Argentine : soupçonné de conflit d'intérêt, le président Macri lâche papa

Propriétaire de la Poste jusqu'à sa faillite en 2002, Franco Macri était parvenu à un accord avec le gouvernement de son fils pour régler la question de la dette du groupe, en suspens depuis 14 ans. Face à la polémique, Mauricio Macri a fait marche-arrière.
En juin 2016, six mois après l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri, un accord avait été scellé entre le ministère des Communications et le groupe de Franco Macri.

Donald Trump n'est pas le seul président du continent américain soupçonné de conflit d'intérêt. L'Argentin Mauricio Macri a annulé jeudi un accord entre son gouvernement et le groupe de son père, après la polémique suscitée. "J'ai demandé (au ministre des Communications Oscar) Aguad de revenir à zéro" et d'annuler cet accord pour en négocier un nouveau, a annoncé le président.

Une dette faramineuse

Cette annonce survient deux jours après la demande d'enquête contre le chef de l'Etat déposée par un procureur, sur laquelle un juge doit désormais se prononcer. Au centre de la polémique, un accord financier conclu entre le gouvernement et la Poste argentine, propriété du père du président jusqu'en 2003, qui lui permettrait d'effacer de facto ses dettes.

La Poste avait été rachetée en 1997, lors de sa privatisation, par Socma, le groupe du père de l'actuel président, Franco Macri, un milliardaire italien qui a fait fortune en Argentine. Elle a fait faillite en 2002. La dette de la Poste s'élevait en 2001 à 296 millions de pesos, à une époque où la monnaie argentine était à parité avec le dollar.

Un accord très favorable pour Franco Macri

Durant plus d'une décennie, le litige entre l'Etat argentin et la famille Macri n'a pas été réglé. Les époux Kirchner, au pouvoir de 2003 à 2015, ont rejeté plusieurs propositions du groupe privé, sur fond d'inflation galopante et de forte dévaluation du peso. En juin 2016, six mois après l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri, un accord a été scellé entre le ministère des Communications et le groupe de Franco Macri.

L'accord permettait une renégociation de cette dette, échelonnée sur 15 ans, jusqu'en 2033, avec un intérêt de 7% annuel. Cela représentait une décote de la quasi-totalité de la dette, si l'on réajuste son montant en fonction de l'inflation cumulée depuis 2001, soit 700%, dénoncent ses détracteurs.

Commentaire 1
à écrit le 17/02/2017 à 10:37
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Merci beaucoup pour cet article même si on se serait passé sans problème de la remarque sur trump, ça devient un TOC les gars méfiez vous hein. "En Argentine, les régimes passent, la corruption reste" http://www.monde-diplomatique.fr/2016/04/GABE...

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