L'accentuation de la contraction de l'activité manufacturière en Chine au mois de janvier renforce la perspective d'un nouvel assouplissement monétaire par la Banque de Chine en dépit d'une politique déjà très active d'injections de liquidités.
Les baisses de taux d'intérêt et du taux des réserves obligatoires imposées aux banques chinoises sont allées de pair ces derniers mois avec la dégradation de l'activité dans le secteur manufacturier.
Injections massives de liquidités
Les injections massives de liquidités réalisées par la Banque de Chine via des opérations sur le marché monétaire depuis le début de l'année ont tempéré les anticipations d'un nouvel assouplissement monétaire sous la forme d'une baisse de taux ou des réserves obligataires.
La Banque de Chine a injecté plus de 1.500 milliards de yuans dans le circuit monétaire dans la perspective de la période du Nouvel An chinois, traditionnellement marquée par des tensions sur la liquidité.
Une baisse de taux d'intérêt ou une réduction de celui des réserves obligatoires enverraient un signal fort au marché des changes au moment où Pékin tente de stabiliser le yuan, dont la forte dépréciation en début d'année a alimenté les turbulences sur les marchés financiers chinois et internationaux.
Ecart entre "deux yuans"
La stabilisation de la devise reste précaire, comme l'illustre le maintien d'un écart entre yuan "onshore" et yuan "offshore".
L'utilisation par la Banque populaire de Chine d'une large gamme d'instruments pour alimenter le marché en liquidités peut aussi se justifier dans la perspective du passage d'un régime de taux administrés à un régime de taux fixés par le marché.
Mais les injections de liquidités par le biais d'opérations sur le marché monétaire sont par nature temporaires et l'aggravation du ralentissement du secteur manufacturier souligne que les entreprises chinoises ont besoin de crédits à des taux durablement plus bas, ce qui passera par une baisse des taux directeurs ou de ceux des réserves obligatoires.
(Avec Reuters)