Birmanie : la victoire électorale est proche pour Aung San Suu Kyi, le pouvoir l'est moins

Le parti au pouvoir en Birmanie a concédé lundi sa défaite face au parti du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Son organisation a remporté 15 des 16 premiers sièges de députés. Mais la mainmise de l'armée sur le pays et les institutions publiques risquent d'empêcher l'opposante de pouvoir diriger un jour le pays.
Le parti d'Aung San Suu Kyi, affirme avoir remporté au niveau national plus de 70% des sièges

"Nous avons perdu", a déclaré, dans un entretien à Reuters, Htay Oo, président par intérim du Parti de l'union solidaire et du développement (USDP), créé par l'ancienne junte militaire.

La Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi, a remporté 15 des 16 premiers sièges de députés annoncés lundi par la commission électorale, qui s'est lancée dans un long égrenage des résultats, incluant pêle-mêle chambre haute et basse du Parlement national, et assemblées régionales.

Néanmoins les résultats définitifs pourraient ne pas être annoncées avant plusieurs jours.

La LND affirme avoir remporté au niveau national plus de 70% des sièges. Un chiffre impossible à confirmer de source indépendante. Avoir autant de sièges permettrait à Aung San Suu Kyi d'avoir une majorité absolue.

Aung San Suu Kyi promet d'être "au-dessus du président".

La lauréate du prix Nobel de la paix 1991, qui est âgée de 70 ans, est apparue souriante au balcon du siège de son parti à Rangoun. Dans un bref discours à ses partisans, celle qui a passé plus de 15 ans en résidence surveillée leur a demandé d'être patients et d'attendre les résultats officiels du scrutin.

Mais, quel que soit le résultat final des élections, son parti devra composer avec des militaires qui restent très présents dans les rouages de l'Etat. En effet, un quart des sièges du Parlement restera occupé par des militaires non élus, comme le prévoit la Constitution rédigée par ces derniers.

Également, des positions ministérielles sont réservées à l'armée et la Constitution lui donne aussi le droit de se substituer au gouvernement dans certaines circonstances. Et c'est sans compter la mainmise de l'armée sur des pans importants de l'économie birmane.

En outre, une clause de la Constitution empêche Aung San Suu Kyi de briguer la présidence du fait de la nationalité étrangère de ses enfants, qu'elle a eus avec le Britannique Michael Aris, mort depuis plus de quinze ans. Elle a néanmoins réaffirmé la semaine dernière qu'elle dirigerait le gouvernement si son parti remporte les élections législatives, disant qu'elle serait "au-dessus du président".

(Avec Reuters)

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