Après Londres, Paris, Berlin ou encore Rome, Canberra a manifesté son vif intérêt auprès de Pékin, pour rejoindre l'AIIB, la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures. L'Australie a toutefois posé des conditions.
"Nous parlons aux Chinois pour nous assurer qu'il s'agit bien d'une institution multilatérale dirigée par un conseil d'administration, que ses procédures seront transparentes, qu'elle rendra des comptes et qu'elle ne sera pas contrôlée par une seule entité [...] Si ces exigences étaient satisfaites nous serions évidemment prêts à rejoindre l'AIIB", a déclaré le Premier ministre Tony Abbott devant le Parlement à Canberra.
Tony Abbott a consulté Barack Obama
Le chef du gouvernement australien a consulté à ce sujet son homologue japonais Shinzo Abe ainsi que le président américain Barack Obama.
Washington a fait entendre ses réserves sur cette nouvelle institution qui pourrait concurrencer la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement, toutes deux soumises à une forte influence des Etats-Unis.
De son côté, Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international, dont les Etats-Unis sont les premiers actionnaires, a fait savoir que le FMI serait "ravi" de coopérer avec l'AIIB.
Des liens commerciaux déjà forts avec la Chine
Cette banque chinoise d'investissement, dont l'objectif sera de financer des travaux d'infrastructures en Asie avec un capital initial de 50 milliards de dollars (45,6 milliards d'euros), permettrait à l'Australie de renforcer des liens déjà très forts avec la Chine. En effet, Pékin est le premier partenaire commercial de Canberra.
En outre, les deux pays ont signé un accord préliminaire à un traité de libre-échange le 17 novembre 2014, susceptible d'ouvrir les marchés chinois aux entreprises australiennes et de lever les restrictions pesant sur les investissements chinois.