Que souhaitent les chefs d'entreprises ?

Jeudi, lors du Parlement européen des entreprises organisé par Eurochambres, les dirigeants de PME se sont exprimés clairement : les dysfonctionnements du marché unique, l'accès aux marchés publics, les dysfonctionnements du marché public sont les principaux freins au développement de leur entreprise. La pression fiscale est peu évoquée. C'est pourtant l'axe central du programme économique des candidats à la présidentielle, de droite et de gauche.
Près de 600 dirigeants de PME avaient fait le déplacement à Bruxelles jeudi , au Parlement européen pour rappeler notamment les difficultés d'accès aux marchés publics, notamment.

Les candidats à la primaire de droite se disputent à l'envi sur un certain nombre de sujets : le droit du travail, l'Europe, la sécurité, l'intégration sont des sujets de frictions apparents entre eux. En revanche, leurs programmes économiques divergent assez peu. Tous formulent un souhait : abaisser la pression fiscale qui pèse sur les entreprises. A gauche, les candidats à la primaire ont également des solutions pour résoudre ce qui, à leurs yeux, est un véritable obstacle au développement des entreprises.

Du côté des PME, il semble que le sujet de la fiscalité ne soit pas la priorité. Jeudi, conviés par Eurochambres, l'instance qui représente les chambres de commerce et d'industrie des pays de l'Union européenne, près de 600 chefs d'entreprises européens ont participé à Bruxelles au Parlement européen des entreprises, une manifestation qui se tient tous les deux ans. Comme en 2014 lors de la précédente édition de ce Parlement, le sujet fiscal ne fut pas ou très peu abordé par les participants.

Quels sont leurs sujets de préoccupation ? Les dysfonctionnements du marché unique, qui n'est à leurs yeux que virtuel, sont une véritable source d'inquiétudes. En dépit des discours et des avancées réelles de la législation européenne sur ce point, les chefs d'entreprises européens peinent à concevoir l'Union européenne (UE) comme un marché unique, sans barrière protectionniste. C'est surtout le cas dans le secteur des services. Appelés à voter sur ce sujet, 405 dirigeants estiment que le marché européen n'est pas suffisamment intégré.

Accéder aux marchés publics reste un casse-tête

Les difficultés d'accès aux marchés publics européens sont également une source d'anxiété. En cause, les appels d'offres. Y répondre est jugé trop complexe. En dépit des mesures prises en faveur de l'allotissement de ces marchés, la plupart des appels d'offres ne sont pas adaptés à la taille des TPE et des PME. Malcolm Harbour, député européen, a rappelé les mesures prises par le Parlement européen pour faciliter cet accès aux marchés publics. "Il faut que que la transposition de la directive votée en 2014 soit faite dans les états-membres. Rappelez vos gouvernements, vos ministres à l'ordre", a-t-il déclaré.

Il n'y a pas que l'accès aux marchés publics qui pose problème. Les dirigeants d'entreprises européens partagent une autre difficulté : être payés en temps en en heure par les donneurs d'ordre publics. Anna-Maria Corazza Bildt, la député européenne, a également enjoint les gouvernements à respecter les décisions votées à Bruxelles par les parlementaires.

Plus de transparence, plus d'informations

Les chefs d'entreprises réclament également un peu de transparence sur la législation européenne. Déjà bien en peine pour comprendre et pour suivre les nouveautés fiscales de leur propre pays, les entrepreneurs admettent mal connaître les initiatives prises en leur faveur par le Parlement européen. Là encore, le résultat de leur vote est sans appel : ils sont 468 sur 533 à considérer ne pas être bien informés sur ce point.

Présent jeudi - à la différence de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne ayant préféré se rendre à l'invitation de l'institut Jacques Delors qui fêtait ses vingt ans d'existence, et de Martin Schultz, le président du Parlement européen qui recevait le président croate, Kolinda Grabar-Kitarović - Jyrki Katainen, le vice-président de la Commission européenne a abondé dans le sens des chefs d'entreprises. "Sur les 16 millions de PME européennes, seules 290.000 ont profité d'un financement européen. C'est trop peu. Il faut absolument que vous, chefs d'entreprises, preniez les devants en demandant à vos banques nationales de jouer les intermédiaires entre elles et la Banque européenne d'investissement [BEI] afin de profiter de notre soutien financier."

"Un an après la signature de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Corée du Sud, 60% des entreprises l'UE continuaient à payer les droits de douanes !", a expliqué Maria Asenius, la directrice de cabinet de Cécilia Malmström, la commissaire européenne au Commerce.

"Il est important que les PME fassent régulièrement entendre leur petite musique à Bruxelles car ce sont elles qui, en embauchant, en innovant, en exportant, peuvent permettre à l'économie européenne, de décoller", avance André Marcon, le président de CCI France.

Est-ce un sujet ?

Cette "absence" du sujet fiscal n'est pas réellement surprenante. Dans la plupart des enquêtes d'opinion réalisées auprès des chefs d'entreprises, la fiscalité apparaît rarement comme un obstacle majeur au développement de l'activité. Pourtant, nos candidats s'entêtent. Pour quelles raisons ? "Il est tellement plus facile de jouer avec les taux que de lancer de véritables réformes qui simplifieraient notre quotidien", expliquent en choeur, un brin désabusés, trois chefs d'entreprise, français, allemands et espagnols...

Commentaire 1
à écrit le 16/10/2016 à 11:26
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Je viens de lire pour la nième fois le "ras le bol" des patrons dans le Figaro... Bien sur, c'est le Figaro, mais Gattaz, c'est trop !!! Ça suffit, la jérémiade perpétuelle !!! Après le CIR (10 milliards), le CICE (35 milliards), la compensation des ...

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