Pour le troisième week-end consécutif, les Sud-Coréens sont descendus dans la rue ce samedi pour réclamer la démission de la présidente Park Geun-hye, mêlée à une affaire de corruption impliquant son amie Choi soon-sil, fille du "Raspoutine coréen", et les principaux conglomérats coréens, dont Samsung.
Ils étaient plus de 850.000 manifestants, selon les organisateurs cités par l'agence Yonhap, dans le centre de la capitale, Séoul, à brandir des pancartes sans équivoque non loin de la Maison bleue, le siège de la présidence, et à scander :
"Démission, démission, vous devez démissionner!"
Les excuses publiques de la présidente, au pouvoir depuis trois ans et fille de l'ancien dictateur militaire Park Chung-hee, n'ont pas apaisé la colère de l'opinion publique sud-coréenne et de l'opposition qui lui reprochent d'avoir sollicité les conseils d'une amie, Choi Soon-sil, qui n'a aucune fonction officielle mais aurait bénéficié de largesses de grands groupes industriels du pays. Celle-ci a été arrêtée pour fraude et abus de pouvoir.
Perquisition chez Samsung
Samsung aurait par exemple versé jusqu'à 2,8 millions d'euros à la confidente de la présidente pour financer la formation équestre de sa fille en Allemagne, selon la presse locale. Une perquisition a eu lieu mardi au siège du géant coréen.
L'enquête des procureurs portent sur des accusations contre Choi Soon-sil, dont le père est gourou d'une secte, qui aurait convaincu des conglomérats de faire des dons à des fondations à but non lucratif, en usant de ses liens d'amitié avec la présidente.
La cote de popularité de Park Geun-hye s'est effondrée à 5%, selon un sondage réalisé par l'institut Gallup-Korea et rendu public vendredi. C'est la cote la plus basse jamais enregistrée par un chef de l'Etat sud-coréen depuis l'avènement de la démocratie en 1988.
(Avec Reuters)