANDRH publié par Les Echos. (Crédits : DR)

C'était l'une des premières mesures annoncées par Emmanuel Macron en réponse au mouvement des "Gilets jaunes", lors de son intervention du 12 décembre. Jusqu'au 31 mars 2019, les entreprises françaises sont incitées à verser une prime de fin d'année à leurs salariés, par le biais d'une défiscalisation accordée par l'État. Et le dispositif semble avoir du succès : selon une enquête menée par l'Association nationale des DRH (ANDRH) et publiée par Les Echos, pas moins de 74% des 395 entreprises interrogées ont décidé de verser la fameuse prime à leur personnel. Le montant moyen de la prime est, quant à lui, de 532 euros par salarié, alors que le plafond fixé par l'État s'élève à 1.000 euros.

Une prime de 532 euros en moyenne, des différences selon la taille et le secteur

L'enquête fait apparaître des disparités selon la taille de l'entreprise, et le secteur d'activité. Si 80% des entreprises de moins de 11 salariés (TPE) déclarent avoir versé une prime de fin d'année, ce chiffre tombe à 62% pour les entreprises de 11 à 49 salariés et à 67% pour qui en emploient entre 50 et 299, avant de remonter à 80% pour les entreprises de 300 salariés et plus. Ces résultats tendraient ainsi à remettre en cause le présupposé que les grands groupes seraient les seuls à verser des primes.

Les secteurs de la santé (88%), du transport (88%) et de la banque/assurance (87%) ont été particulièrement enclins à avoir recours au dispositif, contrairement aux activités immobilières (53%), au secteur de l'art et du spectacle (50%) et aux activités administratives (45%).

Le montant de la prime est lui aussi variable, et globalement décroissant avec la taille de l'entreprise : 687 euros en moyenne ont été versés par les entreprises de moins de 50 salariés, contre 530 pour celles de 50 à 300 salariés, et 467 euros entre 300 et 1.000 salariés. Cette tendance à la baisse s'expliquerait par l'obligation légale faite aux entreprises de plus de 50 salariés de mettre en place un dispositif d'intéressement, ou de participation (facultatif). Pour certaines entreprises moyennes ou grandes, la prime exceptionnelle a donc pu servir de complément à des avantages déjà prévus, alors qu'elle constituait parfois le seul coup de pouce accordé par les petites entreprises à leurs salariés.

Un soutien potentiel pour le pouvoir d'achat

Pour mémoire, la mesure décidée par le gouvernement permet aux entreprises de défiscaliser la prime exceptionnelle de fin d'année versée à leurs salariés, dans un plafond de 1.000 euros par personne et uniquement pour les salaires inférieurs à trois Smic. Les entreprises peuvent moduler le montant de la prime selon différents critères (niveau de salaire, temps de travail pendant l'année), mais pas selon l'ancienneté. Les montants versés sont exonérés de charges fiscales et sociales, et d'impôt sur le revenu pour les salariés, de telle sorte à ce que le montant brut de la prime pour l'employeur corresponde au montant net pour le salarié (100 euros versés par l'employeur = 100 euros reçus par le salarié).

Si l'évaluation complète du dispositif ne pourra commencer qu'après la date butoir du 31 mars, les premiers signes sont donc encourageants. Le recours apparemment large des entreprises au dispositif permettra d'améliorer le revenu disponible des ménages, qui pourrait bien se répercuter dans leur niveau de consommation. Cela est particulièrement probable dans le contexte des soldes, et du fait que le dispositif cible les salaires moyens et bas.

Commentaires 17
à écrit le 19/02/2019 à 20:07
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Cette prime qui sans cette volonté de l'état n'aurait pas été donnée ne coûte rien aux finances publiques.

le 20/02/2019 à 18:20
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C'est le CICE qui a payé ces primes,en particulier pour les grosses entreprises , elles n'ont rien déboursées.

à écrit le 19/02/2019 à 15:50
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Prime, quelle prime ? Je suis agent de l'état en CDI en 2011 pour le ministère de la Santé. J'avais une prime de fin d'année d'environ 1000€ net. Elle est de 80 € net en 2018.

le 24/02/2019 à 22:37
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C'est pas mal au moins vous vous avez des primes de fin d'annee... Beaucoup de fonctionnaires ameraient en recevoir une meme de 80€...

à écrit le 18/02/2019 à 17:49
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Il ne faut pas oublier de dire que la pauvreté est très mauvais pour l'économie du pays. Certes, cette petite prime est bienvenue mais beaucoup de personne travaillant dure n'ont rien perçus. La France est quand même la 6ème puissance économique mo...

le 18/02/2019 à 20:38
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non selon le FMI la France a perdu encore des places 7em mondial, 3 e européenne. ça se dégrade fortement depuis 2013.

à écrit le 18/02/2019 à 16:25
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Mr LE MAIRE critique les niches fiscales et en meme temps il en fabrique C'est vraiment diviser pour mieux régner et pour enfumer avec la complicite de la presse on ne parle que des antisémites !!!!!!! vivement le vote du mois de mai !!!

à écrit le 18/02/2019 à 16:21
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dans quelques temps nous entendrons que les caisses sociales n ont pas d'argent.... et pour cause, toutes ces exonérations.... Il y a encore peu de temps il n'était pas possible de demander pour un salarié ce genre de prime, et là, d'un coup de bague...

à écrit le 18/02/2019 à 16:06
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"Le montant moyen de la prime est, quant à lui, de 532 euros par salarié" Ici c'est plutôt 100 euros généralisé "on peut pasp lus" et c'est vrai mais du coup je vois mal comment on peut monter jusqu'à 532 euros en moyenne...

à écrit le 18/02/2019 à 16:01
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Bilan, seuls les salariés des grands groupes en ont profité. Alors que leurs salaires n'étaient pas les plus mauvais!

le 18/02/2019 à 16:58
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En parlant de grands groupes : IBM a pris la décision de verser une prime de 1000 euros aux collaborateurs dont le salaire est inférieur ou égal à 2000 euros soit environ 150 personnes, non-cadre sur un effectif de 6500, un peu plus de 2% de l’eff...

le 19/02/2019 à 19:52
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Réponse à la chose : Comparer la prime totalisant 150KE aux dividendes n'a pas de sens. Il faut à ces 150 KEuros rajouter aussi la masse salariale.

le 20/02/2019 à 18:22
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@tototiti Pour IBM, c'est le CICE qui a payé la note à noter d'ailleurs que le chiffre est plus faible, il s'agit de 46 personnes.

à écrit le 18/02/2019 à 15:54
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Quel différentiel de primes a t"il été distribué par rapport à l'année dernière? Quel manque à gagner pour les finances de l'état? Quelle est la rentabilité de la mesure pour l'économie réelle? On connaît l'appétit du gouvernement pour les mesur...

le 18/02/2019 à 16:19
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"Sachant que l'état sera obligé de reprendre ces millions manquants pour équilibrer son budget" dites vous. Vous devez ignorer que le budget de l'état est déficitaire de 75 Milliards et non de quelques millions.

le 18/02/2019 à 17:44
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Si Macron et les très grands patrons étaient sincères, la fraude fiscale estimé entre 60 a 80 Milliards d'euros aurait disparu. Mais bon, la France est très laxiste pour sanctionner les voyous en costard et les avocats. C'est une preuve que Bercy es...

le 18/02/2019 à 18:31
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Ignorantus, ignoranta, ignorantum..... Je n'ignore rien, mais puisque vous savez tout, éclairez donc notre lanterne. Quel est le coût pour les finances publiques de l’exonération des charges décidée par Macron sur la prime de Noêl ?

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