Le ministre de l'Economie et des Finances, Michel Sapin, a estimé dimanche que le PIB de la France devrait croître de 1,5% en 2016, malgré un second trimestre décevant, ce qui permettra selon lui une baisse du nombre de chômeurs. "Les indications que je peux avoir, c'est que, au-delà des problèmes du tourisme qui sont la conséquence en particulier d'actes terroristes, au-delà des interrogations sur, par exemple, les conséquences du Brexit, nous aurons un troisième trimestre qui sera meilleur que le deuxième", a-t-il dit lors de l'émission Le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI. "Je suis persuadé (...) que nous aurons cette année une croissance de l'ordre de 1,5%", a-t-il ajouté.
Le gouvernement doit dévoiler mardi le cadrage macro-économique du projet de loi de finances (PLF) 2017, pour lequel la prévision de croissance 2016 est cruciale. L'estimation de Michel Sapin correspond à celles de l'Insee et de la Banque de France. L'économie française ayant besoin d'une croissance entre 1,2% et 1,6% du PIB pour créer des emplois, a-t-il poursuivi, "c'est à ce moment-là que le chômage se stabilise et même s'inverse".
Aucun évocation de l'inversion de la courbe du chômage
Mais il a refusé d'évoquer l'inversion de la courbe du chômage à laquelle François Hollande a lié une nouvelle candidature à la présidentielle de 2017, estimant que l'expression était désormais "considérée comme à côté de la plaque". "Ce qui compte, c'est que le chômage baisse." Le gouvernement maintient également sa prévision d'un déficit public à 2,7% en 2017, malgré les dépenses nouvelles qui font dire aux candidats de la droite à la présidentielle que ce chiffre ne pourra pas être respecté.
"Le chiffre de 2,7%, il est sincère", a dit Michel Sapin en estimant que la droite, elle, veut faire exploser les déficits, ce qui commence à inquiéter en Allemagne.
"Nous avons pris un certain nombre de décisions (...) qui nous permettent à la fois de continuer à baisser les impôts, un milliard de baisse de plus pour les ménages, de continuer à faire en sorte que le poids pour les entreprises des charges diminue, pour qu'elles créent plus d'emplois encore et que le chômage diminue, et de continuer à diminuer les déficits", a expliqué le ministre des Finances.
"Ce n'est pas un miracle, C'est juste le sérieux budgétaire."
Bruxelles refuse tout nouveau délai pour atteindre la barre de 3%
Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a souligné dimanche qu'il n'y aurait de toute manière pas de nouveau délai pour que la France revienne sous la barre des 3% du PIB. "Passer en dessous de 3% nettement pour la France, en 2017, c'est jouable", a-t-il dit sur TV5 Monde.
"Je ne suis pas dans l'optique de sanctionner la France, il va falloir s'assurer que nos chiffres et nos méthodes correspondent à ceux du gouvernement français. J'espère qu'on n'aura pas de conflit budgétaire avec la France cette année", a-t-il ajouté. "J'espère que la France sera en dessous des 3%, de toute façon, il n'y aura pas de nouveau délai."