Investiture de Trump : Boeing, Coca et d'autres firmes ont versé 90 millions de dollars

Le comité présidentiel pour l'investiture a levé 90 millions de dollars auprès de donateurs privés. Un record pour une cérémonie qui attire les intérêts des grandes multinationales américaines.
Grégoire Normand
Trump et sa famille lors d'un concert à Washington le 19 janvier.

L'investiture de Trump attire des millions de dollars. Le comité d'investiture de Donald Trump devrait gérer un budget de 90 millions de dollars pour s'occuper de l'événementiel (concerts, repas, réceptions) autour de cette cérémonie. Certains médias américains comme le New-York Times parlent même de 100 millions de dollars. Ce qui pourrait représenter le double de ce qui est habituellement reçu par les comités d'organisation et un record dans l'histoire américaine. A titre de comparaison, Barack Obama avait reçu 53 millions de dollars en 2009. Ce qui était déjà un sommet pour ce type d'événement.

Boeing fortement engagé

Tous les noms des entreprises et des donateurs n'ont pas encore été rendus publics. Le comité d'organisation doit les révéler dans les 90 jours qui suivent l'événement. L'identité de certaines sociétés et les montants versés ont cependant été mentionnés dans la presse anglo-saxonne. D'après Business Insider, les deux plus gros donateurs seraient Boeing avec un million de dollars et Chevron, la deuxième compagnie pétrolière aux Etats-Unis, qui aurait donné plus de 500.000 dollars. De son côté, Coca Cola a déclaré avoir fait un don d'un montant équivalent à la cérémonie d'investiture de 2013 pour Barack Obama, à savoir 431.000 dollars. L'entreprise de télécommunications Verizon a affirmé au site d'information britannique avoir donné 100.000 dollars. La firme AT&T a également fait un don mais a refusé d'en donner le montant. D'autres firmes comme UPS, JP Morgan Chase, Bank of America, Deloitte ont également été citées.

Des dons contre du temps

Au delà du financement des festivités qui ponctuent la cérémonie, la décision de ces firmes n'est pas dénué de calcul politique, comme le souligne Craig Holman membre de l'association Public Citizen. "Il y a vraiment un motif intéressé pour financer cette investiture" rappelle celui qui milite pour réduire l'influence des grands groupes sur la politique. "Ce que cela signifie, c'est qu'elles achètent du temps avec le président et le cabinet".

Les perspectives pour des sociétés comme Boeing dépendent évidemment des contrats à venir avec le Département de la Défense américain. Et la future politique étrangère des Etats-Unis pourrait avoir des conséquences sur les capacités de Boeing à vendre des avions en Iran et en Chine. En décembre dernier, Donald Trump avait déclaré sur Twitter que le coût du nouveau Boeing 747 Air One pour les futurs présidents était bien trop élevé.

Interrogé par Business Insider, Boeing a décliné tout commentaire sur le fait que cette contribution pourrait être perçue comme l'achat d'un droit d'accès aux membres du gouvernement. De son côté, le porte-parole de Chevron a indiqué que cela faisait longtemps que le géant du pétrole participait à la cérémonie d'investiture des présidents et "a travaillé avec 23 administrations présidentielles différentes avec succès".

Une absence de réglement

Les financements de la vie politique américaine en général et de la cérémonie d'investiture en particulier font l'objet d'une grande transparence. Open secrets qui dépend du Center for Responsive Politic avait publié l'ensemble des sociétés contributrices et les montants versés pour l'investiture d'Obama en 2013. AT&T avait déboursé plus de 4,6 millions de dollars et Boeing était en troisième position avec un million de dollars.

Par ailleurs, les montants du financement des campagnes présidentielles sont accessibles au grand public. Les dons et financements sont subordonnés à des règles de transparence relativement strictes. En revanche, le financement des investitures n'est pas encadré par la législation. Pour tenter de limiter les polémiques et les soupçons de conflits d'intérêts, l'équipe de Donald Trump a annoncé qu'elle refuserait les dons des lobbyistes et les dons d'entreprises supérieurs à un million de dollars.

>> Lire aussi : Présidentielle américaine : qui dépense le plus ?

Plusieurs membres du comité d'organisation ont rejeté toutes les critiques concernant ces levées de fonds comme le souligne le New-York Times. Ray Washburne, donateur et lui même membre du comité d'investiture a déclaré que "beaucoup de gens (ndlr : des donateurs) sont de bon citoyens américains et ils veulent juste soutenir le changement de pouvoir [...] je ne vois pas quel type d'influence ils peuvent acheter". En attendant, les prochaines semaines devraient être décisives pour les groupes américains qui cherchent à obtenir des marchés sur le sol américain et à l'étranger.

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 22/01/2017 à 10:58
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Ou est le pb ? Nous sommes aux USA. Le fric commande, dont acte. Au moins c'est transparent, tout le monde est au courant, en France tout se passe en douce et ca, c'est tres hypocrite. Bismuth pourra confirmer.

à écrit le 22/01/2017 à 0:02
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Bon, c'est vrai que cela n'a rien à voir avec l'euro des socialistes pour voter à leur primaire :-)

à écrit le 21/01/2017 à 16:49
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Boeing voudrait bien récupérer le marché du nouveau super-bombardier B-21 "Raider".

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