Inde : les investissements français doubleront en cinq ans

Ils atteindront plus de 9 milliards d'euros à la fin de la période, a annoncé lundi le ministre français des Finances, Michel Sapin, à l'occasion de la visite de François Hollande dans le pays.
Ces investissements français constitueront des "compensations" dans le cadre de l'accord que le président français espère signer, concernant la vente à New Dehli de 36 Rafale.

Article publié à 9h12, mis à jour à 12h06

Au cours de la visite de François Hollande en Inde, il n'est pas question seulement de Rafale. Dans le cadre de l'accord que le président français vient de conclure, concernant la vente à New Dehli de 36 avions de combat, des "compensations" importantes sont prévues, c'est-à-dire des investissements français, dont le Premier ministre indien Narendra Modi souhaite qu'ils viendront en appui de son projet "Make in India" visant à développer le secteur manufacturier de son pays.

Or, ces investissements de sociétés françaises doubleront sur les cinq ans à venir, pour atteindre 10 milliards de dollars (plus de 9 milliards d'euros), a annoncé lundi 25 janvier le ministre français des Finances Michel Sapin.

Le secteur industriel surtout concerné

Sur les cinq dernières années, les sociétés françaises ont investi plus de 1 milliard de dollars par an en Inde, a déclaré Michel Sapin lors d'un discours à la Fédération des chambres de commerce et d'industrie indiennes à New Delhi. "Nous estimons qu'elles continueront à investir au moins 10 milliards de dollars sur les cinq prochaines années", a ajouté le ministre, dont les propos en français ont été traduits par un interprète.

"La majorité de ces investissements sont prévus pour le secteur industriel, ce qui fait de la France un acteur majeur dans le programme 'Make in India' du Premier ministre Modi", a-t-il ajouté.

Engie remporte deux projets solaires

Concrètement, plusieurs grands contrats ont été annoncés lundi. Le géant énergétique français Engie a notamment déclaré avoir remporté deux projets solaires en Inde, dans l'Etat du Rajasthan (nord-ouest), et a réaffirmé son objectif de construction de 2 gigawatts de projets photovoltaïques dans le pays pour la période 2015-2019.

Le groupe "consolide ainsi sa position d'acteur majeur du marché indien de l'énergie solaire, avec une capacité totale de 325,6 MW d'énergie solaire dans trois Etats : Rajasthan, Télangana et Pendjab", souligne un communiqué. Aucun montant n'a toutefois été dévoilé pour ces deux derniers projets, portant sur deux parcs de 70 MW chacun et remportés par la filiale d'Engie spécialisée dans l'énergie photovoltaïque, Solairedirect.

Méga contrat ferroviaire signé, projet nucléaire en attente

Alstom a pour sa part signé lundi à New Delhi un contrat avec la compagnie ferroviaire Indian Railways pour la fourniture de 800 locomotives électriques. Le projet prévoit la construction d'une usine de fabrication dans l'Etat de Bihar. Le groupe français avait annoncé en novembre avoir remporté des contrats d'un montant total de plus de 3,7 milliards d'euros, entre autres pour la fourniture de ces locomotives et des services de maintenance associés.

L'Inde et la France ont également assuré lundi vouloir conclure les négociations de vente de six réacteurs nucléaires EPR à Jaitapur, sur la côte est de l'Inde, en discussion depuis décembre 2010. François Hollande et le Premier ministre Narendra Modi ont pressé les entreprises concernées par le projet "de conclure un accord technico-commercial d'ici à la fin 2016"selon leur déclaration commune. Ce projet est mené alors que l'activité réacteurs d'Areva doit être reprise par EDF. En outre, ce contrat, qui est contesté localement, concerne la fourniture de six réacteurs EPR construits par Areva. Les négociations ont été ralenties ces dernières années par des questions de prix et la récente annonce de la prise de contrôle par EDF des réacteurs nucléaires d'Areva.

D'autres accords signés dimanche

Dimanche, la France et l'Inde avaient aussi signé des accord sur le rôle d'experts et entreprises françaises dans le développement urbain durable, une acquisition d'EDF dans le secteur des énergies renouvelables et un partenariat avec le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) concernant le stockage d'énergie. Troisième émetteur mondial de CO2 et dépendant du charbon pour les deux tiers de ses besoins énergétiques, l'Inde s'est en effet engagée dans des projets pharaoniques en matière d'urbanisation intelligente, d'énergie "verte" et de transports.

(Avec AFP et Reuters)

Commentaires 4
à écrit le 26/01/2016 à 14:23
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De beaux contrats... avec des offsets, c'est-à-dire des compensations dans le vocabulaire du commerce international. Autrement dit, pour calculer leur montant exact il faut déduire tout ce qu'ils vont coûter en terme de délocalisation, de transfert d...

à écrit le 25/01/2016 à 15:10
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"Make in India" veut tout dire. On fait des transferts de technologies gratuits ou presque (comme avec les Chinois) et nous achèterons bientôt du "Made in India", car la main-d'oeuvre y est moins chère. Mais bon, c'est le retour de manivelle. Pendant...

à écrit le 25/01/2016 à 11:41
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Le président de la République, un VRP faisant du porte à porte comme les autres...

à écrit le 25/01/2016 à 11:08
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mdr.... Non mais, on raconte n'importe quoi.... mdr

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