Tous les secteurs industriels n'ont pas effacé la crise

La production industrielle a progressé de 1,6% entre juillet et août. Dans l'industrie manufacturière, c'est un saut de 2,2% que l'Insee a enregistré sur cette période. Sur un an, les progressions sont bien moins spectaculaires. Certains secteurs produisent moins qu'en 2010.
Fabien Piliu
La production dans le secteur des transports a augmenté de 12,6% en août après avoir reculé de 5,2% en juillet

Le réveil de l'industrie a-t-il sonné ? En août, la production industrielle mesurée par l'Insee a progressé de 1,6% ! De son côté, c'est un bond de 2,2% que signe la production manufacturière. Ces statistiques sont certes encourageantes. Mais il faudrait qu'elles témoignent d'une tendance lourde pour que l'enthousiasme soit justifié. Or, ce n'est pas le cas.

Au cours des trois mois précédents, la production industrielle a stagné et la production manufacturière a reculé de 0,4%, ce qui ne présage rien de bon pour la croissance au troisième trimestre. L'Insee table pour l'instant sur une progression de 0,2% du PIB au troisième trimestre puis de 0,4% au quatrième trimestre. Sur un an, ce ne sont que des augmentations respectives de 0,6% et de 0,5% que l'Insee enregistre. C'est maigre. Evoquer une reprise dans le domaine industriel n'est donc pas encore crédible.

Proche du niveau observé en 2010

Selon l'Insee, le niveau de la production industrielle flirte avec celui observé en 2010. Celui de la production manufacturière est légèrement supérieur.
Il n'en reste pas moins que certains secteurs ont définitivement tourné le dos à la crise, si l'on prend le niveau de production pour unique critère. Si l'on devait mesurer le niveau des effectifs, le constat serait probablement différent.

C'est notamment le cas de la production de machines et d'équipements, de produits informatiques, électroniques et optiques, des « autres matériels de transports », qui ne sont pas des automobiles, de la chimie, de la pharmacie, des biens de consommation non durables et de celle du segment eau et assainissement.

Quelques secteurs affichent un niveau de production comparable à celui constaté en 2010. C'est le cas de de l'automobile, des biens d'investissement et des biens durables. D'autres ont clairement décroché. C'est tout particulièrement le cas du secteur de la cokéfaction et du raffinage dont la production avait déjà chuté de 30% entre 2007 et 2012 selon l'Insee. La production est marquée par la faiblesse de la demande, la concurrence de nouvelles capacités de production au Moyen-Orient et dont la rentabilité souffre de la chute des prix du baril de brut entamé à l'été 2012.

Des secteurs en panne

C'est aussi le cas des industries extractives et du secteur du bois-papier-imprimerie dont les effectifs ont chuté de 16,2% depuis 2010, en raison de la multiplication des fermetures de sites, notamment dans l'ameublement, secoué par la concurrence étrangère.

La métallurgie est également à la peine. La production de cette branche est quasiment en chute libre depuis 2007.
Nombreuses sont les entreprises, parfois centenaires, qui ont connu des difficultés ou qui ont mis la clé sous la porte ces dernières années, notamment La Fonderie Mayennaise, Sambre et Meuse, Richard-Ducros, Manoir-Custines.

La construction, touchée avec retard par la crise - les mises en chantier étaient encore élevées en 2010 - mais qui subit depuis 2011 un grave coup d'arrêt de son activité, entraine avec elle le secteur des équipements électriques.

Fabien Piliu
Commentaires 9
à écrit le 15/10/2015 à 14:24
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Un peu plus loin des stats, mais un peu plus prêt de la réalité: Les structures industrielles ferment. Quand elles ne ferment pas, les effectifs fondent et dans le meilleur des cas sont remplacés par des robots, dans le cas le plus courant, les impo...

à écrit le 14/10/2015 à 23:03
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Incroyable que la base de 2010 soit prise en compte! 2010 c'est juste après la chute spectaculaire de la production industrielle en 2009. Faut prendre la base 2008 ou 2007 pour apprécier la chute qui fait que la production se trouve à environ 15 % e...

à écrit le 14/10/2015 à 16:11
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quelle est la différence entre production industrielle et production manufacturières ? Les raffineries ou la chimie ne sont pas des manufactures, c'est ça ?

à écrit le 14/10/2015 à 13:50
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Jean-François Ouvrard, directeur des études de COE-Rexecode Interview : « L’Opinion » « Interviewé dans le quotidien L'Opinion, Jean-François Ouvrard rappelle que le CICE a largement contribué à redresser les marges des entreprises françaises. Cepe...

à écrit le 14/10/2015 à 13:28
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On a beau nous donner des dizaines de paramètres positfs de secteur de l'économie. Ceci ne se voit pas sur les chiffres du chômage, dans nos vies et nos familles. Des pans entiers sont à l'agonie. On nous vend du vent, du flan comme les 10 milliards ...

le 14/10/2015 à 16:58
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En juin, la France avait déjà signé pour 10,8 milliards d'euros de contrats avec le pays. Les entreprises agroalimentaires françaises devraient par ailleurs profiter de la levée, annoncée mardi, de l'embargo qui touchait la viande bovine française...

le 14/10/2015 à 17:32
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+ La King Abdullah City for Atomic and Renewable Energy (K.A.CARE) et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) ont signé une lettre d'intention pour la coopération dans le secteur des énergies renouvelables . Un a...

le 15/10/2015 à 6:39
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Réponse faux et entièrement faux Veolia, Alsthom, et les bateaux les négociations sont en cour. Comme pour les satellites, les hélicoptères Puma, les Airbus A330 MRTT. Il ne faut pas confondre contrat ferme et lettre d'intention.http://www.lefigaro.f...

le 15/10/2015 à 6:49
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Je viens de regarder dans les 10 milliards du mois de juin. On trouve déjà les possibles hélicoptères Puma, les possibles patrouilleurs, les probables réacteurs nucléaires. Les Airbus civils étaient des confirmations de commandes faites lors du salo...

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