Jet privé, avion militaire : quand l'administration Trump jette l'argent par les hublots

Cinq membres du Cabinet du président américain sont ciblés par une enquête fédérale pour avoir privilégier jets privés et avions militaires aux vols commerciaux pour leurs déplacements officiels. Alors candidat à la Maison-Blanche, Donald Trump promettait pourtant d'en finir avec le gaspillage de l'argent public.
Jean-Christophe Catalon
Le ministre de la Santé Tom Price a carrément dû démissionner de ses fonctions fin septembre, pour avoir utilisé de façon abusive jets privés et avions militaires pour ses déplacements officiels.

Pour beaucoup millionnaires ou milliardaires, les membres de l'administration Trump, l'une des plus riches de l'histoire des Etats-Unis, ne regardaient peut-être pas à la dépense avant de prendre leurs fonctions et semblent avoir gardé cette habitude.

Le bureau des inspecteurs généraux, chargé de contrôler l'efficacité et la légalité des opérations des agences fédérales, a récemment ouvert cinq enquêtes concernant les déplacements de membres du Cabinet de Donald Trump. Certains d'entre eux auraient abusé de l'utilisation de jets privés et d'avions militaires, entraînant un coût pour les finances publiques qui se compte en millions de dollars.

Le ministre de la Santé contraint à la démission

Parmi les officiels dans le viseur des inspecteurs, le plus médiatisé est sans doute Tom Price. Alors ministre de la Santé, celui-ci a voyagé en jet privé à une vingtaine de reprises entre mai et septembre pour un coût total de 400.000 dollars, selon les révélations de Politico. Des vols commerciaux auraient permis d'économiser plusieurs milliers de dollars. Pire, le ministre a également mobilisé deux fois un avion militaire pour des déplacements à l'étranger. Des vols validés par la Maison-Blanche. Au total, l'ensemble de ces voyages a coûté plus de 1 million de dollars, si l'on en croit Politico.

Le scandale suscité par ces coûts exorbitants de déplacements n'a pas plu à Donald Trump, alors que le président américain cherche à faire passer sa réforme des impôts et doit s'occuper des réparations des dégâts provoqués par les passages des ouragans Harvey, Irma et Maria. Durant la campagne présidentielle, le candidat républicain avait même fait de la lutte contre la prétendue gabegie de Washington, un argument phare. Résultat, fin septembre Tom Price a démissionné de son poste de ministre. La veille, ce dernier avait déclaré rembourser environ 52.000 dollars au titre de ces déplacements, une somme pourtant bien éloignée des estimations de la presse américaine.

Des visites officielles... et du tourisme

Outre Tom Price, les ministres Steven Mnuchin (Trésor), Ryan Zinke (Intérieur) et David Shulkin (Anciens combattants) sont également mis en cause, ainsi que le patron de l'Agence de protection de l'environnement Scott Pruitt.

Certains ont profité de leurs déplacements pour effectuer quelques activités privées. Par exemple, David Shulkin a profité d'un voyage officiel en Europe pour faire du tourisme avec sa famille et assister à un événement sportif au temple londonien du tennis, Wimbledon, d'après le Washington Post. Le problème de ces écarts de calendrier est qu'il impose également de payer les coûts de déplacement des membres du staff du ministre et des personnes en charge de sa sécurité.

Dans la même veine, Steven Mnuchin a eu recours à des avions militaires pour sept déplacements. Coût total ? 800.000 dollars selon Washington Post. Parmi ces voyages, une visite avec sa compagne du site de Fort Knox (Kentucky), une base militaire gardant les réserves d'or américaines.

La gabegie ne s'arrête pas là. Selon RFI, le comité de surveillance de la Chambre des représentants doit recevoir le relevé détaillé des frais de déplacements engagés par une vingtaine de patrons d'agences gouvernementales. De nouvelles démission à venir ?

Jean-Christophe Catalon
Commentaires 3
à écrit le 12/10/2017 à 16:45
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Cinq membres du Cabinet du président américain sont ciblés par une enquête fédérale pour avoir privilégier... no comment

à écrit le 11/10/2017 à 19:43
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Nous avons nous mêmes connus ces déplacements mais n'existent ils plus ???? dommage chez nous les enquêtes "fédérales " n'existent pas. Notre monarchie comme toute monarchie à sa face cachée et ce n'est pas le président, le gouvernement et encore moi...

à écrit le 11/10/2017 à 12:30
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"pour avoir privilégier jets privés et avions militaires " avoir privilégié

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