Roland-Garros : les gains ont été multipliés par 23 en 35 ans

Le tournoi du Grand Chelem français a augmenté les dotations des joueurs de façon exponentielle depuis 1980. Roland Garros cherche à rester dans la course avec les trois autres tournois majeurs que sont l'Open d'Australie, l'US Open et Wimbledon.
Jean-Yves Paillé
Rafael Nadal a gagné son 9e tournoi de Roland Garros et empoché 1,65 millions d'euros en simple l'année dernière.

Publié le 03/06/2015 à 14:14. Mis à jour le 08/06/2015 à 12:15.

Inflation exponentielle à Roland-Garros. Les sommes d'argent distribuées aux arbitres, mais surtout aux joueurs, se sont envolées ces dernières années, passant de 18,9 millions euros à plus de 28 millions d'euros, entre 2012 et 2015, soit une hausse de 48%. En 35 ans, les gains ont même été multipliés par 23.

Les deux principales catégories, les simples hommes et femmes en sont les premiers bénéficiaires. Ainsi, les gains des vainqueurs ont grimpé de 42% entre 2012 et 2015. Cette année, Stanislas Wawrinka et Serena Williams ont remporté chacun plus de 1,8 million d'euros. Soit 20 fois plus que Björn Borg qui gagnait son troisième tournoi de Roland-Garros d'affilée en 1980 et 24 fois plus que l'américaine Chris Evert-Lloyd, sacrée la même année.

Entre les premiers et les derniers, l'écart se creuse

Pour ceux qui n'ont pas la chance de soulever la coupe, les fortunes sont diverses. Pour les joueurs éliminés lors des qualifications (sportifs classés au-delà de la 100e place), les dotations ont été augmentées de 9% par rapport à 2014 et vont de 3.000 à 12.000 euros. Il s'agit de la plus faible revalorisation.

Ceux qui ont été éliminés au 1er tour de l'épreuve ont touché 27.000 euros, ceux éliminé au second, 50.000 euros et ceux battus au 3e tour, 85.000 euros. Ce sont ces derniers qui ont bénéficié de la plus forte augmentation de gains (16% à 19%) en un an. Interrogé par La Tribune, Gilbert Ysern, le directeur de Roland-Garros, justifie ce choix.

Pour les 50-100e mondiaux, qui gagnent peu dans l'année et jouent surtout les premiers tours, ces gains leur permettent de jouer des tournois dans le monde entier dans de bonnes conditions et d'avoir assez de fonds pour se payer les services d'un coach ou même d'un kinésithérapeute. Nous sommes moins généreux avec ceux qui perdent lors des qualifications, car il ne sont pas encore dans le Top 100, donc pas au plus au niveau. C'est en quelque sorte accepter que ces derniers galèrent un peu, fassent leurs preuves avant d'accéder au plus haut niveau.

Déplacez le curseur pour connaître les dotations des joueurs depuis 1977

 

Logique de concurrence ?

Qu'est-ce explique le montant élevé de ces dotations totales ? La concurrence avec les trois autres tournois du Grand Chelem, du moins en partie.

"On définit les dotations en fonction du contexte, on regarde celles fixées par les autres tournois récemment pour ne pas être en dehors du coup, tout en trouvant un compromis avec l'économie de notre tournoi", explique Gilbert Ysern

La course aux dotations a cependant ses limites:

"Le niveau des dotations est inférieur à ceux de Wimbledon et de l'US Open. Mais on ne se fixe pas l'objectif de faire mieux qu'eux. Sinon, ce serait sans fin", précise le directeur de Roland-Garros.

En effet, cette course aux dotations semble perdue d'avance au vu des sommes pharaoniques distribuées par ces deux tournois du Grand Chelem.

Cette année, Wimbledon distribuera 37 millions d'euros (2,62 millions d'euros pour les vainqueurs des simples dames et hommes), et sera enregistré ainsi comme le tournoi professionnel le plus généreux de l'Histoire.

Du côté de l'US Open, les vainqueurs hommes et femmes ont empoché 2,2 millions d'euros en 2014, alors que l'enveloppe globale atteignait 28,1 millions d'euros. En trois ans, la dotation globale de l'épreuve américaine a augmenté de 64,6%. En 2017, ce tournoi du Grand Chelem prévoit même de distribuer 45 millions d'euros au total.

Les dotations du "petit poucet", l'Open d'Australie,  ont, quant à elles, atteint 25 millions d'euros en 2015, dont 2,7 millions d'euros pour les vainqueurs - même s'il faut nuancer ce montant en raison de taux de change désavantageux avec un dollar australien faible.

Roland-Garros semble donc chercher avant tout à limiter les écarts avec les autres tournois majeurs. Et, si l'on en croit Gilbert Ysern, les dotations sont quasiment anecdotiques, celui-ci préférant miser avant tout sur "le statut de tournoi du Grand Chelem et la qualité de la prestation".

Jean-Yves Paillé
Commentaires 6
à écrit le 06/06/2015 à 12:31
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Henri Lecomte, ainsi comme moi et ma famille, était choqué par le comportement du public français qui parait il n'a pas suffisamment encouragé Tsonga et qui s'est permis de siffler le suisse qui pourtant n'avait pas volé sa victoire! Les français ...

à écrit le 05/06/2015 à 11:04
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Monsieur Paillé, en écrivant dans un quotidien économique, vous devriez quand même savoir qu'avant de comparer des sommes 1980 et 2015, il faut tout d'abord faire une conversion en tenant compte de l'évolution du pouvoir d'achat, sinon la comparaison...

à écrit le 04/06/2015 à 15:29
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et pendant ce temps le spectacle à été divisé par 23, je ne regarde plus ce truc depuis des années tellement le spectacle est médiocre

à écrit le 04/06/2015 à 14:05
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Ca s'appelle du "raquette"

à écrit le 04/06/2015 à 8:52
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c 'est la qu'il faudrait imposer la retenue à la source pour ces pseudos franco suisse

à écrit le 03/06/2015 à 19:36
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Par 23 ? Tiens c'est comme nos impôts et taxes !

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