Croissance atone aux Etats-Unis

Au deuxième trimestre, le PIB n'a progressé que de 1,1% en rythme annuel, soit à peine plus de 0,25% d'un trimestre sur l'autre
(Crédits : Reuters)

L'économie des Etats-Unis a enregistré une croissance modeste au 2e trimestre, légèrement révisée en baisse comme s'y attendaient les analystes, selon la deuxième estimation du département du Commerce publiée vendredi.

Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a crû de 1,1% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières. Cela correspond à une progression de près de 0,25% d'un trimestre sur l'autre (par rapport au premier trimestre 2016), présentation correspondant aux "normes" européennes.

La première estimation avait évalué l'expansion à 1,2%. C'est légèrement mieux que la pâle croissance du 1er trimestre qui s'était établie à 0,8%. Donnée favorable, les dépenses des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine, ont été plus solides que précédemment estimé, affichant un bond de 4,4% entre avril et juin au lieu de 4,2%. Les Américains se sont notamment rués sur les biens de consommation, dont les achats ont grimpé de 7,1%, la plus forte hausse enregistrée depuis près de six ans.

Chute des investissements

Mais cet entrain de la consommation a été douché par une déprime des investissements des entreprises. Les dépenses d'investissements privés, notamment dans les stocks, se sont écroulées de 9,7%, la chute la plus prononcée depuis sept ans. L'investissement résidentiel a aussi marqué un coup d'arrêt plus important que précédemment estimé (-7,7%) alors que ce secteur immobilier avait bondi de 7,8% au 1er trimestre.

La révision à la baisse de la croissance s'explique aussi par le fait que les importations ont finalement été plus importantes que prévu, affichant une progression de 0,3% au lieu d'un repli de 0,4%. Les exportations, toujours handicapées par un dollar plus fort et par la morosité économique à l'étranger, n'ont avancé que de 1,2% (contre +1,4% pour la première estimation). C'est toutefois bien mieux que leur performance des trois trimestres précédents où elles étaient dans le rouge. Autre point noir, les dépenses publiques, tirées à la baisse par une chute des investissements des Etats et collectivités locales (-2,2%), ont reculé davantage que précédemment estimé. Elles sont en repli de 1,5%, le plus fort recul en près de trois ans, après avoir augmenté de 1,6% les trois mois précédents. La première estimation les donnait en repli de 0,9%.

Cette faible croissance américaine devrait être suivie par une expansion nettement plus forte au 3e trimestre, assurent les économistes. Entre juillet et septembre, la première économie mondiale pourrait afficher une expansion de 3,4% si l'on en croit la projection de la banque de Réserve fédérale d'Atlanta. Avant de pouvoir connaître le rythme de croissance du 3e trimestre, le ministère devrait publier une troisième estimation de la performance du 2e trimestre le 29 septembre prochain.

La Fed ne devrait pas bouger

D'ici là, le Comité monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) se sera réuni les 20 et 21 septembre pour décider ou non d'une hausse des taux d'intérêt.

Ni cette croissance médiocre, ni le faible cours de l'inflation ne devraient convaincre la banque centrale d'agir dans l'immédiat à moins que le prochain rapport sur l'emploi pour août, qui sera publié vendredi 2 septembre, n'offre une envolée des créations d'emplois et un recul marqué du taux du chômage.

D'après l'évolution des produits à terme sur les marchés, les acteurs financiers ne comptent d'ailleurs guère sur un relèvement des taux dès cette rentrée, en pleine campagne électorale.

Leurs yeux étaient braqués vendredi sur une intervention que la présidente de la Fed, Janet Yellen, devait prononcer dans la journée à la conférence monétaire de Jackson Hole. Sur l'ensemble de l'année, la Réserve fédérale (Fed) table sur une croissance de 2%.

AFP

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Commentaire 1
à écrit le 26/08/2016 à 17:07
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il irait bien avec le nôtre ! Aussi nul

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