EDF cède son négoce de charbon au japonais Jera

EDF conclut la cession des activités de négoce de charbon de sa filiale EDF trading au groupe japonais Jera, détenu à parité par les énergéticiens Tokyo Electric Power Company et Chubu Electric Power Company.
L'accord signé entre les deux groupes a été annoncé ce mercredi, après de longues négociations.

L'accord définitif entre EDF et Jera est acté. Le groupe japonais a en effet annoncé ce mercredi l'acquisition de l'activité de trading de charbon d'EDF. La filiale française EDF Trading devient ainsi actionnaire de la nouvelle entité Jera Trading à hauteur de 33%, et place son ancien directeur financier Ronan Lory à sa tête.

Bert van Druten et son équipe suivent le chemin du nouveau directeur général: celui qui était responsable du trading charbon sera désormais en charge de toutes les opérations de négoce. D'autre part, la société prend également le contrôle d'Amstuw BV, opérateur du terminal de Rietlanden aux Pays-Bas, ainsi que de la filiale EDF Trading Australia, qui a une participation de 7,5% dans la mine de Narrabri en Australie.

Un secteur d'activité grandissant au Japon

"La transaction nous permettra de devenir l'un des plus importants acteurs du négoce de charbon avec des ventes physiques annuelles d'environ 60 millions de tonnes et une présence majeure dans les bassins Atlantique et Pacifique", a déclaré Izumi Kai, l'un des responsables de Jera. Les groupes japonais chercheraient une diversification de leurs revenus et un développement de leur base de clientèle, depuis la libéralisation de la vente d'électricité. Jera Trading compte avec ce rachat, accroître considérablement ses ventes, au profit de ses deux maisons mères que sont Tokyo Electric Power et Chubu Electric Power.

"Le charbon restera une source d'énergie importante dans le monde. Nous nous attendons à un déclin relatif du négoce en Europe en raison des préoccupations environnementales mais nous comptons trouver de nouveaux acheteurs dans d'autres zones", a ajouté Izumi Kai.

L'arrêt quasi-total de l'activité nucléaire au Japon explique également ce rachat. Cinq ans après Fukushima et trente ans après Tchernobyl, des normes toujours plus sévères sont édictées par les autorités pour anticiper les risques liés aux catastrophes naturelles. L'industrie nucléaire continue de susciter des interrogations non seulement sur sa dangerosité mais aussi, et de plus en plus, sur sa rentabilité. Seuls trois réacteurs sur 42 ont redémarré depuis la catastrophe de 2011 au Japon, ce qui a engendré un besoin de charbon grandissant dans l'archipel.

Mais cette demande complique d'autre part à l'échelle internationale la volonté de contenir la hausse des températures. Selon les scénarios d'Enerdata qui prend pour hypothèse une croissance annuelle moyenne de 3 à 3,5%, il faudrait abaisser la part d'énergies fossiles de 50% du mix énergétique à l'horizon 2040 et ainsi décarboner l'économie mondiale de quelque 6% par an, au lieu de 2% à 3% ces dernières années.

(Avec Reuters).

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