L'ex-Premier ministre britannique a reconnu que l'invasion de l'Irak en 2003 a joué un rôle dans la montée en puissance du groupe terroriste Daech (ou État islamique), lors d'une interview diffusée dimanche 25 octobre sur la chaîne américaine CNN.
"Bien sûr, vous ne pouvez pas dire que ceux d'entre nous qui ont retiré Saddam [du pouvoir] en 2003 ne portent aucune responsabilité de la situation en 2015", a expliqué Tony Blair, alors que Daech est désormais au contrôle d'une large partie de la Syrie ainsi que de l'Irak.
Comme le souligne Reuters, la décision américaine de dissoudre l'armée de Saddam Hussain après l'invasion a créé un énorme de vide de sécurité, largement exploité par al-Qaïda, puis Daech. L'ancien dirigeant a toutefois tenu a nuancé, ajoutant :
"Mais il est important de réaliser que d'une, le Printemps arabe qui a débuté en 2011 aurait également eu un impact sur l'Irak d'aujourd'hui, et de deux, Daech a émergé d'une base en Syrie et non en Irak."
Des erreurs mais aucun regret
Tony Blair est par ailleurs revenu sur les armes de destruction massive soi-disant détenues par le régime irakien d'après les accusations à l'époque de Washington :
"Je présente mes excuses pour le fait que les renseignements reçus étaient erronés [...], ainsi que pour les erreurs de planification et dans la préparation de ce qu'il se passerait une fois le régime tombé."
L'ancien Premier ministre, qui par le passé n'a jamais retiré son soutien aux Américains concernant l'entrée en guerre du Royaume-Uni, a toutefois maintenu que cette décision était la bonne, expliquant qu'il était "difficile de présenter ses excuses pour avoir évincé Saddam", puisque "même aujourd'hui en 2015, il est mieux qu'il ne soit pas là-bas" plutôt que le contraire. Il a par ailleurs dressé une autocritique de la stratégie occidentale :
"Nous avons essayé l'intervention et l'envoi de troupes au sol en Irak; nous avons essayé l'intervenir sans envoi de troupes en Libye ; et nous avons essayé de ne pas intervenir du tout en Syrie mais de demander un changement de régime. Je ne suis pas certain, que même si nos politiques n'ont pas fonctionné, les politiques suivantes aient été efficaces."
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