A Madrid, Obama charge l'austérité imposée à l'Europe

Le président américain Barack Obama a estimé dimanche dans un entretien au quotidien El Pais que l'austérité est un "facteur d'explication important des frustrations et inquiétudes tangibles en Europe", plaidant pour des politiques de stimulation de la demande.

C'est une violente charge contre les politiques d'austérité menées en Europe que le président américain Barack Obama en visite en Espagne, a lancé, dans un pays qui a subi une des pires purges budgétaires depuis la crise des dettes souveraines en zone euro. Sur fond de polémique entre le gouvernement espagnol et le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schauble, qui réclame de nouveaux efforts budgétaires à Madrid, le président Obama rétorque, dans un long entretien au quotidien El Pais, que l'austérité est un "facteur d'explication important des frustrations et inquiétudes tangibles en Europe", plaidant pour des politiques de stimulation de la demande.

Les Européens "ont le sentiment que l'intégration des économies et la globalisation ne profitent pas à tous de manière égale" ajoute Barack Obama, arrivé en Espagne samedi soir pour un séjour d'un peu moins de 24 heures. En Espagne le chômage touche encore près de 21% des actifs, après des années d'économies draconiennes. Le déficit public atteignait 5,1% du PIB en 2015. En comparaison, les Etats-Unis frisent le plein emploi, et ont considérablement réduit leur déficit, sous la barre des 3%.

En Espagne, l'"économie recommence à croître, c'est l'un des taux les plus forts d'Europe, mais bien sûr le chômage reste trop élevé, surtout chez les jeunes", déclare M. Obama. "En Espagne, en Europe et dans le monde, je continuerai à défendre des politiques qui tiennent compte des gens, stimulent la croissance et créent de l'emploi", ajoute-t-il en défendant au passage l'accord de libre-échange transatlantique (TTIP ou Tafta), contesté par une partie de la gauche en Espagne comme ailleurs en Europe.

"Les gouvernements et institutions de l'Union européenne doivent démontrer qu'ils sont en contact avec les soucis quotidiens des citoyens", souligne-t-il. Il faut "rejeter la mentalité du +nous contre tous les autres+ que certains politiques cyniques cherchent à nous vendre", dit-il encore, en défendant le "pluralisme, l'intégration, la tolérance".

M. Obama, qui raconte aussi dans cet entretien être venu en routard en Espagne quand il avait 26 ans, sera reçu dimanche matin par le roi Felipe VI, puis par le conservateur Mariano Rajoy, au pouvoir depuis 2011, et qui a appliqué les sévères politiques d'austérité prônées par la Commission européenne.

La crise en Espagne a donné des ailes à deux nouveaux partis, Ciudadanos (libéral) et Podemos (gauche radicale), dénonçant la corruption généralisée et l'austérité, dont il doit en principe rencontrer les dirigeants dans l'après-midi, avant de se rentre sur la base navale de Rota (sud) et de repartir aux Etats-Unis.

Avec AFP

Commentaires 12
à écrit le 11/07/2016 à 19:15
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@ CITOYEN BLAZE BONJOUR ; je le reconnais, je suis stupide à un tel point qu'en 21012 j'ai voté HOLLANDE !

à écrit le 11/07/2016 à 11:16
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On n'aime pas être gouverné par les USA. Ils vont nous couler avec eux.

à écrit le 11/07/2016 à 9:09
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Il a raison et il le sait parfaitement maintenant l'oligarchie américaine maîtrise bien mieux les concepts démagogiques que l'oligarchie européenne, la preuve étant que cette dernière n'a plus que la force pour imposer ses politiques d'austérités pe...

à écrit le 11/07/2016 à 7:59
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C est vrai que les offrent étaient alléchantes , mais la demande n a pas suivi .Pourquoi ? Peut être que pour la France annoncer 5 000 000 de chômeurs est une raison suffisamment anxiogène pour que les dépenses superflues soient remises à plus tard ...

à écrit le 10/07/2016 à 22:15
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Très beau discours plein de vérité Monsieur Obama, mais qu'en est-il de l'austérité qui est imposée à Puerto Rico avec toute la pauvreté qui en découle? (Pour rappel Puerto Rico est un état des USA avec un statut particulier certes mais sa population...

à écrit le 10/07/2016 à 17:30
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Que vaut une "vérité" en fin de deux mandats après n'avoir rien dit de tel ni fait auparavant ? Et d'autant plus que les USA ne peuvent pas ignorer que le foirail de l'U.E est une création promue telle un condominium anglo-américain, à côté de l'OTAN...

à écrit le 10/07/2016 à 15:42
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@BONJOUR ; HOU LA LA ...... LE MAITRE FAIT LES GROS YEUX ! VITE Hollande prépare ton mea culpa et va t'agenouiller devant ton Maître !

le 11/07/2016 à 9:00
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Commentaire stupide

à écrit le 10/07/2016 à 14:34
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De la part du pays qui fait "payer" ses dettes par le reste du monde de par la domination de sa monnaie c'est assez comique...

le 11/07/2016 à 10:06
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+ 1 000 Le nombre d'ingérence venant des US est incalculable, mais les gens ne s'en rendent même pas/plus compte.

à écrit le 10/07/2016 à 14:17
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Quand on joue sur plusieurs tableaux, rien de tel que de caresser dans le sens du poil pour ménager les susceptibilités! Mais l'hypocrisie est le maître mot!

à écrit le 10/07/2016 à 14:12
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Si nous sommes des Nations et un Continent indépendant et souverain, quand verrons nous un dirigeant d'Europe, en voyage aux États Unis, faire à son tour des commentaires sur le système politique ou la politique monétaire des USA (et au passage dire ...

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