Etats-Unis : les congés payés pour les victimes de violences domestiques

Une dizaine de villes américaines et sept états ont voté l'instauration des "safe days". Ils permettent aux employés victimes de violences domestiques de s'absenter du travail, en étant payé, afin de porter plainte ou d'aller chez le médecin.
Anaïs Cherif
Le coût des violences domestiques aux Etats-Unis est estimé à 8 milliards de dollars par an.

En pleine élection présidentielle, remportée mercredi par Donald Trump, certains Américains étaient aussi appelés à voter pour l'instauration des "safe days". Ce système permet aux salariés victimes de violences domestiques de s'absenter de leur lieu de travail, en étant payé, pour réaliser des démarches : aller chez le médecin, se rendre au tribunal, porter plainte... Sans risque de perdre leur emploi pour absentéisme. Selon le centre de ressources Workplace Respond, les victimes de violences domestiques perdent en moyenne 7,2 jours de productivité par an. Le Centre de contrôle et de prévention des maladies estime à 8 milliards de dollars par an le coût des violences domestiques aux États-Unis, entre la perte de productivité et les soins de santé.

L'Arizona et Washington viennent de rejoindre les cinq états ayant déjà adopté ce système : le Connecticut, le Massachusetts, l'Oregon, le Vermont et la Californie. Une dizaine de villes américaines ont également instauré les "safe days", dont Chicago, Los Angeles ou Philadelphie. New York devrait bientôt rejoindre la liste, le maire Bill de Blasio ayant introduit un projet de loi, rapporte le Huffington Post.

"Aucune femme ne devrait avoir à choisir entre sa sécurité et son salaire", a déclaré le maire de New York lors d'une conférence de presse."

"Nous devons nous assurer que le travail sera protégé, et non interrompu. Que le salaire soit préservé et non interrompu alors qu'une femme mène une action en justice."

En moyenne, la police de New York reçoit un rapport de violences domestiques toutes les deux minutes.

En Arizona, une heure de congé payé pour 30 heures de travail

Suite à l'adoption du projet de loi en Arizona, Ellen Bravo, directrice du réseau Family Values @ Work, a déclaré au Huffington Post :

"Lorsqu'une personne subi des violences, c'est le moment où elle a le plus besoin de sécurité économique pour pouvoir s'enfuir ou prendre une autre mesure pour se protéger."

Les conditions pour y prétendre varient selon les états. Selon le projet de loi adopté en Arizona, un employé cumule une heure de congé payé pour 30 heures de travail. L'association Coalition de l'Arizona pour mettre fin à la violence sexuelle et domestique estime que 804.000 femmes et 454.000 hommes en Arizona sont victimes de violences domestiques. En Californie, où la loi a été adoptée en septembre 2014, les salariés doivent avoir travaillé 90 jours pour leur employeur actuel avant de pouvoir y prétendre, rapporte Quartz.

Anaïs Cherif
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