Climat : le réchauffement affecterait la productivité de 1 milliard de travailleurs

En 2030, la diminution de la productivité horaire associée aux risques pour la santé pourrait coûter 2.000 milliards de dollars par an à l'économie mondiale, relève une étude publiée par plusieurs organisations internationales. Même en respectant l'accord de Paris, les pays les plus vulnérables perdraient environ 10% à 15% des heures travaillées.
Les régions tropicales et sub-tropicales seraient les plus affectées par le réchauffement.

Fonte des glaces, sécheresse, catastrophes naturelles... les  conséquences du changement climatique les plus connues ne sont pourtant pas les seules auxquelles les peuples de la planète pourront être confrontés. Le réchauffement climatique risque aussi d'avoir un impact bien plus direct sur le quotidien de plus de 1 milliard de travailleurs, avec des effets majeurs tant sur leur santé que sur leur productivité. Cet enjeu, jusqu'à présent peu abordé, est formellement mis en avant par un ensemble d'organisations internationales -dont l'Organisation Internationale du travail (OIT), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS)-, dans un rapport publié jeudi 28 avril.

Selon l'étude, la hausse des températures pourrait ainsi coûter à l'économie mondiale jusqu'à 2.000 milliards de dollars par an à l'horizon 2030. Les pays les plus vulnérables subiront notamment une perte d'environ 10 à 15 % des heures travaillées, à savoir plusieurs milliards de dollars, et cela, même si les engagements pris lors de la COP21 devaient être respectés, calculent les auteurs du rapport.

L'agriculture et la manufacture particulièrement concernées

Non seulement les pics de chaleur augmentent les risques d'accidents professionnels, mettant carrément en danger la vie des travailleurs lorsque la température corporelle dépasse les 40,6 degrés Celsius. Surtout, la productivité horaire va baisser: pour atteindre les mêmes résultats, les entreprises devront soit payer aux salariés des heures supplémentaires, soit recruter, est-il expliqué.

En impactant la productivité et en augmentant les coûts du travail, le réchauffement aurait également un effet négatif sur les Objectifs de développement durable poursuivis par l'Onu, qui deviendraient plus difficiles à atteindre dans nombre de pays. Les régions tropicales et sub-tropicales seraient en effet les plus affectées par le réchauffement, car déjà extrêmement chaudes et particulièrement dépendantes des secteurs les plus exposés aux risques découlant du changement climatique: agriculture et manufacture.

Lire aussi: Climat : sommet sur le développement durable, COP 21... quels liens ?

Les standards existants déjà menacés

C'est justement afin d'éviter ces ravages que les gouvernements et les organisations internationales ont adopté des standards sur les conditions thermiques au travail, souligne le rapport. Des standards pourtant déjà menacés par le réchauffement, et dont les liens avec le changement climatique devraient être remis au centre des politiques nationales, revendique l'étude.

Si les toutes dernières normes établies par l'Organisation internationale du travail reconnaissent la nécessité d'une adaptation au changement climatique de la part des entreprises et contiennent de premières lignes directrices, "la mesure préventive la plus significative contre une escalade terrible des risques liés à la chaleur sur le lieu de travail pendant ce siècle" sera une mise en oeuvre rapide de l'accord de Paris, insiste l'étude.

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