COP21 : état des lieux des 170 pays ont fait des promesses chiffrées

A une semaine de la COP21 de Paris sur le climat, état des lieux des engagements de réduction des gaz à effet de serre à l'horizon 2025-2030 des 170 pays qui ont remis à l'ONU leurs contributions volontaires. Une participation inespérée, mais ces promesses restent insuffisantes.

A une semaine de la conférence climat de Paris, 170 pays ont remis à l'ONU leurs engagements de réduction des gaz à effet de serre à l'horizon 2025-2030, une participation inespérée, mais ces promesses restent insuffisantes pour contenir le réchauffement sous le seuil des +2°C.

Si tous ces engagements étaient tenus, la planète se réchaufferait de +3° en 2100 par rapport au niveau d'avant la Révolution industrielle, contre +4 à 5° si rien n'était fait. Ces pays représentent plus de 90% des émissions actuelles.

1 - CHINE

Le premier émetteur mondial (environ le quart des émissions) s'est engagé, pour la première fois, à plafonner ses émissions de gaz à effet de serre (GES), au plus tard en 2030, après avoir été longtemps sur la défensive au nom de ses impératifs de développement. A la fois premier consommateur mondial de charbon, énergie la plus dommageable, et premier investisseur dans les renouvelables, il veut réduire de 60 à 65% son "intensité carbone" (émissions de CO2 rapportées à la croissance) en 2030 par rapport à 2005.

2 - ETATS-UNIS

Le deuxième pollueur mondial veut réduire de 26 à 28% ses émissions d'ici à 2025 par rapport à 2005. Un objectif en deçà de celui des Européens, mais au-delà des précédentes contributions américaines. "Les Etats-Unis sont au moins désormais présents avec un plan crédible", souligne Jennifer Morgan, du World Resources Institute, ajoutant que l'administration Obama est "la première à s'attaquer au problème". Même si la majorité républicaine ne veut pas entendre parler d'engagements contraignants. Les Etats-Unis ne sont pas signataires, comme la Chine, des accords de Kyoto.

3 - Union Européenne

Début mars, l'UE (environ 10% des émissions mondiales, 3e rang) a été la première à transmettre son plan: réduire d'au moins 40% d'ici à 2030 ses émissions par rapport à 1990. "Ces engagements insufflent une dynamique positive, mais ces pays pourraient améliorer leurs contributions", souligne la Fondation Hulot, tandis que le pôle de recherche Climate Action Tracker juge ce niveau d'engagement "moyen".

4 - INDE

L'Inde a promis de réduire son "intensité carbone" de 35% d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005, mais sans fixer d'objectif de réduction globale des émissions. Quatrième émetteur mondiale, elle compte sur les énergies renouvelables (40% de son électricité d'ici 2030), tout en reconnaissant sa dépendance au charbon (doublement de production prévu d'ici 2020).

5 - RUSSIE

Le 5e émetteur mondial assure viser moins 25 à 30% entre 1990 et 2030.Mais si l'on retire l'effet positif généré par ses vastes forêts, ce n'est plus qu'une réduction des émissions de GES industriels de 6 à 11%, souligne le Climate Action Tracker, qui évoque un effort "inadapté".

6 - JAPON

Le 6ème émetteur mondial veut réduire ses émissions de 26% entre 2013 et 2030, comptant sur le retour de l'énergie nucléaire, inutilisée depuis Fukushima. ONG et instituts de recherche jugent "insuffisant" le projet du Japon, gros utilisateur de charbon.

7 - BRESIL

Le Brésil (2% des émissions) a annoncé qu'il entendait réduire de 43% ses émissions d'ici à 2030 par rapport à 2005, en diversifiant ses sources d'énergies renouvelables. Le plan a été plutôt bien accueilli.

8 - IRAN

Le 8e émetteur mondial s'est engagé à réduire en 2030 ses émissions de 4% par rapport à un scenario où rien ne serait fait. Teheran évoque un effort supplémentaire de 8% sous réserve de soutien financier et de levée, selon ses termes, de toutes "sanctions injustes".

9 - INDONESIE

Le pays annonce moins 29% d'émissions en 2030, qui pourraient passer à -41% s'il bénéficie d'aides financières.

10 - CANADA

Le gouvernement conservateur, qui avait décidé de sortir du protocole de Kyoto, avait annoncé une réduction des émissions de 30% d'ici 2030 par rapport à 2005. Une contribution jugée insuffisante par les ONG, devant le poids de la production pétrolière issue des sables bitumineux. Le nouveau gouvernement libéral a promis de revoir la copie canadienne.

AUTRES

De nombreux pays en développement ont émis des engagements, souvent conditionnés à la mise en place d'aides via le Fonds Vert qui doit rassembler 100 milliards de dollars annuels (on en est encore loin). Le Mexique a été le premier pays émergent à le faire et le Gabon, le premier pays africain. Sur l'ensemble, la copie de l'Ethiopie et celle du Maroc comptent parmi les rares qualifiées de "suffisantes" par les ONG.

L'Arabie saoudite a été le dernier membre du G20 à remettre son plan, le 10 novembre. Le Koweit, le Nigeria, le Venezuela comptent parmi les pays pétroliers absents de la négociation.

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Commentaires 3
à écrit le 24/11/2015 à 1:26
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On peut tenter de faire mieux à défaut de promesses ambitieuses.

à écrit le 23/11/2015 à 12:42
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1 - l'Europe entière n'est pas si mal positionnée : 10% des GES, et diminution de 40% par rapport à 1990 à échéance 2030. Je dirais même qu'on se trouve, je pense, en Pole Position. On fait déjà partie des élèves les plus vertueux du groupe. 2 - cert...

à écrit le 23/11/2015 à 10:54
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Suffisant, ou insuffisant? Selon quels critères? Par quelles ONG? Et quid des pro et anti-nucléaires? Pas très facile de s'y retrouver..

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