Le noir s'est imposé dans les rues de Bangkok. Le monarque Bhumibol Adulyadej, âgé de 88 ans, est décédé jeudi dernier après 70 ans de règne. Le gouvernement a annoncé un an de deuil national et les festivités ont été annulées pour les 30 jours à venir. Si les thaïlandais sont autorisés à porter du blanc, la plupart d'entre eux semblent jeter leur dévolu sur le noir.
Des inspecteurs pour lutter contre la hausse des prix
Les publicités pour les habits de deuil ont commencé à fleurir sur les réseaux sociaux moins de deux heures après l'annonce de la mort du roi, souligne le Telegraph. Songkhan Tansonan, vendeuse dans un stand de vêtements à Bangkok, raconte à Reuters : "La plupart des gens achètent des t-shirts noirs", en précisant en avoir vendu 200 à la mi-journée, samedi dernier. Selon IB Times, "les t-shirts qui se vendent [normalement] environ 100 Thai baht (soit 2,8 dollars) sont affichés à 300 bath (soit 8,5 dollars)", alors que le salaire moyen mensuel était de 13.386 bath (environ de 378 dollars) en 2014, selon le Bureau International du Travail. Le gouvernement, qui estime que les prix ont doublé en moyenne, s'est alerté ce week-end.
"Au regard du prix des t-shirts noirs, le ministère du commerce a envoyé des équipes pour inspecter les magasins de vêtements afin de s'assurer que les habits ne seront pas vendus trop cher", a déclaré samedi Sansern Kaewkamnerd, le porte-parole du Premier ministre thaïlandais. Le gouvernement a fixé une amende pouvant aller jusqu'à 3.900 dollars et une peine de prison de 7 ans pour les vendeurs pratiquant des prix trop élevés. Pointant un risque de pénurie, le ministère du commerce a également demandé aux fabricants d'augmenter la production. En contrepartie, il a incité les thaïlandais à étaler leurs achats dans le temps.
Ouverture d'une teinturerie gratuite
Alternative à l'achat, des teintureries ont fleuri dans les rues de la capitale, rapporte Associated Press. Un centre gratuit a été ouvert par une compagnie de tracteurs. Il restera ouvert jusqu'à la fin du mois pour permettre à "ceux qui n'ont pas de vêtements sombres ou qui n'en n'ont pas assez" de s'en procurer, précise Kanokporn Tantranont, bénévole. Mais d'autres teintureries ont également profité de la demande pour augmenter les prix.
Sur les réseaux sociaux, des internautes thaïlandais ont incriminé certains de leurs compatriotes n'étant pas habillés en noir, raconte le Bangkok Post. Revenant sur les conditions du marché, le porte-parole a rappelé : "Le Premier ministre veut que les gens se comprennent les uns les autres (...) Cela devrait être une période pour démontrer l'amour, l'unité et conserver la paix sociale."
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