Japon : Shinzo Abe atteint la "super-majorité" au Sénat après les élections

Cette victoire ouvre la voie à une révision de la Constitution. Le Parti libéral-démocrate (PLD) du Premier ministre japonais Shinzo Abe a néanmoins raté de peu la majorité simple qui lui aurait permis de conforter sa place au sein de la coalition au pouvoir. Un remaniement ministériel est attendu dans la foulée des élections.
La coalition au pouvoir a largement gagné les trois dernières élections parlementaires en nombre de sièges, mais les experts estiment que la participation, très basse, reflète un sentiment d'absence de choix parmi les électeurs.

Malgré les préoccupations liées notamment à la politique économique de Shinzo Abe, la coalition emmenée par le Premier ministre japonais a largement remporté dimanche les élections à la chambre haute. Selon des projections des médias japonais, la coalition emmenée par Shinzo Abe dispose désormais de cette "super-majorité" des deux-tiers qui lui permettra de lever les restrictions entourant les capacités de l'armée japonaise et qui sont en vigueur depuis l'après-guerre.

Le Parti libéral-démocrate (PLD) de Shinzo Abe a toutefois raté de peu la majorité simple qui lui aurait permis de conforter sa place au sein de la coalition au pouvoir.

Un remaniement ministériel est attendu dans la foulée des élections. Le ministre de la Justice, Mitsuhide Iwaki, paraît menacé, comme le ministre chargé de l'archipel d'Okinawa

Vers une réforme de la Constitution

L'obtention d'une majorité des deux tiers au Sénat ouvre donc la voie à une révision de la Constitution rédigée par les Américains après la guerre et encore jamais modifiée. A la chambre basse, la coalition au pouvoir pouvait déjà s'appuyer sur une "super-majorité" des deux tiers.

Pour les conservateurs, la Constitution est le symbole humiliant de la défaite japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale. Ses défenseurs y voient au contraire la source de la paix et de la prospérité d'après-guerre. L'opposition démocrate s'est alliée à de petits partis, et notamment le parti communiste japonais pour tenter d'empêcher les partisans du changement constitutionnel de l'emporter.

Pour l'heure, Shinzo Abe a déclaré sur une chaîne de télévision japonaise qu'il était encore trop tôt pour évoquer le projet de réforme constitutionnelle.

La relance économique au second plan ?

Certains analystes financiers redoutent que l'ambition de Shinzo Abe en matière militaire le détourne de son autre objectif, celui de relancer une économie atone.

"La principale est question est de savoir s'il sera en mesure de mener les réformes économiques structurelles", explique Nobuhiko Kuramochi de Mizuho Securities. "Si Abe n'y parvient pas alors qu'il a une grande marge de manoeuvre politique, ce sera négatif pour l'intérêt des investisseurs pour les valeurs japonaises."

Shinzo Abe a annoncé au début du mois le report de deux ans et demi, à octobre 2019, de l'augmentation de la TVA, une décision qui relègue au second plan l'assainissement des finances publiques face à la faiblesse de la reprise économique.

Malgré ces doutes, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo s'est envolé de 3,98% lundi à la clôture.

(avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 11/07/2016 à 9:47
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"Malgré ces doutes, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo s'est envolé de 3,98% lundi à la clôture." Quels doutes !? Mais enfin les financiers adorent les politiciens d'extrême droite ! Observez bien les mouvements financiers et vous verrez q...

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