COP21 : le G20 veut un accord à Paris, malgré les attentats

Le projet de communiqué du G20 cite en toutes lettres "l'objectif de 2 degrés" de réchauffement maximum. Un consensus durement négocié toute la nuit qui montre les divisions entre pays riches et en développement.
Suite aux attentats du vendredi 13 novembre, le Premier ministre français Manuel Valls a annoncé sur RTL que le COP 21 à Paris serait "réduite à la négociation".

2015, "année décisive" au cours de laquelle il faudra trouver à Paris un accord "juste, équilibré, ambitieux, durable et dynamique". Au terme d'une âpre nuit de négociation, les Etats du G20, réunis à Antalya (Turquie) devraient affirmer lundi 16 novembre leur détermination à trouver à la COP21 de Paris un accord respectant l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés centigrades (2 °C), selon un projet de communiqué vu par l'AFP:

Selon un extrait du communiqué qui doit encore être validé par les chefs d'Etat et de gouvernement réunis en Turquie, le G20 souhaite que la [COP21] accouche d'un "protocole, autre instrument ou accord ayant force juridique" et "s'appliquant à toutes les parties".

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L'objectif de 2 °C explicitement mentionné

Le texte vu par l'AFP cite aussi en toutes lettres "l'objectif de 2 degrés" de réchauffement maximum, une mention en apparence consensuelle qui a pourtant fait l'objet de discussions acharnées. La veille, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avait en effet déclaré à des journalistes présents à Antalya que le chapitre consacré au climat était le seul contre lequel des objections avaient été émises.

" Le paragraphe présenté ce soir est insuffisant. J'ai dit que ce texte était en retrait de ce qu'on devait espérer pour la COP. Ce texte, présenté ce soir, ne faisait même pas mention de l'objectif de limiter le réchauffement climatique de 2 degrés..."

Selon une source proche des discussions, les "sherpas" -ces diplomates qui pendant des semaines négocient mot à mot ce si sensible communiqué final- ont négocié jusque vers trois heures du matin, pour livrer ce texte à la formulation prudente, qui "devrait convenir" aux chefs d'Etat et de gouvernement.

Pays riches et en développement, pas sur la même planète ?

Une source européenne, citée par l'AFP, a, elle, relaté des débats laborieux, qui ont donné l'impression que les pays industrialisés d'un côté, et les pays émergents de l'autre, emmenés par l'Inde et l'Arabie saoudite, "ne vivaient pas sur la même planète".

Ce futur accord doit aussi respecter les "responsabilités différenciées et les capacités de chacun", selon le G20. En clair, faire la différence entre les pays riches, responsables historiques du réchauffement, et les économies en développement, qui craignent d'être bridées dans leur évolution.

Cette même source européenna toutefois aussi souligné la volonté des pays émergents de ne pas trop mêler le G20 aux négociations de préparation de la COP21 elle-même, qui se tient sous l'égide des Nations-Unies.

Vers une COP21 privée de manifestations annexes

Suite aux attentats du vendredi 13 novembre, le Premier ministre français Manuel Valls a annoncé sur RTL que le COP21 à Paris serait "réduite à la négociation" et que les "concerts et manifestations festives" annexes "seraient sans aucun doute annulés".

Comme le souligne Le Monde, des dizaines de manifestations sont prévues en région parisienne et dans la capitale pour la COP 21, qui doit accueillir 40.000 participants entre le 30 novembre et le 11 décembre au Bourget (en Seine-Saint-Denis).

Une annulation de ces événements pourrait empêcher la tenue de la grande marche mondiale pour le climat, qui doit avoir lieu dans les rues de Paris le dimanche 29 novembre et attend "des dizaines de milliers de participants entre République et Nation", écrit le quotidien sur son site Internet.

Le chef du gouvernement a par ailleurs confirmé que "tous les chefs d'Etat et de gouvernement de la planète seront ici", indiquant :

"Aucun chef d'Etat, de gouvernement, au contraire, nous a demandé de reporter ce rendez-vous. Tous veulent être là. Je crois que ce serait au contraire abdiquer face au terrorisme."

Si le chef de l'opposition de droite Nicolas Sarkozy s'interrogeait sur la possibilité de maintenir la COP21 et envisageait de demander un report selon des sources proches des Républicains (LR), il a finalement décidé de ne pas agir de la sorte, a fait savoir son entourage après une discussion dimanche avec le président de la République François Hollande.

(avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 03/12/2015 à 10:59
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DEPUIS L ETAT DURGENCE JE NE VOIES PLUS MES ANALYSES SUR CERTAIN SUJET APARETRE SUR VOTRE CITE ?LA DEMOCRATIE A DISPARUE AVEC L ETAT D URGENCE C EST TRES GRAVE???

à écrit le 17/11/2015 à 9:41
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Concernant l'organisation de la COP21 (ou peut être aussi sous prétexte de...) un arrêté ministériel du 14 novembre (paru JO du 15-11 ref JORF n•265) est presque passé inaperçu. Rien dans la presse, sauf sur le site de l'UPR. Étonnant, non ? FH envi...

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