Israël plafonne les salaires des patrons des banques

Le Parlement israélien a décidé que dans le secteur financier aucun salaire ne pourra excéder 35 fois celui de l'employé le moins bien payé au sein de la même société. Une mesure qui se veut de répondre à "un problème d'éthique".
La loi a été adoptée par les 56 députés présents à la Knesset, qui compte 120 sièges.

Pour répondre à l'une des principales préoccupations de la population, à savoir le coût élevé de la vie, Israël s'attaque aux patrons des banques. Le Parlement israélien a adopté dans la nuit de lundi 28 à mardi 29 mars une loi limitant leurs salaires à 584.000 euros par an.

Décrite en Israël comme l'une des plus restrictives des pays ayant un système bancaire libre, cette loi stipule qu'aucun salaire versé dans le secteur financier ne peut excéder 35 fois celui de l'employé le moins bien payé au sein de la même société, avec une limite supérieure infranchissable de 2,5 millions de shekels. Un communiqué du Parlement, qui cite le président de la commission parlementaire des Finances Moshe Gafni, membre d'un des partis ultra-orthodoxes de la Knesset, explique ainsi la démarche:

Le texte "répond à un problème d'éthique et de valeurs quand il s'agit des salaires de ceux qui gèrent l'argent du public".

L'Association des banques d'Israël se gardait de tout commentaire mardi mais des médias rapportent qu'elle envisage de saisir la Cour suprême.

Une réforme limitée au secteur bancaire

Certains éditorialistes israéliens ont mis en garde contre le tort que cette loi pourrait causer à l'économie israélienne, la décrivant comme sans précédent par sa rigueur. "Israël, un pays en quête d'investissements, ne peut pas adopter les positions les plus extrêmes sur le sujet", peut-on lire dans le quotidien de gauche Haaretz.

Le coût élevé de la vie est l'une des priorités énoncées par le ministre des Finances Moshe Kahlon, qui a milité pour cette nouvelle loi. Celle-ci a été adoptée par les 56 députés présents à la Knesset, qui compte 120 sièges.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, bien que connu pour être favorable au monde des affaires, ne dispose que d'une voix de majorité au parlement. Il a ainsi besoin du soutien du parti centriste Koulanou de Moshe Kahlon. La semaine dernière, Eli Groner, directeur général du cabinet de Benjamin Netanyahu, a déclaré sur la radio publique:

"Il s'agit d'une importante réforme conduite par le ministre des Finances, qui a le soutien du Premier ministre".

Avant de préciser:

"En même temps, nous ne pensons pas qu'il serait bon qu'elle soit étendue à d'autres secteurs".

(Avec AFP)