Réforme du bac : contrôle continu et "fin du bachotage"

Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, s'est exprimé sur la réforme à venir du baccalauréat, prévue pour 2021. S'il a reconnu "vouloir en finir avec le bachotage", il est toutefois resté très prudent sur le contenu de la refonte.
Pas d'annonce surprise de la part de Jean-Michel Blanquer sur la refonte de l'emblématique examen français. Concernant la possible suppression des sections L, S et ES, la piste n'est pas exclue mais "en même temps", pas actée.

Après la problématique de l'accès à l'université, avec notamment la suppression de la plateforme Admission post-bac (APB), le dédoublement des classes de CP, le retour des classes bilangues et la possibilité d'un retour à la semaine des 4 jours, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, ouvre un nouveau chantier : la réforme du baccalauréat.

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Dans un entretien avec les lecteurs du Parisien - Aujourd'hui en France, le ministre s'est exprimé à ce sujet ce lundi 13 novembre. Il a tout d'abord notamment précisé le calendrier : la consultation s'ouvre aujourd'hui avec la communauté éducative et les résultats seront récoltés en février pour une date butoir fixée en 2021. Si, dans cet entretien, Jean-Michel Blanquer s'est montré très prudent quant au fond de la réforme, il a toutefois souligné que "globalement, le baccalauréat doit reprendre plus de sens".

"Il faut en finir avec le bachotage, pour lui redonner du sens. Qu'il soit un tremplin vers le supérieur pour les élèves."

Mais le ministre a conscience que cette réforme ne sera pas chose facile au vu de l'attachement des Français à l'emblématique examen.

Le contrôle continu au baccalauréat

Précautionneux concernant une possible disparition des filières L, S et ES, le ministre a expliqué qu'il s'agissait "d'une option mais parmi d'autres" avant de rappeler que le "fil conducteur [était] surtout d'aboutir à quatre matières pour les épreuves finale du bac".

"Le reste des notes serait obtenu au cours de la scolarité selon les modalités qui garantiront l'égalité des conditions de passation sur l'ensemble du territoire."

Une déclaration qui semble allée dans le sens de l'opinion publique puisque, selon un sondage Elabe pour Les Échos-Radio Classique-L'institut Montaigne, publié en juin, 73% des Français interrogés s'étaient exprimés en faveur d'un renforcement de la part du contrôle continu au baccalauréat en limitant les épreuves à quelques matières fondamentales.

Une prime annuelle pour les professeurs des réseaux de l'éducation prioritaire renforcée

Dans les autres annonces du ministre de l'Education nationale, on notera notamment, la création, avant la fin de l'année, "d'unités laïcité" : des équipes spécialisées, chargées d'intervenir dans les établissements avec une dimension "juridique, pédagogique, pratique et psychologique" pour orienter les personnels. Il a aussi annoncé qu'un travail serait fait sur la formation des professeurs et que des bourses et des contrats de travail  allaient être mis en place pour, notamment, les 50.000 assistants d'éducation "qui doivent être le vivier des futurs professeurs", selon lui.

Dans le cadre de l'enseignement dans les quartiers sensibles, Jean-Michel Blanquer a annoncé une prime annuelle de 3.000 euros nets pour les professeurs des réseaux de l'éducation prioritaire renforcée. Une proposition qui devrait être actée a priori en 2018 -sous réserve des consultations avec les partenaires sociaux.

Enfin, du côté du calendrier pédagogique, un "plan mercredi" est réfléchi par le ministre "en lien avec les ministre de la Culture et des Sports" qui a pour but de "venir en appui des collectivités pour que tous les mercredis de France soient riches en activités culturelles et sportives". Une réflexion qui intervient dans la continuité de la possibilité, pour les écoles, de repasser à la semaine des quatre jours. Concernant une réorganisation des vacances scolaires, une concertation appelée "le temps et l'espace de l'enfant et de l'adolescent au XXIe siècle" doit également avoir lieu et prendra plusieurs mois. Mais le ministre prévient :"Il n'y a pas d'urgence à ce sujet."

Commentaires 3
à écrit le 13/11/2017 à 18:14
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Ce serait une reforme plus juste d'intégrer une part du contrôle continu dans le bac et d'adapter les examens du bac au series scientifiques, litteraires, commerciales et technologiques. En 1992, le bac restait particulièrement singulier et le bachot...

à écrit le 13/11/2017 à 16:12
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Si l'on veut conserver le Bac comme passeport pour la Fac sans autre condition, il y a une solution simple qui va contenter les syndicats d'étudiants gauchistes: Durcir le Bac qui deviendra l'examen qui sélectionne l'entrée à la Fac.

à écrit le 13/11/2017 à 14:00
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Suppression en filières générales de L, ES et S.... On croit rêver. Quoique... comme le niveau de sortie du lycée est à peu près comparable à celui du collège d'il y a une quarantaine d'années... Mais ça veut dire aussi reporter les contenus du lycée...

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