Recul timide du nombre de demandeurs d'emploi au troisième trimestre

Le nombre de chômeurs (catégorie A) a légèrement diminué au troisième trimestre (-15.800, -0,4%) pour s'établir à 3.36 millions en France métropolitaine, selon des chiffres publiés ce vendredi 25 octobre par Pôle emploi.
Grégoire Normand
La baisse est surtout marquée pour les demandeurs d'emploi en catégorie C (ayant travaillé plus de 78 heures par mois) avec un recul de 2,4% (-0,4% sur un an).

Le marché du travail résiste malgré le coup de frein sur la croissance. Selon les derniers chiffres de Pôle emploi et ceux du ministère du Travail publiés ce vendredi 25 octobre, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A a baissé de 0,4% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent et de 2,4% sur un an. 12.800 demandeurs d'emploi sont ainsi sortis des listes de l'opérateur public en catégorie A entre les deux derniers trimestres.

Au total, 3,36 millions de personnes ont été recensées par l'administration à la fin du troisième trimestre contre 3,37 millions au cours du trimestre précédent et 3,44 millions il y a un an. Cette légère diminution intervient alors que l'économie française a clairement marqué le pas depuis 2018 et pourrait encore ralentir en 2020.

> Lire aussi : La croissance française devrait être poussive en 2020

Les catégories A,B et C diminuent de 48.900

Le nombre de personnes exerçant une activité réduite courte (78 heures maximum par mois), c'est à dire celles qui sont inscrites en catégorie B, baisse de 0,1% par rapport au trimestre précédent et de 2,8% sur un an. Elles sont passées de 746.100 personnes à 745.300 entre le second et le troisième trimestre. Enfin, les demandeurs d'emploi inscrits en catégorie C, c'est à dire ceux qui sont en activité réduite sur une longue durée (Plus de 78 heures), ont baissé également de 2,4% entre la fin du mois de juin et la fin du mois de septembre. Au total, en prenant en compte les trois premières catégories, la diminution est de 48.900 (-0,9% entre les deux trimestres et -1,9% sur un an).

Légère hausse chez les jeunes

En dépit de ces chiffres relativement favorables, le nombres de jeunes de moins de 25 ans en catégorie A a légèrement augmenté (0,7%) entre les deux trimestres, passant de 459.100 à 462.300. Cette hausse est particulièrement marquée chez les jeunes femmes (+0,8%) avec 2.000 inscrites en plus contre 1.200 chez les hommes de moins de 25 ans (+0,5%).

Chez les seniors, les résultats collectés par l'agence en charge du suivi des demandeurs d'emploi sont plus favorables. Le nombre de personnes âgées de 50 ans et plus a diminué de 0,3% sur la période précitée. Il passe ainsi de 912.800 à 909.700. La baisse est particulièrement visible chez les femmes (-0,5% contre 0,2% chez les hommes).

Des créations d'emploi dynamiques en 2019

En dépit d'une dégradation de la conjoncture mondiale avec la guerre commerciale, le Brexit, et le coup de frein du géant chinois, le marché du travail en France s'en sort plutôt bien. Cette situation peut s'expliquer en partie par de fortes créations d'emploi en 2019. Selon de récentes estimations de l'Insee, plus de 250.000 emplois devraient être crées cette année.

En revanche, les projections sont beaucoup moins optimistes pour 2020. L'institut COE Rexecode dans ses dernières prévisions table sur 77.000 emplois crées. Cette croissance bien plus pauvre en emploi pourrait avoir des conséquences sur l'activité tricolore. Dans leurs récentes perspectives économiques, les économistes de l'observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) misent également sur des "créations d'emploi moins vigoureuses".  Ils anticipent environ 82.000 créations d'emploi l'année prochaine, "du fait d'une croissance de l'activité marchande moins dynamique ; mais elles resteraient suffisamment importantes pour réduire graduellement le taux de chômage". Le chômage calculé au sens du bureau international (BIT) du travail passerait de 8,5% au second trimestre de l'année 2019, à 8,3% fin 2019 et 8,2% fin 2020.

Un durcissement des conditions d'accès aux indemnités à venir

Après avoir présenté la réforme au début de l'été, le gouvernement s'apprête à appliquer de nouvelles règles relatives à l'assurance-chômage à partir du premier novembre prochain. Ces mesures prévoient entre autres un allongement de la durée nécessaire de cotisation pour toucher des indemnités. Il faudra avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois au lieu de quatre mois sur les 28 derniers.

Le seuil permettant un rechargement des droits sera également de six mois contre un aujourd'hui. Lors d'une conférence de presse en septembre dernier, l'Unedic avait présenté les conséquences de cette réforme explosive sur les futurs demandeurs d'emploi. L'une des premières répercussion  est que le nombre de demandeurs d'emploi susceptibles d'ouvrir leurs droits va baisser. En outre, le montant de l'indemnité pourrait diminuer pour environ 850.000 personnes. Sur l'antenne de France Inter cette semaine, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a justifié cette réforme. "Quand le marché est dynamique, il faut retourner à l'emploi".

> Lire aussi : "Quand le marché est dynamique, il faut retourner à l'emploi" (Pénicaud, sur l'assurance-chômage)

Grégoire Normand
Commentaires 18
à écrit le 28/10/2019 à 10:46
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Dans baisse faut comprendre fin de droit réduit je suppose? Pour ma part je ne vois pas de recule autour de moi... Ceux qui ne travaillaient pas n'ont pas trouvé d'emploi !

à écrit le 28/10/2019 à 6:43
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C'est l'impression que j'ai aussi autour de moi:beaucoup de gens qui étaient écartés depuis longtemps de l'emploi ont retrouvé du travail dans le batiment ou l'artisanat,meme avec le travail temporaire.L'action du gouvernement n'est pas très voyante ...

à écrit le 26/10/2019 à 19:26
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Au nombre minimisé de chômeurs retenu par le gouvernement, il faudrait ajouter ceux qui travaillent (dur) pour de minables salaires (artisans, commerçants et auto-entrepreneurs). C'est ainsi que l'on arrive au chiffre épouvantable de 9 millions de pa...

à écrit le 26/10/2019 à 17:28
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Comment embaucher quand un pays ne produise rien plus netto et le "progress" c'est financie par un credit donc sa dette? En France le moite de population travaille pour l'autre moite, et en reverso. Voir son bilan importation/exportation.

à écrit le 26/10/2019 à 12:51
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Dans une semaine le chômage va baisser radicalement vu le nombre de non indemnisée a venir ! la pauvreté va exploser ! vu que comme d'hab on met en place vite vite la répression mais jamais la contrepartie : en effet la loi qui interdit les petits co...

à écrit le 25/10/2019 à 23:06
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50 000 chômeurs de moins... restent plus que 6 450 000. Chomage résorbé dans un siècle et demi ! Ce qui peut énerver c'est le coût pharamineux pour les finances publiques. Entre le CICE, les baisses d'impôts pour les entreprises, les baisses de co...

à écrit le 25/10/2019 à 22:11
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faux sondage !!! radiation à pôle emploi , au RSA OU EN RETRAITE - ces inutiles ses sondages tout ceux qui ont détruit notre société honteux .

le 26/10/2019 à 8:09
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Il ne faut pas oublier les emplois ultra précaires des saisonniers agricoles.

à écrit le 25/10/2019 à 19:17
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Mieux vaut un recul timide qu'une augmentation surtout pour ceux qui ont retrouvé un emploi !

à écrit le 25/10/2019 à 18:32
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Ces chiffres sont relatifs. Par exemple, notre société vient de subir un licenciement économique. Nous sommes tous chômeur mais nous ne rentrons pas dans les effectifs du nombre de demandeur d'emploi En effet nous sommes dans le jargon pôle emploi ...

à écrit le 25/10/2019 à 18:29
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macron depuis 2012 avec hollande et maintenant comme petit président, n'a strictement AUCUN RESULTAT FACTUEL, le chômage reste à 8.5% soit 3.6 millions Cat. A, soit passer de 8.9% à 8.5% pendant que TOUS LES AUTRES PAYS voient leur taux être à 3/4.5%...

à écrit le 25/10/2019 à 18:18
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"nouvelles règles relatives à l'assurance-chômage à partir du premier novembre prochain". Exemple : Le 4 juillet dernier, Mathilde a été embauchée pour un CDD de quatre mois en tant que responsable d’équipe logistique au sein d’un entrepôt d’un...

le 25/10/2019 à 19:18
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Ce qui n'a rien à voir avec le recul du chômage !

le 25/10/2019 à 22:08
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Merci de préciser tout cela, car je peux le voir, du coup je comprends dans les mots que la ministre a utiliser cette semaine, un niveau de cynisme, l'incapacité de négocier son contrat en toute connaissance de cause. Pour quelqu'un ayant un peu d...

à écrit le 25/10/2019 à 14:44
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L’économie ne tourne pas assez vite en France pour créer suffisamment d’emplois qui permettraient de réduire plus significativement le chômage de masse qui règne dans le Pays. Autre point : la France ne produit pas assez de richesses, son PIB par hab...

le 25/10/2019 à 19:21
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Tant qu'on aura des Mélenchon, des Martinez, des Jadot, etc, la France ne progressera pas dans ce domaine ; ils sont encore persuadés que l'économie marxiste est la seule issue... Maduro l'exemple !

le 25/10/2019 à 21:05
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il semblerait que ce soit plus la faute de macron et sa clique LES RESPONSABLES de cette NON baisse du chômage. A part le pipotron habituel des médias des arnault, drahi, niels, bolloré tous les "financeurs" de macron AUCUNE baisse sérieuse. chiffre ...

à écrit le 25/10/2019 à 14:27
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Tout va bien. A ce rythme, dans 53 ans nous aurons plus de chômage.

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