Lundi à Pékin, lors d'une conférence de presse conjointe des ministres des Affaires étrangères français et chinois, Jean-Marc Ayrault et Wang Yi, ce dernier a promis :
"La porte sera de plus en plus ouverte aux investissements étrangers."
"Nous savons que nous devons améliorer l'environnement pour les investissements". avait assuré Wang Yi en préambule, pour répondre aux critiques qu'avait faites Jean-Marc Ayrault, la veille, dimanche, lors d'une rencontre avec des entrepreneurs français de startups implantés en Chine. Le ministre français avait clairement désigné les entraves aux investissement étrangers, le manque de réciprocité entre les partenaires commerciaux, bref l'attitude protectionniste de l'ex-Empire du Milieu, cela dans un contexte de déferlements d'investissements chinois en Europe :
"Les investissements chinois en Europe provoquent des débats, particulièrement en Allemagne", a observé M. Ayrault lors d'une rencontre avec des entrepreneurs français de start-ups implantés en Chine. "Il ne faut pas avoir peur des investissements étrangers mais il faudrait en même temps que nos propres investissements ne soient pas entravés" en Chine, a remarqué le ministre.
Pourtant, lundi, le ministre chinois a souligné que cette ouverture constituait "une tendance inévitable".
Jean-Marc Ayrault a rappelé les bienfaits des investissements français en Chine:
"En Chine, les entreprises françaises créent aussi des emplois. Elles en ont créé près de 600.000."
Dans l'autre sens, les investissements chinois vers l'Union européenne (UE) ont bondi de 44% en 2015 à 20 milliards d'euros, ce qui représentait le double des investissements européens vers la Chine.
Allemagne excédée, Chine irascible
La polémique sur cette frénésie d'investissements chinois en Europe a rebondi la semaine dernière avec la suspension en Allemagne du rachat de l'industriel Aixtron par le chinois Grand Chip Investment.
Principal artisan de ce durcissement, le vice-chancelier et ministre allemand de l'Économie, Sigmar Gabriel, devrait évoquer cette question lors d'un voyage qu'il entame mardi en Chine.
En réponse à ces critiques, le ministre chinois Wang Yi a cependant martelé:
"Il y a un écart entre la Chine et les pays développés en matière de niveau de développement. Nous ne pouvons pas accepter qu'on juge la Chine avec les critères des pays développés."
(Avec AFP)