La direction du Parti communiste chinois (PCC) se réunit ce lundi 26 octobre à huis clos à Pékin jusqu'à jeudi, afin de fixer les grandes orientations du pays pour les cinq prochaines années. Les 375 membres du comité central du PCC, titulaires et suppléants sont rassemblés en plénum jusqu'à jeudi pour parler du 13e plan quinquennal (2016-2020), "feuille de route" sur les plans économique, politique et sociétal.
L'Etat devrait relancer les dépenses d'investissement dans le cadre du 13e plan, le moyen privilégié en Chine pour doper l'économie, dans le cadre des efforts d'intégration régionale et du projet "Nouvelle route de la soie", lequel vise à développer l'économie nationale en développant les moyens de transport vers l'Europe. Les dépenses pour les infrastructures représentaient 2,6 point de la croissance de 2014 (mesurée à 7,4%), rappelait François Candelon, directeur associé senior du Boston Consulting Group (BCG), en mars 2015.
"Les cinq prochaines années seront très importantes pour la restructuration de l'économie", a expliqué Jia Qingguo, doyen associé pour l'université de Pékin, dans le Wall Street journal. "La gestion traditionnelle de l'économie rencontre de plus en plus d'obstacles."
Un objectif de croissance maintenu à 7%
Yi Gang, vice-gouverneur de la banque centrale de Chine, a déclaré samedi, lors d'un discours à une conférence à Pékin, que le pays serait à même de maintenir la croissance entre 6% et 7% dans les trois à cinq ans à venir. Cité le même jour sur le site internet du gouvernement central, le Premier ministre Li Keqiang a affirmé que le chiffre de 7% n'avait jamais été énoncé comme objectif pour cette année.
"Nous n'avons jamais dit qu'il fallait défendre un objectif jusqu'à la mort, mais simplement que l'économie devait évoluer dans une marge raisonnable", a-t-il dit selon le résumé paraphrasé d'un discours prononcé vendredi à l'Ecole centrale du Parti, qui forme les cadres du pouvoir.
Cependant, Pékin aura besoin d'une croissance moyenne proche de 7% par an dans les cinq ans à venir afin d' atteindre son objectif affiché de doubler le PIB et le revenu par habitant en 2020 par rapport à leurs niveaux de 2010.
Ainsi, l'accent que devrait mettre le plénum du comité central sur la croissance risque de soulever des questions sur la détermination qu'avaient affichée les dirigeants chinois, lors d'une réunion du PCC en 2013, à atteindre ces "résultats décisifs" d'ici 2020 en matière de réformes économiques à grande échelle.
Parmi les pistes, celles dans la finance. Le président Xi Jinping a réaffirmé en effet son engagement en faveur de réformes basées sur le marché, afin de redorer l'image réformiste de son gouvernement après les interventions marquées de l'Etat sur les marchés boursiers et monétaires.
Mesures dans le domaine de l'environnement
Par ailleurs, les analystes attendent de cette réunion du comité central une série de mesures dans le domaine de l'environnement. La croissance des énergies renouvelables devrait être le principe directeur de ces initiatives, ce qui serait de nature à doper la demande de cuivre et d'aluminium, notamment, car le réseau électrique devra être modernisé et relié à des projets solaires, éoliens et hydrauliques.
(Avec Reuters et AFP)