Quelles sont les entreprises qui investissent ?

Selon une étude de l'Insee, 1% des sociétés concentrent 75% des investissements. Ce qui représente 11.400 sociétés.
Fabien Piliu
Les robots, au secours de l'économie française ?

Investir, investir, il en restera toujours quelque chose.... Selon une étude de l'Insee publiée ce vendredi, 1% des sociétés ayant investi en 2012concentraient 75% des investissements. Les 11.400 sociétés concernées - sur un stock de 2,4 millions d'entreprises, hors agriculture et finance - ont dépensé chacune plus de 1,2 millions d'euros. " La concentration s'accentue si l'on tient compte des liens de groupe unissant certaines sociétés. Ainsi, si l'on considère comme une seule entreprise l'ensemble des sociétés appartenant au même groupe, 1% des entreprises investisseuses rassemblent 84% de l'investissement corporel national. En particulier, dix entreprises concentrent à elles seules 39 milliards d'investissements ", explique l'Institut.

Précisément, une société sur deux ne réalise aucun investissement corporel, ce qui s'explique par la faible proportion de petites unités qui investissent. Ainsi, seules 31% des sociétés parmi les 1,2 million d'unités qui n'emploient aucun salarié investissent. Elles ne sont que 62 % parmi le 1 million d'unités comptant de 1 à 9 salariés. En revanche, les plus grosses structures investissent presque toutes. C'est en effet le cas de 90% des sociétés de 10 à 249 salariés et 95% des sociétés de 250 salariés ou plus.

Le dynamisme du secteur des transports

Sur le plan sectoriel, ce sont les transports que la concentration est la plus forte. En effet, 1% des entreprises cumulent 91% des investissements. C'est dans le commerce qu'elle est la plus faible, 1% des entreprises concentrant 74 % des investissements. Et l'Etat ? L'Insee considère que son poids est " non négligeable ", par l'intermédiaire des entreprises dont il est actionnaire majoritaire. Sur les 183 milliards d'euros investis au niveau national en 2012, , EDF, la SNCF ou la RATP, notamment, ont dépensé près de 30 milliards d'euros.

Même si cette enquête n'est qu'une photographie à un instant "t" de l'investissement des entreprises, on peut néanmoins en tirer quelques enseignements. On a en effet du mal à croire que ces proportions aient brutalement varié en 2012. On peut donc, sans trop prendre de risques, avancer que l'investissement augmentait en fonction de la taille des entreprises au cours de ces dernières années.

Souligné en novembre 2012 par le rapport Gallois  sur la compétitivité des entreprises tricolores, le tissu productif souffre d'une certaine obsolescence qui plombe mécaniquement la compétitivité hors-prix. Une compétitivité hors-prix qui, si elle est forte, permet d'échapper aux pressions sur les prix exerces par la concurrence. En cause ? Sa sous-robotisation. Selon ce rapport, la France ne posséderait que 34.500 robots industriels, contre 62.000 en Italie et 150.000 en Allemagne.

Selon une étude réalisée par le cabinet Roland Berger en 2013, le taux de robotisation, c'est-à-dire le nombre de robots installés pour 10.000 employés, s'élève à 84 en France contre 125 outre-Rhin. Si l'écart avec l'industrie allemande est faible dans l'automobile - 755 robots industriels pour 10.000 employés en Allemagne contre 695 en France, soit un écart de 9% -, il est bien plus important dans d'autres secteurs. Le cabinet constate ainsi un écart de 55% avec l'Allemagne dans l'agroalimentaire et de 85% dans l'industrie des métaux. Dans la chimie-plasturgie, l'écart entre les deux pays s'élève à 129%.

Le rapport Gallois a également constaté le vieillissement du parc de robots. Selon l'étude du cabinet Roland Berger, il s'élève à 19 ans. Le sous-investissement est donc chronique.

Une modernisation en cours ?

La situation peut-elle changer ? Le gouvernement le souhaite ardemment. Des outils ont été créés pour inciter les entreprises à moderniser leur appareil productif. Citons le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, le suramortissement limité dans le temps, le plan pour l'industrie du futur. Notamment.

En attendant que ces actions produisent leurs effets - conditionnés par le retour de la confiance et le niveau de la demande -, la dernière enquête sur les investissements dans l'industrie de l'Insee semble indiquer un retournement de tendance.

" La destination des investissements ne se modifierait que légèrement en 2015 par rapport à 2014. La part des investissements destinés au renouvellement ou à la modernisation des équipements serait au-dessus de sa moyenne de longue période ; à l'inverse, celle des investissements consacrés à l'introduction de nouveaux produits ou à l'extension de la capacité productive resterait en deçà ", explique l'Insee.

Fabien Piliu
Commentaires 7
à écrit le 04/07/2015 à 10:01
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"Quelles sont les entreprises qui investissent ?" Ce sont celles qui généralement gagnent et majoritairement exportent.

à écrit le 03/07/2015 à 23:57
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REPONSE : les entreprises chinoises gros malin !

le 04/07/2015 à 10:09
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@ booboo Et les françaises gros malin! Les françaises gèrent plus d'emplois en Chine que les Chinoises en France. La France possède plus d'actifs en Chine que la Chine en possède en France.

à écrit le 03/07/2015 à 13:27
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Pourquoi investir en France? Le socialisme est par son dogme égalitariste, contre le succès et contre l'enrichissement personnel qu'il faut châtier. Alors ! On veut quoi en France ?

le 03/07/2015 à 14:22
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@jipe : Oh, que c'est fin et intelligent !!!! Et bien, "barrez-vous", mais pas chez moi (Benelux), car on n'a pas besoin de gens avec un tel mauvais esprit !!!

le 03/07/2015 à 18:59
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Pourquoi pas chez vous le Benelux vous appartient?

à écrit le 03/07/2015 à 12:14
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c'est quand les boites qu'on met dehors avec un ' remerciement a la francaise taille 45 fillette' qu'on commence a se rendre compte de bcp de choses... quand le 1% partira ' conformement au plan ayrault', ce pays va deguster!!

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