L'agence de notation Fitch a confirmé vendredi la note souveraine de la Turquie à BBB-, le dernier échelon au-dessus de la catégorie spéculative ("junk"), mais elle a abaissé la perspective de cette note de "stable" à "négative" en raison du coup d'Etat manqué du 15 juillet.
Le putsch mais aussi la réaction du gouvernement inquiètent
Les investisseurs restent très préoccupés par ce putsch raté et par ses conséquences, notamment l'arrestation de dizaines de milliers de personnes et les purges à grande échelle dans l'administration. Evoquant ainsi "la montée des risques sur la stabilité politique", Fitch estime dans un communiqué que la révocation d'environ 70.000 fonctionnaires est source d'incertitude.
Fitch et sa concurrente Moody's notent l'une et l'autre la Turquie à l'échelon le plus bas de la catégorie d'investissement ("investment grade"), ce qui permet à un certain nombre de fonds d'investissement, requis de s'en tenir à des titres souverains notés dans cette catégorie par au moins deux agences, de conserver leurs obligations turques.
Menacé par d'autres agences de notation
Mais Moody's a annoncé dès le 18 juillet placer sa note sous revue dans l'optique d'une possible dégradation en "junk". De son côté, Standard & Poor's a abaissé sa note depuis la tentative de coup d'Etat, l'enfonçant un peu plus dans la catégorie "junk" et elle l'a assortie d'une perspective "négative".
Dans le communiqué publié vendredi, Fitch note que l'opposition massive de l'opinion turque à la tentative de coup d'Etat et l'unité affichée par la suite par la majeure partie des partis politiques pourraient contribuer à réduire les fractures politiques en Turquie.
Le secteur touristique en première ligne
Mais elle ajoute que la sécurité dans le pays s'est dégradée, faisant ainsi référence aux multiples attentats des derniers mois en constatant qu'ils ont eu un impact important sur le secteur du tourisme.
L'agence juge aussi que la tentative de putsch ne devrait pas se traduire par une dégradation de la situation budgétaire turque mais que "la banque centrale et les banques commerciales sont confrontées à un regain de pressions politiques sur les taux d'intérêt".
(Avec Reuters)
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