Ingérence russe : 39 Etats américains victimes de tentatives de piratage durant la présidentielle

Dans l'Etat de l'Illinois par exemple, les enquêteurs ont découvert que les hackers ont tenté de supprimer ou modifier les données des électeurs, selon les informations de Bloomberg.
Jean-Christophe Catalon
En janvier, les agences de renseignement américaines sont restées floues sur le procédé et l'étendue des attaques.

L'étendue de l'ingérence russe dans la présidentielle américaine serait en réalité bien plus importante que les autorités n'ont bien voulu le présenter. Citant des sources anonymes proches de l'enquête, Bloomberg révèle que 39 États ont été victimes de cyberattaques, soit plus du double qu'initialement annoncé. En Illinois par exemple, les enquêteurs ont découvert des preuves que la cyberattaque consistait à supprimer ou modifier les données des électeurs, selon les informations de l'agence.

En janvier, les agences de renseignement américaines sont restées floues sur le procédé et l'étendue des attaques. La semaine passée, The Intercept a publié la contenu d'un document classé top-secret de la NSA précisant le mode opératoire des hackers.

Une probable attaque de "spear-phishing"

L'agence de sécurité détaille alors que le GRU (le service de renseignement militaire russe) a piraté une société américaine en août 2016, afin d'obtenir des données sur les logiciels et le matériel informatique utilisés pour l'élection présidentielle. Cette première opération leur a permis ensuite de lancer une attaque de "spear-phishing", probablement à quelque jours du scrutin du 8 novembre. En clair, une centaine d'e-mails imitant des messages officiels ont probablement été envoyés à des officiels "impliqués dans la gestion des systèmes d'inscription au vote", stipule le document de la NSA. L'agence gouvernementale, cependant, n'est pas certaine des résultats de l'attaque, selon le rapport :

"Il n'est pas déterminé si le déploiement susmentionné du spear-phishing a réussi à compromettre les victimes ciblées, et quelles données le cyber-acteur a potentiellement pu avoir accès."

Le retour du "téléphone rouge"

Quel qu'en soit le résultat, Washington n'a pas apprécié les méthodes de Moscou et ne s'est pas gardé de le lui faire savoir via une ligne directe, sorte de "téléphone rouge" moderne, souligne Bloomberg. En octobre, alors que Barack Obama était encore président, la Maison-Blanche a contacté le Kremlin et lui a fourni des documents détaillant les accusations qu'elle lui adressait.

La Russie, par la voix de son président Vladimir Poutine, a toujours nié toute implication de ses services dans une quelconque ingérence durant la présidentielle américaine :

"Les hackers peuvent être n'importe où. Ils peuvent être en Russie, en Asie, même en Amérique, en Amérique latine. Il peut même y avoir des hackers aux Etats-Unis, d'ailleurs, qui ont pu très subtilement et professionnellement rejeter la faute sur la Russie", a déclaré le président russe dans un entretien à la chaîne NBC début juin.

Jean-Christophe Catalon
Commentaires 5
à écrit le 18/06/2017 à 0:50
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Poutine emploie les méthodes d'un pays acculé, un peu comme la Corée du Nord. Cà a été systématique avec tout pays qui le contestaient, notamment les pays Baltes ou d'Europe de l'Est. Il a de plus collusions entre les oligarques pollueurs, d'où les c...

le 18/06/2017 à 11:46
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@Poutine: 1) le président russe n'est l'ami de personne et défend les intérêts de son pays... ce qu'on aimerait que notre président fasse aussi. 2) on attend toujours les preuves, car on lit beaucoup de choses qui voudraient faire passer la Russie p...

le 18/06/2017 à 21:34
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@ Patrickb : toujours des commentaires particulièrement légers. Poutine est un dictateur patenté qui a modifié la constitution russe à son profit et celui de ses proches, qui n'a cessé de mentir puis de le reconnaître ensuite concernant par exemple l...

à écrit le 16/06/2017 à 19:22
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On se croirait revenu au temps de la guerre froide. Elles sont où les preuves? Parce que bon, la filière bulgare c'était marrant, mais pas franchement glorieux.

le 17/06/2017 à 10:45
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Retour aussi au maccarthisme (1950). A défaut de preuves sérieuses, le conditionnel s'imposerait pour les accusateurs et leurs relais médias. Le clan Clinton prêt à tout pour destituer Trump, comme accuser le parti adverse de ses propres turpitude...

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