Biden dévoile un plan de relance à 1.900 milliards de dollars

Agir vite - dès son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier prochain - et des « milliers de milliards de dollars » : telle est la promesse de Joe Biden. Le futur président américain a présenté les bases du prochain paquet d'aides économiques, censées permettre aux États-Unis de sortir de la pire crise qu'ait connue le pays depuis les années 1930, alors que des millions d'Américains sont toujours au chômage.
« Il est nécessaire de dépenser de l'argent maintenant », a déclaré Joe Biden la semaine dernière.
« Il est nécessaire de dépenser de l'argent maintenant », a déclaré Joe Biden la semaine dernière. (Crédits : KEVIN LAMARQUE)

> Voir le DOSSIER : « Une nouvelle Amérique avec Biden ? »

Joe Biden a dévoilé jeudi un nouveau plan de relance d'urgence de 1.900 milliards de dollars, censé sortir les Etats-Unis de leur pire crise depuis les années 30, et qui sera suivi dans les prochaines semaines d'un plan d'investissements pour relancer l'économie.

Face à l'ampleur de la crise économique, "on ne peut pas se permettre de rester les bras croisés", a défendu jeudi soir Joe Biden, en présentant, depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware, ce paquet d'aides, baptisé "plan de sauvegarde".

Chèques aux familles, fonds pour rouvrir les écoles, argent pour accélérer tests et vaccins, liquidités pour les petites entreprises, ou encore aide alimentaire renforcée: les mesures doivent répondre à l'urgence, et empêcher le pays de s'enfoncer plus avant dans la crise.

Viendra ensuite un plan d'investissements dans l'économie verte, dont les contours seront précisés dans les prochaines semaines.

Lire aussi : À quoi pourrait ressembler la politique internationale de Joe Biden ?

Un « Made in America » nouvelle version

Il s'agira alors de créer les "millions" d'emplois manufacturiers "bien payés". Joe Biden a pour cela repris à son compte le "Made in America" cher à Donald Trump.

"Imaginez un futur: 'fabriqué en Amérique', 'entièrement fabriqué en Amérique et entièrement par des Américains'", a-t-il lancé, soulignant que l'argent des contribuables sera utilisé pour "reconstruire l'Amérique". "Nous achèterons des produits américains, soutenant des millions d'emplois industriels américains", a-t-il dit.

En attendant, il faudra convaincre les élus du Congrès de débloquer les 1.900 milliards de dollars du plan d'urgence.

"Le retour sur investissement en matière d'emplois, d'égalité raciale, empêchera les dommages économiques sur le long terme", a assuré Joe Biden, anticipant les critiques sur le creusement de la dette du pays.

"Les bénéfices seront bien supérieurs au coût" de ce plan, a-t-il ajouté.

Les républicains risquent en effet de s'y opposer car ils ont vanté récemment les vertus de l'orthodoxie budgétaire après avoir pourtant voté au printemps un plan d'aides de 2.200 milliards de dollars voulu par le président républicain Donald Trump.

Les responsables démocrates des deux chambres ont eux assuré de leur soutien: "Nous allons nous mettre tout de suite au travail pour transformer en législation, qui sera adoptée par les deux chambres et ratifiée en loi, la vision du président élu Biden", ont réagi Chuck Schumer et Nancy Pelosi dans un communiqué commun.

Le texte prévoit que les Américains touchent un nouveau chèque de 1.400 dollars par personne en fonction des revenus.

Le paquet de 900 milliards de dollars adopté en décembre, considéré comme un "acompte" par Joe Biden, avait permis de leur mettre 600 dollars en poche. Mais les démocrates, dans une inhabituelle entente avec M. Trump, réclamaient 2.000 dollars.

Alors que 18 millions d'Américains vivent toujours grâce aux allocations chômage, les aides seront prolongées jusqu'à fin septembre ainsi que la possibilité de prendre un congé maladie payé en cas de contamination au Covid-19.

Prolongation de la suspension des expulsions locatives et saisies immobilières jusqu'à fin septembre, ou encore aide alimentaire renforcée, figurent également dans ce texte.

Accélérer les vaccinations

Joe Biden veut également accélérer le rythme des tests et vaccinations contre le Covid-19, pour permettre à l'activité de reprendre.

Rouvrir les écoles, toujours largement fermées aux Etats-Unis ou fréquentées à temps partiel seulement par les élèves, fait également partie des priorités.

M. Biden s'est fixé 100 jours pour que la majorité des écoliers reprenne le chemin de l'école, permettant à leurs parents de retourner au travail, alors que les femmes ont payé un lourd tribut, et ont massivement dû démissionner ou cesser de chercher un emploi pour s'occuper de leurs enfants.

Le président élu espère aussi faire adopter le rehaussement du salaire minimum à 15 dollars de l'heure, plus du double des 7,25 dollars actuels.

Une enveloppe est prévue pour permettre aux autorités locales et nationales de maintenir l'emploi des éducateurs, des policiers, des pompiers et des agents de santé publique.

Cette dernière mesure risque de susciter l'ire des républicains au Sénat, qui avaient bloqué fin 2020 tout plan de soutien économique comprenant des fonds pour les municipalités.

La hausse des impôts, prévue dans son programme de campagne, pour les plus grandes entreprises du pays et les personnes gagnant plus de 400.000 dollars par an, n'a toutefois pas été évoquée.

Il reviendra à Janet Yellen, qui devrait devenir secrétaire au Trésor - l'équivalent du ministre de l'Economie et des Finances - de mener les négociations avec les élus, pour le compte du gouvernement.

Si le chômage est resté stable en décembre aux Etats-Unis, à 6,7%, c'est la première fois depuis mai que la situation ne s'est pas améliorée.

Lire aussi : Qui est Gina Raimondo, la secrétaire d'État au Commerce de Joe Biden?

Commentaires 4
à écrit le 16/01/2021 à 0:46
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Vivement mercredi prochain qu'on puisse observer la nervosité des marchés obligataires américains...

à écrit le 15/01/2021 à 16:21
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Les Américains vont découvrir ce qu'est le socialisme à la Mitérandisme et à la Hollandisme!

à écrit le 15/01/2021 à 9:00
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Et pour les aides financières, la priorité donnée aux petits entrepreneurs de toutes les couleurs de peau - sauf blanche - et aux femmes, on n'en parle pas ? bref, tout le monde, sauf les mâles blancs - ou alors c'est une fake news, un hologramme de ...

le 15/01/2021 à 17:50
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c'est la gauche progressiste prête à tout avec le bannissement sur les réseaux sociaux de ceux qui ne pensent pas comme eux . Et ce n'est que le commencement...l’histoire se répète malheureusement comme dans les années 1930 en Allemagne.

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