Croissance : le FMI abaisse ses prévisions mondiales

Le Fonds monétaire international s'inquiète d'une "escalade des menaces" économiques dans les pays émergents. Il mise sur une progression du PIB mondial de 3,2% en 2016 et de 3,5% en 2017, soit respectivement -0,2 et -0,1 point par rapport aux précédentes prévisions de janvier.
Selon le FMI, un affaiblissement supplémentaire de la croissance rendrait l'économie mondiale "vulnérable" à de nouveaux chocs et, surtout, "augmenterait les risques" d'une nouvelle récession planétaire après celle de 2009.

Face à l'"escalade des menaces" économiques dans les grands pays émergents et aux risques accrus d'une "longue stagnation" de l'activité, le Fonds monétaire international (FMI) a de nouveau abaissé, mardi 12 avril, ses prévisions de croissance mondiales. Le Produit intérieur brut (PIB) du globe devrait désormais progresser de 3,2% en 2016 et 3,5% en 2017, marquant un recul respectif de 0,2 et 0,1 point par rapport aux précédentes prévisions de janvier, selon les nouvelles projections économiques du Fonds.

Des perspectives qui "appellent à une réponse immédiate et proactive", met en garde le chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld, pour qui "il n'y a plus vraiment de place à l'erreur". Selon le FMI, en effet, un affaiblissement supplémentaire de la croissance rendrait l'économie mondiale "vulnérable" à de nouveaux chocs et, surtout, "augmenterait les risques" d'une nouvelle récession planétaire après celle de 2009.

La transition engagée par la Chine préoccupe

Déstabilisés par la chute des cours des matières premières et le ralentissement chinois (croissance de 6,5% prévue en 2016), les pays émergents continuent de concentrer les inquiétudes avec des perspectives au plus bas depuis "deux décennies", écrit le FMI.

Le Brésil, plongé dans une grave crise politico-financière, et la Russie, frappée par les sanctions liées à l'Ukraine, devraient s'enfoncer dans la récession cette année avec des contractions respectives de 3,8% et 1,8%, d'après ces nouvelles prévisions. L'institution prévient par ailleurs que la transition opérée par la Chine vers un modèle économique fondé davantage sur la consommation intérieure pourrait être "moins douce" que prévu, au risque d'entraîner de "fortes répercussions".

Des craintes quant aux effets d'un Brexit

Les pays développés n'en sont pas là mais leur croissance s'est "ramollie" depuis la fin 2015 et l'héritage de la crise financière continue de "freiner la reprise", souligne le FMI.

Le Japon risque ainsi de tomber en récession l'année prochaine, tandis que la zone euro voit ses perspectives de nouveau assombries (1,5% en 2016) au moment où plane sur la région le spectre d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

"Un 'Brexit' pourrait causer de graves dégâts régionaux et mondiaux", a estimé Maurice Obstfeld.

Quant aux Etats-Unis, le FMI a aussi abaissé sa prévision de croissance. Le Fonds monétaire international a ramené à 2,4% sa prévision pour cette année et 2,5% en 2017, soit respectivement un abaissement de 0,2 et 0,1 point par rapport aux chiffres de janvier. L'institution a noté que le renforcement des entreprises américaines et la solidité du marché de l'emploi allaient certes permettre de compenser le ralentissement des exportations, mais que le vieillissement de la population et la faible croissance de la productivité pesaient sur les perspectives à long terme, qui devraient s'établir autour de 2%.

Conflits, crises migratoires et climatiques constituent autant d'autres risques

Plus globalement, au moment où les grandes puissances du G20 cherchent la recette miracle pour doper l'activité, le FMI note que les capacités des gouvernements à réagir aux chocs économiques semblent "limitées", "exacerbant" les craintes.

D'autres risques, géopolitiques notamment, pèsent par ailleurs sur la reprise mondiale. Conflits, crises migratoires et climatiques, attaques terroristes et épidémies sanitaires peuvent avoir, "sans réponse" adéquate des autorités, d'importantes retombées sur l'activité mondiale, assure le FMI.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 13/04/2016 à 11:53
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Lagarde ,la nouvelle madame Irma.

à écrit le 13/04/2016 à 4:45
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Rendez-vous dans trois mois, le FMI va encore annoncer une baisse de ces prévisions de croissance pour tous les pays. Ça sent pas bon pour la courbe du chômage en France, malheureusement. A suivre.

à écrit le 12/04/2016 à 18:32
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C est normal nos fonctionnaires ong et autres medias font tout pour que tout s effondre !!!! J ai un ami qui produit lait fromage yaghourt : il gagne 2 € de l heure !!!!

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