Etats-Unis : la dette étudiante va coûter 108 millards de dollars à Washington

Le gouvernement fédéral devrait effacer au moins 108 milliards de dollars des prêts étudiants, pour ceux ayant souscrit à un plan gouvernemental, selon la Cour des comptes américaine.
Jean-Christophe Catalon
Un programme gouvernemental permet de prolonger le remboursement de son crédit étudiant jusqu'à 25 ans. Au-delà de cette période, le reste à payer est pris en charge par l'administration.

Rembourser son prêt étudiant est une tare aux Etats-Unis. À peine sont-ils entrés dans la vie active que les Américains ont plusieurs dizaines, parfois centaines, de milliers de dollars à rembourser. Au vu de la situation économique, la charge de ces créances devient de plus en plus lourde pour les emprunteurs.

Pour délester les ménages concernés, Washington a mis en place il y a quelques années un programme plafonnant les mensualités en fonction du revenu disponible de l'emprunteur. Il offre également la possibilité de rallonger la durée de remboursement jusqu'à 25 ans. Au-delà de cette période le reste à payer est annulé. Un dispositif très populaire sous l'administration Obama, encourageant les emprunteurs à y souscrire. Il concerne 5,3 millions d'Américains, pour un encours total de 355 milliards de dollars, soit plus du quart des 1.300 milliards de dollars de dette étudiante aux Etats-Unis.

Washington a sous-évalué ses projections de revenus des emprunteurs

Selon un rapport du GAO, la Cour des comptes américaine, publié mercredi et consulté par l'Associated Press, Washington a sous-estimé le montant de la dette qu'il s'apprête à effacer. L'organisme estime que le département de l'Education aura 108 milliards de dollars à charge, sans compter les 29 milliards d'annulation prévus pour les emprunteurs handicapés ou décédés.

Le GAO critique la manière dont le gouvernement a calculé les projections de revenus des emprunteurs, sous-estimés. De son côté, Washington a réagi en indiquant qu'il prévoyait toujours un solde positif du programme sur le long terme. Quoi qu'il en soit, ces conclusions déplaisent fortement au Congrès, à majorité républicaine, très à cheval sur la réduction de la dépense publique.

D'autant que, comme le note le Wall Street Journal, ce programme profite plus à ceux qui ont un master et exercent des professions bien rémunérées, comme avocat ou médecin, qu'à ceux qui sont en réelles difficultés pour rembourser.

En outre, l'administration va bientôt annuler les dettes étudiantes des Américains qui peuvent prouver que leur inscription dans une école - privée et à but lucratif - est le résultat d'une publicité mensongère.

Trump veut encourager l'endettement privé

Durant sa campagne, Donald Trump a fait des propositions en la matière. Le prochain président des Etats-Unis compte plafonner les mensualités à 12,5% du revenu des emprunteurs et effacer le reste à payer à partir de 15 ans de remboursement. Sur le long terme, son objectif est de réduire ce programme fédéral au profit de l'endettement privé.

Bien que construit sur une bonne volonté, ce programme indexé sur le revenu des emprunteurs rassure les étudiants et les rend moins sensibles aux hausses des frais de scolarité. Selon le Wall Street Journal, ces dernières ont augmenté de 5,2% en moyenne par an sur la décennie écoulée.

Jean-Christophe Catalon
Commentaires 5
à écrit le 02/12/2016 à 19:34
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Ah bon? Les élites de Washington vont donc cesser de nommer ou se faire nommer à prix d'or pour des cours sans intérêt de quelques heures, une des raisons essentielles de l'explosion des coûts et donc de la dette étudiante? Ah bon. Donc Washington ...

à écrit le 02/12/2016 à 13:34
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A part ça tout va bien au USA, "la crise est derrière nous !" ...

à écrit le 01/12/2016 à 22:23
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Dette moyenne des étudiants américains : 30.000 $ . Certains finiront peut être de rembourser à la retraite . On peut citer aussi la bulle des prêts automobiles, la bulle des cartes de crédit, la bulle des forages pour pétrole et gaz de schistes. P...

à écrit le 01/12/2016 à 18:19
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ca coute cher aux etudiants, le spring break! au prix de la pinte et du paquet de capotes......

à écrit le 01/12/2016 à 17:40
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Un bon moyen de faire pression sur les jeunes, toujours plus éveillés intellectuellement, et les obliger à obéir et fermer leurs gueules.

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